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samedi 7 mai 2022

Éphéméride... 7 mai - Expédition de chasse à la vache-marine (morse) aux Îles-de-la-Madeleine



7 au 31 mai 1591 :

Expédition de chasse à la vache-marine (morse) aux Îles-de-la-Madeleine par Messieurs de La Court Pré Ravillon et Grand Pré pour le compte des Bretons, en vue de faire de l’huile. 

Ainsi commence un premier rapport du long monopole basque des pêcheries du golfe du Saint-Laurent. C’est par la description du capitaine du Bonaventure, navire appareillé par de La Court Pré Ravillon, que l’on obtient une description des endroits privilégiés pour la pêche et la chasse sur l’archipel. Le Soudil et le Charles accompagnent le Bonaventure dans ce voyage au Canada. Dans son document « Les Îles-de-la-Madeleine sous le régime français », publié en 1950, Noël Falaise analyse les raisons qui font attribuer un nom différent au Rocher-aux-Oiseaux :

« Il semble que ce capitaine, qui ne nous a pas laissé son nom, n’ait pas lu personnellement le récit de Cartier. S’il l’avait fait, il aurait sans doute conservé le nom “Isles de Margaulx” aux Rochers-aux-Oiseaux, au lieu de leur attribuer une nouvelle désignation : “Iles Aponas”, que lui a suggérée le grand nombre d’apponatz » sur ces rochers. » 1

Noël Falaise fait erreur ici car le récit de Cartier décrit physiquement les oiseaux en question et ils ne ressemble en aucun point aux Fous de Bassan. Cartier fait vraiment référence aux grands pingouins aujourd'hui disparu de ce rocher : « Ces oiseaux sont grands comme des oies noires et blanches et ont le bec comme un corbeau et sont toujours dans la mer, sans jamais pouvoir voler en l’air, pour ce qu’ils ont des petites ailes, comme la moitié d’une, de quoi ils volent aussi fort dans la mer comme les autres oiseaux font en l’air. Ces oiseaux sont si gras que c’est une chose merveilleuse. Nous nommons ces oiseaux les apponatz.

Il n’y a pas que le nom du Rocher-aux-Oiseaux qui est transformé par les explorateurs; par exemple, on retrouve une description de l’Île d’Entrée sous l’appellation Duoron et l’île de Cap-aux-Meules sous Hupp.

 

Sources :

AP12 Falaise, Noël (1950). Les Îles-de-la-Madeleine sous le régime français. Revue d’histoire de l’Amérique française, 4 (1), 17–28. https://doi.org/10.7202/801614ar

Dictionnaire biographique du Canada : http://www.biographi.ca/fr/bio/la_court_de_pre_ravillon_et_de_granpre_1E.html


Référence de l’auteur Noël Falaise :

Hakluyt’s Voyages (8 vol., Mac Lehose & Sons, Glasgow, 1903) 8:150 et suiv.


P.S. Un fonds du nom de l'auteur Noël Falaise existe au Centre d'archives régional des Îles depuis une donation de manuscrit, photographies, diapositives et d'archives par son épouse.

jeudi 26 juin 2014

Le nom des Îles de la Madeleine

Wikipedia
Après plusieurs appellations de nombreux explorateurs ou amérindiens, les Îles de la Madeleine sont nommées officiellement en l'honneur de Madeleine Fontaine, épouse de François Doublet, deuxième seigneur de la concession des Îles en 1663.

Il est toutefois utile de se rappeler que le nom de Madeleine (Isle de la Magdeleine) avait déjà été attribué par Samuel de Champlain sur une carte de 1629, pour désigner l'ile du Havre-Aubert.

Son fils Jean-François (dit Jean) , affirme dans son «Journal du corsaire», que le nom des Iles de la Madeleine tire son origine du nom de la femme de son père, Madeleine Fontaine. Il indique «...il fut permis à mon père de changer les noms des isles Brion en celui de la Madelaine comme se nomoit ma mère» mais selon le dictionnaire biographique du Canada, il est mentionné que «... le nom de ces îles provient du nom de « La Magdelene », donné par Champlain, sur sa carte de 1632, à l’île Amherst (Havre-Aubert). La biographie de François Doublet est aussi disponible sur le même site.

Parmi les autres noms cités pour les Îles, en voici quelques-uns au cours des siècles:

1536 - Cartier: Les araynes (sauf l'Ile Brion)
1544 - Sébastien, fils de François Cabot : îles Saint-Jean
1591, 1593, 1597 - Richard Hakluyt - Récit de l'armateur La Court de Pré-Ravillon et Grand Pré sur le Bonaventure : Ramea 
1593 - Récit de voyage du navire anglais le Marigold : Nom autochtones : Menquit  "île reposant sur les eaux"
1613, 1632, 1643 - Champlain et Boisseau:  Isle Ramées
1672 - Nicolas Denys: Isle Ramées
1713 - Isles de la Madelaine (carte sans nom de Isle St-Jean, isles de Miscou, isles de la Madelaine, coste d'Acadie, isle Royale)
1764 - Bellin : I. de la Madelaine  (I. aux Ramiées désigne alors l'ensemble du groupe)

Collections Canada cote e001384793


Références:

Bréard, Charles. Journal du Corsaire Jean Doublet de Honfleur, publié d'après Le manuscrit autographe, introduction et notes de Charles Bréard, Paris, Perrin et Cie, librairies et éditeurs, 1887, 192 p

Falaise, Noël. Les Îles-de-la-Madeleine sous le régime français, Revue d'histoire de l'Amérique française, vol. 4 no 1, 1950, pp.17-18



Naud, Chantal. Iles de la Madeleine 1793-1993 Deux siècles d'histoire. Chronologie des Îles-de-la-Madeleine. Les Éditions Vignaud, 1993. (Épuisé)


Une longue description de la toponymie des Îles de la Madeleine est disponible dans le Dictionnaire des régionalismes du français parlé des Îles-de-la-Madeleine de Chantal Naud, Éditions Vignaud, 1999, p. 162

D'autres indications sur ce sujet (noms de lieux) apparaissent dans le livre Découverte et peuplement des Îles de la Madeleine de Pauline Carbonneau, Humanitas, 2009, pp .40-42 et 46.