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dimanche 5 novembre 2017

Publication sur les oiseaux aux Îles-de-la-Madeleine en novembre 1897


Suite à un voyage effectué aux Îles en juin 1897, un article du Révérend C.J. Young, naturaliste et collectionneur d’œufs d'oiseaux, paraît une première fois en novembre 1897 dans la revue: Ottawa Naturalist, vol. XI, novembre 1897, no 8.  

Ce même article sera republié en 1931, dans son livre « The Auk », suite à une visite plus récente en mai 1927. La version PDF des pages non traduites de cet article est disponible sur le site indiqué, des archives de l'Université  de Californie, pour le bénéfice des historiens et amateurs d'ornithologie. 

mardi 7 mars 2017

Éphéméride... 7 mars - Le Rocher-aux-Oiseaux en 1897


The Sun, New-York, 24 mars 1912, page 16

07 mars 1897 :


Tragédie au Rocher-aux-Oiseaux. Damien Cormier et Charles Turbide perdent la vie. Arsène Turbide succombe le dernier.

En 1897, Arsène Turbide, Charles Turbide et Damien Cormier remplacent temporairement Télésphore Turbide,  gardien du Rocher-aux-Oiseaux  depuis  1881, qui vient de perdre une main en manipulant le canon du phare (voir illustration). Ce remplacement se termine par une autre tragédie, soit le décès de Charles et Damien lors d’une expédition de chasse aux phoques ; Arsène Turbide marche 3 jours sur les glaces pour aboutir au Cap-Breton où il meurt peu après des suites de ses blessures.  L’épouse de Damien Cormier, Annie Bourgeois, doit tenir le phare plusieurs jours avant d’être secourue par des chasseurs venus tout près. Ils furent ramenés aux Îles 2 mois et demi plus tard. 

L'extrait du journal anglophone The Sun relate ici-bas cette histoire quinze ans après qu'elle soit survenue. D'autres pourront se référer au livre de Byron Clarke cité également en référence et qui dont la traduction en français est également disponible en librairie depuis peu..


The Sun, New-York, 24 mars 1912, page 16. (Extrait)
Références: 

Journal The Sun, New-York, 24 mars 1912, page 16. Consulté sur le site de la Library of Congress.

Clark, Byron, I kept the light still burning sir,  2006, 85 p

vendredi 3 juillet 2015

ÉLECTIONS DIFFÉRÉES AUX ÎLES-DE-LA-MADELEINE par Jacques Carl Morin

ÉLECTIONS DIFFÉRÉES AUX ÎLES-DE-LA-MADELEINE

par Jacques Carl Morin

De nos jours, la date du scrutin, lors d’élections générales, est la même pour toutes les circonscriptions. Il en était autrement à une autre époque, particulièrement dans certaines circonscriptions excentriques dites « éloignées ». Nous évoquerons dans le présent article trois de ces élections.

Élections générales de 1897

Aux élections générales du 11 mai 1897, le libéral Félix-Gabriel Marchand met un terme au règne conservateur et prête serment comme 12e premier ministre du Québec le 24 mai 1897. Mais il reste à pourvoir le siège des Îles-de-la-Madeleine constituées en district électoral distinct de celui de Gaspé en 1895[1]. La loi prévoit que la présentation des candidatures et le vote doivent avoir lieu entre le 20 mai et le 20 novembre et que l’officier-rapporteur en fixe la date[2]. Le scrutin a finalement lieu le 3 juillet. Le libéral Patrick Delaney, médecin, maire de Havre-aux-Maisons en 1891-1892, l’emporte par 469 voix contre 409 soit une majorité de 60 sur Charles Albert Marcil[3]. Delaney l’emporte partout sauf à Grindstone (Cap-aux-Meules), South Beach et House Harbor qui votent en faveur de Marcil, futur député de Bonaventure. En fait, l’élection s’est jouée à l’Étang du Nord où Delaney a obtenu 126 voix et Marcil 44[4].
 
Élections générales de 1900

Le premier automne de la première année du vingtième siècle est fertile en événements sur la scène politique au Québec. Le premier ministre Félix-Gabriel Marchand, décédé le 25 septembre 1900, est remplacé par Simon-Napoléon Parent, maire de Québec. Suivent des élections générales le 7 décembre au cours desquelles le Parti libéral est reporté au pouvoir. Dans les circonscriptions de Gaspé et des Îles-de-la-Madeleine, le scrutin est différé à une date ultérieure. Dans Gaspé, le libéral Xavier Kennedy l’emporte le 5 janvier 1901 sur Horatio LeBoutillier[5].

Aux-Îles-de-la-Madeleine, le scrutin a finalement lieu de 22 juillet 1901, plus de sept mois après la réélection des libéraux à Québec. Le député libéral sortant, Docteur Patrick Peter Delaney, part avec une longueur d’avance. Les Madelinots se présentent massivement aux bureaux de vote; le taux de participation à cette élection tardive atteint 82.2 % comparativement à 66 % pour l’ensemble des 38 districts électoraux où il y a eu scrutin[6]. Delaney l’emporte « par une majorité écrasante » selon La Patrie[7], majorité qui, en fait, n’est que de 48 voix sur Louis-Albin Thériault, également un libéral[8]. Delaney obtient une majorité à Bassin, l’Étang du Nord, Barachois et Grosse Île alors que Thériault le devance à Amherst, Dune du Sud, Grindstone et Havre-aux-Maisons.

La première session de la 10e Législature est ouverte le 14 février 1901, puis prorogée le 28 mars 1901. Delaney n’a pu y être présent, son élection n’ayant lieu qu’en juillet. Il prête finalement serment le 11 février 1902 en même temps qu’Arthur Godbout, élu à l’élection partielle du 31 janvier 1902 dans Beauce, et que Jean Cléophas Blouin, élu sans opposition à l’élection partielle du 24 octobre 1901 dans Lévis[9].

Delaney fait une première intervention à l’Assemblée législative le 17 février 1902 alors qu’il propose « secondé par M. Taschereau, qu’il soit mis dans cette Chambre copie de toute correspondance échangée entre le gouvernement, ou ses membres, et certaines personnes des Îles-de-la-Madeleine et d’ailleurs, au sujet de la nomination d’un percepteur du revenu, pour le district des Îles-de-la-Madeleine »[10]. Le lendemain, Delaney est nommé membre du comité permanent des bills privés, du comité des comptes publics et du comité de l’agriculture et de l’immigration[11].

Élections générales de 1912

Joseph Édouard Caron, celui que ses camarades du collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière appelaient « le petit habitant en souliers de bœuf »[12] en raison de ses origines rurales, est député de L’Islet depuis une décennie lorsque les élections générales du 15 mai 1912 sont annoncées. Caron sollicite de nouveau les suffrages des électeurs de cette circonscription. Malgré son statut de ministre de l’Agriculture et un bilan respectable comme responsable de son ministère, il est le seul membre du gouvernement Gouin à subir l’échec le soir du 15 mai. Mais Caron n’a pas dit son dernier mot.

Dans les jours qui suivent, les rumeurs se succèdent. On rapporte que le premier ministre Gouin, élu à la fois dans Portneuf et Saint-Jean, pourrait céder l’un ou l’autre siège à Caron pour lui pour permettre de prendre place de nouveau au Parlement[13]. Mais une ouverture se présente; le député libéral sortant des Îles-de-la-Madeleine, Louis-Albin Thériault, a décidé de quitter la vie politique[14]. Caron sera candidat aux Îles-de-la-Madeleine où l’élection n’a pas encore eu lieu car suivant la nouvelle Loi électorale de Québec le scrutin doit se tenir entre le 20 mai et le 15 décembre[15]. La date de déclaration des candidatures est fixée au 2 juillet et celle du scrutin au 15 juillet[16]. Malgré un scrutin tardif, la participation électorale est forte; 86 % des Madelinots inscrits sur les listes électorales se déplacent pour élire leur député comparativement à 61 % pour l’ensemble des circonscriptions où il y a eu scrutin[17]. Caron est élu avec une majorité de 191 voix sur le conservateur Azade Arseneaut[18]. Caron l’emporte à Havre-Aubert, Étang-du-Nord et Havre-aux-Maisons; seul le bureau de vote installé à Grosse-Île favorise Arseneaut.

Cette élection fait dire à l’historien Robert Rumilly : « Les pêcheurs repêchèrent Caron. »[19]. Et Le Soleil, organe libéral, d’écrire au lendemain de la victoire de Caron : « Il faut féliciter les électeurs des Îles-de-la-Madeleine qui ont réparé l’erreur de ceux de L’Islet en mai dernier; la province de Québec devrait leur en être reconnaissante de lui avoir assuré les bons services et si progressif ministre de l’Agriculture. ».

Voilà comment Caron, malgré sa défaite dans L’Islet fut parachuté aux Îles-de-la-Madeleine et réussit à conserver un siège à l’Assemblée législative de même que ses fonctions ministérielles dans le gouvernement de Lomer Gouin.

En 1945, pour donner suite à une promesse faite aux électeurs de la circonscription de Charlevoix et Saguenay lors de des élections générales de 1944[20], le premier ministre Maurice Duplessis fit modifier la loi électorale de sorte qu’à compter des élections 1948 la date des élections générales est la même dans tous les districts électoraux[21].



[1] Loi constituant en district électoral les Îles-de-la-Madeleine, Statuts du Québec, 1895, chapitre 6.
[2] Ibid., art. 4.
[3] Rapport sur la neuvième élection générale et les élections partielles des députés à l’Assemblée législative de la province de Québec, Québec, 1897, p. 109.
[4] Ibid.
[5] Rapport sur la dixième élection générale 1900 et les élections partielles des députés à l’Assemblée législative de la province de Québec, Québec, 1901, p. 42.
[6] Ibid., p. vi.
[7] La Patrie, 23 juillet 1901, p. 8.
[8] Rapport sur la dixième élection générale, précité, p. 54.
[9] Registre d’assermentation des députés de 1884 à 1979.
[10] Journaux de l’Assemblée législative, volume XXXVI, 1902, p. 25.
[11] Ibid., p. 27-28.
[12] Histoire de la province de Québec, volume X, p. 160.
[13] L’Action sociale, 18 et 21 mai et 7 juin 1912. Un candidat pouvait alors être élu dans plus d’une circonscription. Selon les règles et usages de l’Assemblée législative, un député élu pour deux circonscriptions ou plus devait opter pour celle des circonscriptions qu’il souhaitait représenter.
[14] Quelques mois plus tard, Thériault sera nommé inspecteur d’écoles pour les Îles-de-la-Madeleine ; Gazette officielle du Québec, 21 septembre 1912, p. 1873.
[15] Loi électorale de Québec, Statuts du Québec, 1903, chapitre 9, article 97, 2e alinéa.
[16] Rapport sur la Treizième Élection générale (1912) et les élections particulières tenues pendant la législature précédente (1908-1912), Imprimeur du Roi, Québec, 1912, p. v.
[17] Ibid., p. vi et 31.
[18] Ibid., p. 31.
[19] Histoire de la province de Québec, vol. XVII, p. 119.
[20] Le Devoir, 21 août 1944, p. 6.
[21] Loi électorale de Québec, Statuts du Québec, 1945, chapitre 15, article 210.

vendredi 31 août 2012

Dr Jean-François Solomon

Dr Jean-François Solomon
Source: Album Le cinquantenaire Centre
hospitalier de l'archipel 1938-1988
Jean-François Solomon, médecin.

Né à Havre-Aubert le 31 août 1873, Jean-François Solomon est le fils d’Eugène Solomon (Clément) et de Mélanie Boudrault. Son grand-père Clément est un naufragé originaire de l’Île Jersey, près de Saint-Malo, en France. Jean-François a un frère et deux sœurs : Cléophas ; Marie-Mathilde et Mathilde. 

Alors que Jean-François est âgé de deux ans, ses parents meurent en seulement 8 jours d’intervalle ; il est alors pris en charge par son oncle, l’abbé Stanislas Boudreau qui demeure à Egmont Bay, Île-du-Prince-Édouard. Après des études classiques faites à St-Dunstan et des études médicales faites à l’Université Laval en 1897, Jean-François Solomon vient s’établir à Lavernière où il entreprend une carrière bien remplie auprès de malades madelinots, parcourant les Îles en tous sens, par tous les temps et par des moyens de transport les plus divers.


Le 20 septembre 1898, il épouse Éva-Anne Patton, fille de Henri Patton et de Esther Chiasson, dont il aura deux enfants : Edwind et Alma. Devenu veuf, il épouse en seconde noce, en 1905, Zoé Renaud de Bassin, fille de Jean Renaud et d’Alphonsine Chevrier, ensemble ils auront onze enfants : Émilda, Yvonne, Mabel, Gertrude, Edwind, Jérôme, Parmelia, Corinne, Éric, Germaine et Lucille.

Lors de son arrivée aux Îles, le Docteur Solomon s'implique également dans la vie religieuse, en devenant l'organiste de l'Église St-Pierre et en prenant la direction de la chorale pendant près de 50 ans.  Il fut au service de l'Hôpital Notre-Dame de la Garde, tout juste construite, de 1939 à 1949.

Source: Collection Centre d'archives régional des Îles
Son collègue médecin durant 7 ans, le docteur Robert Naud disait de lui en entrevue, en 1984, "Il y a bien des fois que si je ne l'avais pas eu je me serais débrouillé mais j'aurais été bien plus inquiet et puis, le fait de savoir qu'il était proche, c'était une sorte de soutien pour le moral. On pouvait s'y fier quoi!... les accouchements difficiles, il avait tellement d'expérience qu'on aurait pu lui confier n'importe quoi. Il en avait fait ... depuis 40 ans..."

 Le docteur Jean-François Solomon est décédé le 24 septembre 1955. Il est alors âgé de 82 ans. De 1897 à 1914, il est le seul médecin traitant aux Îles-de-la-Madeleine! En 1982, une villa pour personnes âgées, située dans le village de l’Étang-du-Nord, portait le nom de« Villa J. F Solomon ».



Référence bibliographique:

Naud, Chantal Iles de la Madeleine 1793 - 1993, deux siècles d'histoire, 1993, p. 91

* Source photo et extrait d'entrevue: Album Le cinquantenaire Centre hospitalier de l'archipel 1938-1988, Hopital Notre-Dame de la Garde, 1988, p.24