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dimanche 17 septembre 2023

Éphéméride... 17 septembre - Une liste d'habitants des Îles de la Madeleine en 1763

17 septembre 1763

Compilation d'habitants de L'Isle de St-Jean dit Port Lajoie, dont les Îles font alors partie, par le Comte d'Éstaing.



Ce document établit une Liste des habitants acadiens demeurant sur L’Isle de St-Jean et autres places de la ditte Isle deux ans avant la liste des engagés de Richard Gridley. Retrouvé par un chercheur américain en 2012 aux Archives nationales de France, ce document inédit d'archive permet d'identifier entre autre, les Acadiens qui vivaient aux Îles en 1763, les noms des épouses de signataires du serment d'allégeance de 1765, et le nombre de leurs enfants. De plus, il jette la lumière sur l’identité de certains ancêtres acadiens, comme Pierre Cormier, le mari d’Isabelle Chiasson. Le comte d'Éstaing était alors gouverneur de St-Domingue et tentait de recruter des Acadiens pour habiter ces lieux, ce qui peut expliquer la présence de cette liste dans ses papiers.

 Isles de la Magdeleine:

Joseph Arseneau, Marguerite Boudrot - 1 enfant

François Boudrot, Jeanne Landry - 1 enfant

Charles Doucet, Jeanne Boudrot - 6 enfants

Joseph Boudrot, Louise Arseneau - 4 enfants

Paul Arseneau, Anne Bernard - 2 enfants

Alexandre Arseneau

Jean Arseneau, Madeleine Boudrot - 5 enfants

Jacques Arseneau, Marie Poirier

Veuve Marie-Josèphe Richard - 5 enfants

Claude Arseneau, Marie Comeau - 2 enfants

Charles Arseneau, Anne Arseneau - 1 enfant

Pierre Poirier, Anne Arseneau - 3 enfants

Joseph “Minic” Chiasson, Anne Haché - 11 enfants

Jean Chiasson, Isabelle Boudrot - 1 enfant

Charles Poirier, Madeleine Landry - 4 enfants

La Veuve Richard (poss Renée Boudrot) - 5 enfants


Référence: 

Fonds AP24 Dennis M. Boudreau - 1763 Acadians - Document numérique mis à jour 10 janvier 2021

dimanche 30 juin 2013

De la juridiction de Terre-Neuve à celle de Québec, de Richard Gridley à Isaac Coffin...


1ière page du Traité.  Source: Archives du ministère français des Affaires étrangères
07 octobre 1763 : 

Le Traité de Paris met fin à la guerre de Sept Ans et réconcilie, après trois ans de négociations, la France et la Grande-Bretagne. Toutes les possessions françaises d'Amérique passent à l'Angleterre, sauf Saint-Pierre-et-Miquelon. Les Îles-de-la-Madeleine relève dorénavant de la juridiction de Terre-Neuve.

Richard Gridley avait déjà obtenu un permis temporaire en 1760 pour l'exploitation de la chasse à la vache-marine et la pêche et au moment de la signature du traité, on mentionne qu'une douzaine de familles y étaient installées.

Richard Gridley, colonel bostonnais et ancien compagnon de Wolfe, engage donc en 1761, 22 acadiens pour chasser et pêcher en ces Îles, annexées à Terre-Neuve jusqu'en 1774. Ces Acadiens n'acceptèrent de signer le serment d'allégeance permettant de le suivre qu'à condition de voir un prêtre les accompagner. La première démarche pour l'obtention d'un prêtre catholique aux Îles se fait donc par Gridley auprès de l'évêque de Québec. Comme on ne peut compter à l'époque que sur des prêtres européens, on doit attendre plusieurs années le passage d'un missionnaire occasionnel. De ce fait, les engagés maintiennent leur famille sur l'Île St-Jean jusqu'en 1774, année où les Îles sont annexées à Québec sous la nouvelle constitution de l'Acte de Québec. Les Pères spiritains offrent à partir de ce moment leur Ministère en faveur de l'Acadie. Le premier missionnaire régulier est donc le Père Thomas Leroux jusqu'en 1783. 

Sans église et sans demeure, c'est lui qui dans une lettre adressée au grand vicaire Gravé de la Rive, fut réduit, en plus de biens d'autres choses, à manger de la soupe à la vache-marine. (Gaudet, 1979, p. 101). De 1784 à 1793, c'est le Père William Phelan, un capucin, qui prendra sa mission. Les registres de baptêmes, mariages et sépultures de cette période furent presque tous détruits dans l'incendie de 1838 du presbytère d'Arichat, au Cap-Breton, dont il avait la cure depuis 1770.

Source: Découverte et peuplement des Îles-de-la-Madeleine, p.72
Tracée en 1960 par Pierre-Cornélius Carbonneau, la carte suivante est tirée du livre de sa fille Pauline Carbonneau (Découverte et peuplement...) cité en bas de page. Cette carte tente d'illustrer, d'après les lots de terrains des premiers habitants situés sur la Grave, l'emplacement des premiers colons engagés par Gridley.

L'auteure Pauline Carbonneau présente quatre pages de son livre spécifiquement sur les engagés de Gridley. Puisant entre autre sa source des écrits de son père et des textes généalogiques de Rose-Délima Gaudet, elle y présente les premiers habitants comme dix Arseneau, un Doucet (Ducette) et un Desroches (De Ruche), deux Poirier de Malpèque, quatre Boudreau (Budero) de l'Ile St-Jean et du Cap-Breton, trois Haché (Gallant) et un Chiasson de St-Pierre du Nord. Conservés par la tradition orale, un Snault (Arseneau) d'origine marseillaise, un Noël de l'Île Jersey et un Therriau sont ajoutés à la liste des écrits traditionnels par Rose-Délima Gaudet. On apprend que ces trois hommes se fixèrent à l'Échouerie de Pointe-Basse où Gridley avait des employés. celles-ci furent abandonnées à trois anglais d'Argyle (Baie Ste-Marie) qui se voudraient donc les premiers anglophones à se fixer aux Îles: James Clarke, Georges Goodwin et John Rankin.

Le régime Gridley, favorable aux souhaits des acadiens qui maintiennent leur foi, se veut plus humain que celui qui suivra en 1787 avec l'officier de la marine américaine Isaac Coffin. Pendant trois générations de ce régime de Coffin (l'oncle, le neveu et le petit-neveu), sans aucune organisation civile et scolaire pour les guider et avec un seul prêtre pour les défendre, l'exode de nombreux acadiens des Îles se poursuit avec quelques immigrations, heureusement.




Références: 

Stuart R. J. Sutherland. "Richard gridley" dans Dictionnaire biographique du Canada en ligne, 1771-1800 (Volume IV), consulté le 4 octobre 2012.