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samedi 5 septembre 2020

Éphéméride du 5 septembre - Ordre de déportation des Acadiens en 1755

 


Le lieutenant-colonel John Winslow lit en anglais la proclamation de déportation aux 418 hommes et jeunes garçons convoqués dans l'église Saint-Charles-des-Mines de Grand-Pré. C'est un huguenot bilingue du nom de Isaac Deschamps qui sert d'interprète.  La photo illustre la croix de 4 mètres de fer malléable dressée à Grand-Pré (N.É.) en 1924, sur le premier site identifié comme celui de l’embarquement.  De style gothique, elle porte l'inscription « Le lit desséché du crique que l'on aperçoit dans le pré à quelques pas d'ici est l'endroit où furent embarqués sur les chaloupes, les victimes du Grand Dérangement de 1755 pour être transbordées sur les transports ancrés dans le bassin des Mines ».  L’analyse historique des aboiteaux a permis depuis, de confirmer que, contrairement à ce que la croix annonce, c'est à la « Pointe Noire » (Horton Landing) sur la rive de la rivière Gaspereau, que l'embarquement de 1755 s'effectua.  La Croix de la Déportation fut donc déplacée en 2005 à cet endroit. Aussi, comme le rappelle Les amis de Grand-Pré : « à cet endroit la plage est formée par de l'ardoise ou du schiste argileux (…) offrant un trottoir solide pour l'embarquement. » Les historiens estiment que plus de la moitié des 12 600 acadiens déportés (sur une population de 13 500), périrent durant ou des suites de ces voyages.

 

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Collections du Centre d’archives régional des Îles (CARDI)

 

Image : Croix de la Déportation, année inconnue. Collection AC1-S25.

Source: DeGrâce, Claude. (2005). La Croix de la Déportation. - Historique. La Petite Souvenance. Repéré à

http://amis-de-grand-pre.ca/accueil/accueilcroix.htm

Souvenirs d’Amérique française. (2013). L'Ordre de déportation. [Facebook]. Repéré le 3 septembre 2013 à

https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=610884372268303&id=503220633034678

lundi 5 septembre 2016

Éphéméride... 5 septembre - Départ de familles pour l'Abitibi

Source:  Eugène Gagné, BANQ

5 septembre 1941:

La surpopulation et la pauvreté pousse les Madelinots à quitter les Îles suite aux propagandes de colonisation instaurées par le Gouvernement.  Une première vague de 14 familles, comprenant 101 personnes,se dirigent vers l'île Nepawa en Abitibi, le 5 septembre 1941.

Les familles de Havre-aux-Maisons faisant partie de cette expédition sont celles de: Azade Poirier, Ernest Poirier, Hypolite Poirier, Albert Poirier, Léoni Poirier, François Thériault et Dolor Boudreau.

Une famille de Fatima, soit celle de Nelson Longuépée fait partie du groupe ainsi qu'une autre de Grande-Entrée, soit celle de William Lapierre.  Les familles d'Ernest et Alosius Richard, d'Ernest Cyr, d'Eusèbe Bénard et d'Hubert Leblanc ne restèrent que deux ans à l'Île Nepawa.

L'année suivante, soit le 4 août 1942, 13 autres familles suivront : des Loiseau, Aucoin, Arseneault, Langford, Bénard, Poirier, Turbide, Richard et Cyr. Plusieurs d'entre elles ne resteront pas longtemps sur l'île et s'installeront plutôt à  Sainte-Anne de Roquemaure. 

À ces premiers colonisateurs, s'ajouteront plus tard, Massé, Painchaud, Nadeau, Gaudet et Sullivan, constituant les nombreux patronymes madelinots en Abitibi. 

Notons qu'un documentaire existe sur cet événement marquant de l'émigration madelinienne par les réalisateurs Sylvio Bénard et Céline Lafrance: Des îles de la Madeleine à l'Ile Nepawa. Les auteurs ont également édité un livre aux Éditions de la Morue Verte en 2017. Leur démarche a permis de retracer toutes les familles ayant pris part à l'expédition.






Pour d'autres références aux familles madeliniennes dispersées sur le continent, voir aussi le livre de Pauline Carbonneau édité en 2009 et réédité avec ajout et corrections en 2016:  Découverte et peuplement des Îles-de-la-Madeleine.

dimanche 2 août 2015

Juste avant le Grand Dérangement en 1755... et à l'arrivée des premiers colons

Embarquement des acadiens en 1755, Library and Archives Canada no 1972-26-587
En 1713, le traité d'Utrech met fin à la guerre entre la France et l'Angleterre. Les Îles demeurent possession de la France. En 1720, l'administration des Îles relève du gouverneur de Louisbourg. On peut se douter que durant cette période, les expéditions jusqu'aux Îles continuent de n'être consacrées qu'à la chasse aux morses et aux phoques comme du temps de la Compagnie des cent associés. 

Les frères Antoine et Joseph Pascaud, de La Rochelle, obtiennent en 1742 le privilège exclusif de cette chasse aux Îles, sous la supervision du gouverneur, après que le sieur Harenedé, de Louisbourg en eut le privilège exclusif de 1731 à 1734 et non exclusif jusqu'à sa mort en 1742.  Lors de la première visite des Pascaud, des Acadiens et Canadiens de Montmagny et Kamouraska étaient déjà là du temps du régime Harenedé, eux qui avaient pris l'habitude d'y venir chaque été pour le prélèvement d'huile et certains semblaient s'y être fixé vu l'absence de surveillance sous ce régime. Les Pascaud engagèrent ces émigrés mais lorsqu'ils sont repartis à La Rochelle, ces engagés durent abandonner les Îles durant le recrutement de l'armée de la guerre de Sept ans, après avoir vainement tenté d'en obtenir la concession. (Falaise 1950, p. 27). Durant cette domination française, il ne semble pas y avoir de missionnaires qui aient passé un hiver aux Îles, bien que le père sulpicien Charles-René de Bresley aidé du père Anselme Métivier les aient visité occasionnellement et avant eux, les Pères Capucins et Récollets Isidore Félix et Félix Pain.  Ce travail de missionnaire n'était pas facile puisque le reste de l'Acadie était de possession anglaise depuis 1713. (Gaudet 1979, p.100)

Cette période de relative accalmie ne sera pas maintenue. Les acadiens qui pensaient avoir trouvé la paix en signant des serments de neutralité seront l'objet d'une déportation massive en 1755.



Au milieu du XVIIIe siècle, le gouverneur William Shirley du Massachusetts exerçait une puissante influence sur toutes décisions d’importance prises par les autorités de la Nouvelle-Écosse. L'arrivée du nouveau gouverneur Charles Lawrence, reconnu pour son «caractère haineux et violent » et revenant à la charge contre les acadiens avec le serment d’allégeance envenime les relations avec les colonies pacifiques. Pour lui et ses conseillers, William Shirley et le juge Jonathan Belcher de Boston, le refus des Acadiens de la Nouvelle-Écosse de prêter le serment de fidélité au roi signifiait qu’ils avaient l’intention de prendre les armes aux côtés des Français et des Canadiens contre les troupes anglaises dans l’éventualité d’un nouveau conflit.

Il faut rappeler que les Acadiens occupaient les plus belles terres (propice à l’agriculture) de la Nouvelle-Écosse et que leur présence constituait un obstacle à l’établissement de colons anglais. De leur côté, les anglo-américains, en profitent pour se venger sur les Acadiens des attaques incessantes et des raids sanglants dont ils avaient souvent été victimes de la part des Français et leurs alliés autochtones.

Charles Lawrence donnent l'ordre de dispertion des Acadiens de la Nouvelle-Écosse dans diverses colonies anglaises d’Amérique, du Massachusetts à la Géorgie, afin d’empêcher leur retour ou leur ralliement aux forces françaises de Louisbourg. La déportation est dorénavant inévitable. Les premiers embarquements ont lieu vers le 10 août 1755 dans la région de Beaubassin. Lawrence ordonne qu’on brûle toutes les maisons, les églises et les récoltes. 

C’est ainsi qu’environ 2000 Acadiens sont déportés au Massachusetts, 700 au Connecticut, 300 à New York, 500 en Pennsylvanie, 1000 au Maryland, 1200 en Virginie, 1000 dans les Carolines et 400 en Géorgie . En plus, les colonies anglo-américaines n’ont pas été prévenues de l’arrivée massive d’exilés acadiens, sauf en Nouvelle-Angleterre. Les Acadiens souffrent alors des préjugés et de la haine qu’entretenaient à l’époque les puritains protestants envers les français catholiques. Au Massachusetts, certains enfants furent même arrachés de leur famille pour être distribués chez les colons anglais. La déportation se poursuit après la chute de Louisbourg en 1758. Les Acadiens de l’Île Royale (Cap-Breton) et de l’Île-Saint-Jean (l’Île-du-Prince-Édouard) sont capturés et envoyés en Angleterre et en France. En route vers l’Europe, deux navires, le Violet et le Duke William sombrent dans l’océan entraînant quelques 700 passagers , pour la plupart des Acadiens. À la veille du Traité de Paris en 1763, les Acadiens sont dispersés en Europe, dans les colonies américaines et au Canada, vivant dans des conditions misérables. Pendant que les Acadiens sont expulsés de l’Acadie, la guerre de Sept Ans fait rage sur plusieurs fronts en Europe, en Asie et en Amérique du Nord. 

En 1761, Richard Gridley un ancien compagnon de Wolfe aux Plaines d'Abraham en 1759, amène avec lui aux Îles-de-la-Madeleine, des "acadiens réfugiés" qui avaient échappé à ces déportations. Il s'en sert pour exploiter les ressources qui s'offrent à lui en pleine guerre. C'est à Havre-Aubert que s'installeront ces premiers colons.  La suite dans l'article à venir demain, jour de commémoration du serment.

Références: 

Textes du Centre d'archives régional des Îles et de Simon Boudreau, historien et archiviste au Musée de la Mer
 

Arsenault, Bona. Histoire des Acadiens, 1966, p. 104


Eccles, J. W. «Guerre de Sept Ans». In L’encyclopédie canadienne. Toronto : Historica-Dominion.
Poirier, Michel. Les Acadiens aux îles Saint-Pierre et Miquelon. Moncton : les Éditions d’Acadie, 1984, p.7, 46 et cartes p. 23-25
 
Carbonneau Pauline. Découverte et peuplement des Îles de la Madeleine, Humanitas, 2009, p.65-72.

Falaise, Noël. Les Îles-de-la-Madeleine sous le régime français, Revue d'histoire de l'Amérique française, vol. 4 no 1, 1950, pp.17-18







dimanche 7 septembre 2014

Éphéméride... 7 septembre - Décès du missionnaire Alexis Bélanger


Alexis Bélanger, prêtre missionnaire
Source: Fonds numérique du CARDI 
7 septembre 1868:

Décès de Alexis Bélanger (Voir biographie) à Baie Saint Georges (Terre-Neuve), à l'âge de 60 ans.

Il avait accompagné un groupe de Madelinots, soit les familles de Jean Cormier, Vital Chevarie, Fabien Lapierre et Isidore Vigneau) s'étant expatrié à cet endroit au printemps de 1850.

Arrivé aux Îles en 1839 et déterminé à y rester plus que son mandat de trois années obligatoires, il fut responsable de la construction de la première école des Îles, à Havre-Aubert, dès son arrivée. Il y avait 1380 habitants aux Îles à cette époque.

Source: Naud, Chantal, Îles de la Madeleine 1793-1993, Deux siècles d'histoire, Les Éditions Vignaud, 1993, Iles de la Madeleine, 240 p.

samedi 9 novembre 2013

L'histoire de la goélette à Cléophas...

Le 5 septembre 1941, une première vague de 102 Madelinots s'en vont s'établir à  
Ste-Anne de Roquemaure et à l'Ile Nepawa. Suivent ensuite plusieurs familles le 4 août
 1942 et les années suivantes d'avantla fin de la guerre
 Source:  Cote E6, S7, P7242, Eugène Gagné, BANQ
Source: Office du film du Québec, Cote E6, S7,
P7207, Archives nationales du Québec, Québec









Trouvée au fil de recherches de liens généalogiques, cet article d'une résidente d'Abitibi, dont les ancêtres sont des Madelinots, nous a beaucoup ému et nous le partageons avec vous... Il est d'autant pertinent que les photos des Archives nationales du Québec, qui accompagnent le texte, avaient été publiées sur le site du groupe "Vous souvenez-vous" et avaient suscités énormément de réactions.


E6,S7,SS1, P3197 Madelinots au Jardin zoologique de Québec 1941
On y apprenait que la famille d'Emmanuel Poirier prenait part à cette émigration en 1942 vers l'Abitibi, mais on en savait guère plus sur le nom du bateau et les autres madelinots. Voici tout au moins, une partie des réponses sur le blog suivant.

Au fil de nos recherches, nous avons trouvé d'autres photos de l'Office du Film du Québec, Fonds Ministère de la Culture, des communications et de la condition féminine, numérisées par Bibliothèques et Archives nationales du Québec.  Ces photos sont toutes du photographe Eugène Gagné qui accompagnait les inspecteurs de la colonisation tout au long de leur périple vers les régions à coloniser.
E6,S7,SS1, P3198 Madelinots de passage à Québec vers l'Ile Nepawa, 1941

Comme en fait foi ces photographies, plusieurs arrêts  étaient prévus pour agrémenter les nouveaux colons.

mercredi 20 juin 2012

Conférence: Émigration des Madelinots, de la Côte-Nord à Saguenay

Usine à Kénogami Source: BANQ P90, P67578 Fonds Joseph-Eudore Lemay, 
négatif sur verre, après 1905



Les Madelinots ont été nombreux à s'expatrier pour travailler dans les usines de Kénogami et d'Arvida car les salaires étaient supérieurs à ceux payés sur la Côte-Nord et aux Îles, ils ne pouvaient posséder leurs terres et l'économie était contrôlée par les marchands.


L'historienne et auteure Pauline Carbonneau offre une conférence:


Au local du regroupement acadien, 1975, rue Ozanne, Kénogami
samedi le 30 juin 2012 à 10h10 am.