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lundi 26 avril 2021

Éphéméride... 26 avril - Nomination de William Cormier au phare de l'Ile Amherst (Millerand)

26 avril 1871 :


William à Charles à Dominique Cormier, né le 21 juin 1846, est nommé gardien du phare de Amherst Island (le phare de Millerand) pour 300 $ par an. Il apparait toujours sur la liste comme gardien de ce phare en 1900.  

Garçon unique d’une famille de trois enfants et père d’une seule fille, il a perdu son père alors qu’il n’avait que 17 ans, on peut comprendre que ces fonctions arrivées 8 ans plus tard, lui ont permis de subsister tant bien que mal à une époque où les emplois réguliers étaient extrêmement rares. Par les archives du Canada, ainsi que la mise à jour du Dictionnaire généalogique des familles des Îles de Dennis M. Boudreau, nous apprenons que son épouse est bilingue- Margaret Neville est née à l'Ile-du-Prince-Édouard - et que de ce fait et son éducation, elle deviendra la première maître de poste du bureau de l'Anse-à-la-Cabane lors de son ouverture, le 1er juillet 1886. 

Les registres du Ministère mentionnent Charles Cormier comme deuxième gardien, seulement à partir de 1911 jusqu’à 1950 et, Edmond Boudreau  de 1950 à 1970. 



Fonds Cour supérieure. District judiciaire de Gaspé. État civil. BAnQ Rimouski et BAnQ Gaspé.
Saint-François-Xavier-du-Bassin 1876-1918 Cote : CE102,S2

Référence: Bulletin de la Société d'histoire postale du Québec, no 83, 1er trimestre 2003-2004. p.18-19



samedi 28 novembre 2020

Éphéméride... 28 novembre - Nuit tragique avec trois naufrages en 1871

28 novembre 1871:

La nuit du 28 novembre 1871 reste un moment sinistre de l'histoire maritime des Îles. Trois bateaux font alors naufrage du côté nord des Îles, entrainant la mort de 15 officiers et marins. Cette même nuit, le SS Wasp, l'Halcyon et le Peri ont sombré.




Le plus connu de ces naufrages reste celui du SS Wasp, où l'officier Auguste LeBourdais est le seul survivant d'un équipage de 11 marins. Ce brick immatriculé au Québec s'est échoué par une forte tempête de neige, à 3 milles à l’Est de Pointe-aux-Loups.

L' Halcyon, une barque de 359 tonneaux enregistrée à Hull, Angleterre, et conduite par le Capitaine Carver, fait côte entre le Cap de l’Hôpital et Pointe-aux-Loups. Il y a 4 pertes de vie, dont le premier officier et trois marins. Les survivants, Collin Wallace et James Giddie, s’établiront à Grande-Entrée. 






La Peri est une goélette de 125 tonneaux qui fait côte au Cap Nord de Grosse-Île. Il y a une perte de vie. Le capitaine est Robert H. Dodridge et le propriétaire, Edward Vittery de Brixham (Devon). Le bateau était immatriculé à Darmouth, en Angleterre. 



 

Références:

Liste condensée des naufrages du Centre d'archives régional des Îles, 2011
Landry, Frédéric. Dernière Course, La Boussole, 1989.
Carte de Daniel Paquet

lundi 26 février 2018

Naufrage d'Auguste LeBourdais, le vrai récit raconté à ses parents en 1872

Voici la transcription (1) d’une lettre qu’Auguste aurait envoyée à ses parents au printemps 1872 (en juin selon son petit-fils Guy Le Bourdais), après qu’il eu récupéré de son naufrage et qui vient corriger plusieurs faits ancrés dans la légende qui y est reliée. Auguste a alors 29 ans, il s'ennuie et éprouve le besoin de raconter son aventure à ses parents et dans sa langue maternelle.
Combiner l'audio, à la lecture de la lettre d'Auguste Le Bourdais :

« Chers et bons parents,

Ces quelques mots sont pour vous faire assavoir l’état de ma santé qui est assez bonne, mais comme je vous avais dit sur l’autre lettre que je m’étais gelé, je suis dans une situation assez triste. J’ai perdu les deux pieds qui me sont tombés dans le commencement de janvier. J’ai la vie seule qui a été ma consolation Dieu merci, car vous savez peut-être à présent que le jour du 28 novembre 1871, qu’on a fait côte qui était le mardi soir. Tout l’équipage s’est perdu ainsi que le pauvre D’Assise que vous pouvez prier le Bon Dieu pour lui et le faire recommander aux prières du prône. Le temps était si terrible que je ne vous dirai point ce qui en suit, seulement moi qui me suis sauvé et la vie m’a coûté cher. J’ai vu la mort de proche de moi. Le lendemain après avoir passé la nuit sur le bâtiment qui était en partie défait, ce fut que vers le soir que je vins à terre sur les débris. La neige épaisse qu’il faisait m’empêchait de voir dans quel endroit où on pouvait être, de sorte que je ne savais pas quel côté prendre, et je vous assure que quand on roule à terre avec la mer et quand la connaissance nous revient qu’on est dans le frazi (2) à terre parmi la glace et les bois sur le rivage son butin gelé sur soi, on n’est pas chaudement et avec cela la faim et la soif qui me dévoraient, et mes forces étaient presque épuisées de m’être tenu si longtemps sur le bâtiment qu’il ne se passait pas cinq minutes sans que la mer veuille m’emporter, et ce qui arriva aussi que la mer m’emporta. Pour aller au plus court depuis le mercredi au soir jusqu’au dimanche, le mauvais temps continua toujours avec violence je passai ce temps-là sur la dune de sable qui est entre la Grosse Île et l’Étang du Nord (papa doit connaître cela) à l’abri du vent, sans voir personne, la neige qui tombait sur moi et mon butin gelé, sans feu, couché sur la terre, la seule nourriture que je pouvais recueillir était de la neige, rien sur la tête. Je m’apercevais que mes forces diminuaient, mes bottes gelées dans mes pieds et les pieds gelés dans mes bottes, j’étais à peine capable de me tenir debout. J’essayais de marcher, je tombais, je marchais à quatre pieds dit-on, sur les mains et les genoux. J’avais les mains enflées d’environ un pouce d’épais.

Les places qu’il y avait un peu de neige je restais des cités de temps sans pouvoir me grouiller, attendant la mort, mais elle ne venait point. Toujours le courage à la vie, les nuits du mercredi, jeudi, vendredi et samedi furent des nuits terribles pour moi dans pareil endroit avec une neige épaisse, un vent terrible et un froid extrême. Ce fut que le dimanche que le temps s’est éclairci. Je voyais des maisons mais j’avais perdu mes forces et je ne pouvais m’y rendre ni être vu. Je ne savais à quel Saint me recommander, et je vis un homme de très loin. Ne pouvant être entendu par mes cris, je me dirigeai vers lui quand je vis une fumée à une certaine distance. Le courage me revint et je parvins à m’y rendre seul, et de là, je fus transporté aux maisons où j’ai perdu les pieds et bien manqué de mourir. Les mois de décembre et janvier on était obligé de m’asseoir et de me lever quand j’avais besoin. L’hiver a été dur pour moi, je vous assure. Voilà six mois que je suis sur un galetas de paille, pas capable de marcher ni seulement pouvoir supporter mon genou sur mes pieds. À l’heure qu’il est je crois bien que je ne descendrai pas à l’Islet. J’irai à l’hôpital en arrivant à Québec, car jamais je ne pourrai retourner à la mer, et je ne serai pas capable de travailler de sitôt. Je ne suis point parti avec le paquebot car il faut que j’attende la Canadienne pour que le Gouvernement paye mes dépenses cet hiver et m’envoie à l’hôpital m’achever de guérir. Il n’a pas été sauvé un morceau de butin ni un homme sur dix qui sont noyés de manière que j’ai seulement le butin que je me suis sauvé avec. Je pensais bien que la Canadienne serait ici à présent, les journées sont longues presque toujours seul assis sur mon lit dans une chambre, quand je vois quelques-uns, c’est des étrangers. Il faut que la Providence vienne à moi sans cela je ne sais pas ce que je vais devenir. Je ne dis plus rien sur ce papier car il est impossible d’écrire sur le papier ça serait trop long. Ecrivez-moi à Québec. Adressez comme ceci : Messirs Julien & Frères, rue St-Paul, Basse-Ville, Québec, pour remettre à Auguste Le Bourdais. Ça fait qu’à mon arrivée je saurai de vos nouvelles et dites-moi de quelle situation vous êtes, j’espère monter dans ce mois-ci, le printemps a été terriblement dur ici il y a encore de la glace à l’entour des Îles. Compliments à ceux qui s’informent de moi, parents et amis. Au plaisir de se revoir encore.
  
Votre tout dévoué fils, Auguste

Je m’ennuie beaucoup, parler l’anglais ça m’étrangle, et le dedans qui a été tant malmené cet hiver ça m’échauffe. Je bois de l’eau, ça vient à se passer quand je dors il y a que dans ce temps-là que je m’ennuie pas. Je pensais toujours être bien pour pouvoir marcher, mais c’est autrement. J’attends la Canadienne d’un jour à l’autre. J’ai su par le commis de la malle qu’il avait parlé à Louis Fortin de Pictou et qu’il vous avait télégraphié de suite. Si j’avais cru être aussi longtemps ici je vous aurais dit de m’écrire. La fin de mon papier. J’ai su qu’il y avait six naufrages sur l’Anticoste et que la Canadienne y était allée au lieu de venir aux Îles de la Madeleine.

Auguste (3) »


(1) La ponctuation et le choix des mots n'ont pas été retouchés

(2) Frazi ou frasil : ce mot des Îles vient peut-être de l’anglais freeze. Il rappelle également le mot picard friselis. Il désigne un état entre l’eau et glace lors des premiers gels, sous forme de fine pellicule ou de morceaux épars (référence Chantal Naud, Dictionnaire des régionalismes des îles de la Madeleine, Québec Amérique, 2011, p.134)

(3) Guy Le Bourdais, Histoires oubliées de Guy à Gaudiose à Auguste à...Nous restituent le charme troublant d'époques disparues. Québec, Éditions AGMV Marquis, 2004, p. 116-117.

mercredi 12 octobre 2016

Éphéméride...12 octobre - Deux goélettes s'échouent à l'île Brion

12 octobre 1871:

Deux goélettes s'échouent à l'île Brion: L'Erato, une goélette 59 tonneaux immatriculée à l'Île Jersey, Angleterre, dont le cuisinier du Phillippe Jean demeurera aux Îles-de-la-Madeleine, et la goélette Émélite, de 26 tonneaux, enregistrée à Amherst (Havre-Aubert) en 1863.

L'Erato, propriété de John Blampied, était conduite par son frère Georges de l'Île Jersey et se dirigeait à Gaspé avec une cargaison de marchandises générales. Celui-ci a vendu l'épave et sa cargaison pour 124$, sans passer par l'aide des autorités portuaires.

L'Émélite était la propriété de Lawrence Burke et pêchait autour de l'île Brion avant le naufrage. La perte totale du navire s'élevait à 5 000$.


Références: 

Liste condensée des naufrages du Centre d'archives régional des Îles, 2011.
Landry, Frédéric. Dernière Course. Éditions La Boussole, 1989, p. 168.

lundi 3 octobre 2016

Recensements 1871, 1891, 1901 et 1911


Extrait du recensement de l'Ile Allright 1871, Archives Canada
Aux amateurs d'histoire et de généalogie des Îles, voici une page qui était destinée à vous faciliter la vie au cours de vos recherches de recensements spécifiques aux Îles-de-la-Madeleine.  Malheureusement, les documents en pdf continus ont été archivés sur le web et les hyperliens précédents ne sont plus valides.  Un chercheur aguerri pourra s'y retrouver mais voici la meilleure option pour les autres.

Vous devrez aller sur le moteur de recherche des
recensements Canadien 1871 et garder à l'esprit que le numéro de district à inscrire est 173. Vous trouverez souvent chacun des noms recensés en n'inscrivant que ce numéro; les noms de famille  sont souvent mal inscrits lors de l'indexation.

Les recensements sont divisés en quatre secteurs:
Groupe Nord
Allright Island
Grindstone Island
Groupe Sud

Lien vers recensement canadien 1891 : Le numéro de district à inscrire est 153
Îles-de-la-Madeleine
Sous district L :   Havre-Aubert
sous district A:    Bassin
Sous-district F :   Étang-du-Nord
Sous-district M :  Havre-aux-Maisons
Îles-de-la-Madeleine, entièrement retranscrit par plusieurs généalogistes. Certaines parties corrigées par Dennis Boudreau, auteur du Dictionnaire généalogique des familles des Îles.
Ce recensement comprend les localités suivantes :
Alright Island (u1),  Havre-aux-Maisons (z),  Havre-Aubert & Entry Island (y1-2),  Bassin (v),  Etang-du-Nord (Cap-aux-Meules,  Fatima,  LaVernière) (w1-3),Grande-Entrée (x),  Wolfe, Brion, Grosse-Ile & Bird Rocks (a1)

Lien vers recensement Canadien 1911
Depuis le 23 février 2013 Archives Canada offre un lien vers une nouvelle version de sa base de données pour le recensement de 1911. Il y a donc une amélioration de recherche qui peut dorénavant se faire par critères nominatifs et non seulement géographiques. Par contre, nous vous suggérons de cliquer sur les options de recherches avancées et d'indiquer la province et le numéro de sous-district 159 correspondant au recensement des Îles-de-la-Madeleine (englobé dans Gaspé) pour éviter d'avoir trop de résultats!  

Notez que les recensements canadiens disponibles à Archives Canada n’ont pas tous été bien retranscrits; ainsi, nous pouvons retrouver des noms retranscrits comme Amireault, au lieu d’Arseneault. Il faut donc aller sur les fichiers en PDF ou JPG de chacun des noms pour retrouver le document original. Pour ce qui est des patronymes ou localités utilisés pour cette page, ils sont ceux indiqués sur les pages d’hébergement des documents originaux. Ainsi, au Groupe Nord du recensement de 1871, vous constaterez que le lien vous amène vers les pages des résidents de la partie Nord Est des Îles. Aussi, les recensements indiquant Ile Brion ou Rocher-aux-Oiseaux incluent également Grosse-Île ou Grande-Entrée; il faut se référer au sous-district indiqué sur la page numérisée dans le coin supérieur droit.


dimanche 29 novembre 2015

Éphéméride... 29 novembre - Le naufrage d'Auguste Le Bourdais raconté 20 ans plus tard.

29 novembre 1891:

Les 9 jours de souffrance d'Auguste Le Bourdais, lors de son naufrage de décembre 1871, sont relatés dans le journal New-York Times, vingt ans plus tard. Nommé erronément Laborde, le superintendant du service télégraphique du Golfe St-Laurent jouit alors d'une attention particulière, de par les circonstances de ce naufrage qui l'ont pratiquement conduit vers son apprentissage du métier de télégraphiste. Il s'agit vraisemblablement d'une des plus anciennes versions écrites de ce naufrage qui a été relaté dans plusieurs livres et par plusieurs auteurs après de nombreuses années. Cette version d'un journal américain comporterait toutefois de nombreuses erreurs factuelles si on se fie à une lettre écrite de la main du naufragé au printemps 1872 et retranscrite dans le livre de son petit-fils Guy Le Bourdais.