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jeudi 20 décembre 2018

Éphéméride... 20 décembre - Naufrage du Corfu Islands en 1963

Une fois l'été, de nombreux Madelinots se rendaient sur place pour voir le bateau.
20 décembre 1963 :



Naufrage du Corfu Islands à l'Étang-du-Nord. 


Voici une entrevue tenue le 9 décembre 2008 à Radio-Canada avec Georges Gaudet, scénariste et coréalisateur, avec Luc Fontaine, d'un documentaire



On y fait état d’une rencontre mémorable avec un survivant du naufrage, Frixos Sekkides, l’opérateur radio du bateau, revenu faire une visite aux Îles 45 ans plus tard,  et témoignant de son aventure et de la solidarité des Madelinots dans cette épreuve. Plusieurs livres ont été écrits sur cette nuit incroyable où le courage de plusieurs acteurs a permis de secourir les naufragés.


Plusieurs journaux du Canada et aussi de l’Amérique du Nord ont mentionné ce naufrage dans lequel 29 marins auraient pu périr. Plusieurs personnes risquèrent leur vie malgré elles pour secourir l’équipage : Fernand Lapierre, Guy Aucoin, Michel Boudreau et Alphonse Renaud. Dans le film documentaire cité plus haut, on apprend également comment Chester Turnbull réussit à communiquer avec le bateau en fabriquant son propre émetteur, lui permettant de s’échouer sur le rivage et mieux venir en aide aux marins. 

La fin du journal local La Boussole, en mars 1963, explique le peu d’archives originales en français. Heureusement, les recherches des réalisateurs et la rencontre avec les acteurs de l’époque ont permis de réunir l’information sur cette histoire avant qu’elle ne sombre dans l’oubli. 






The Post Standard, Syracuse, New York, 22 décembre 1963



mercredi 4 mai 2016

Chester Turnbull 1931-2016




Chester Turnbul. Source Maison funéraire Leblanc
Chester Turnbull est né le 9 octobre 1931 à Cap-aux-Meules, d’un père anglophone et d’une mère francophone, James «  Reid » Turnbull (à Peter Roy à Peter à Benjamin à John) et Philomène dit Minnie Gaudet (à Grégoire et Thérésa Bourque). Son père d’origine protestante se convertit le 14 novembre 1925, pour épouser sa mère francophone à l’église Saint-Pierre de Lavernière. Il a plusieurs frères et sœurs, tous décédés avant lui sauf sa sœur Afton : Waldron-Harold, Alphonse-Arthur dit « Peck », “Laura Jane” et Georgina-Viola.

Chester est le descendant d’une longue lignée de gardiens de phare et de télégraphes. Ses oncles John et Philip ainsi que son père Reid, ont participé à la première Grande Guerre 1914-18. En remerciement de loyaux services, le Gouvernement offrait à ses vétérans du travail au sein de ses installations. La sœur de son grand-père Peter Roy, Eleanor dit Ellen Turnbull, est d’ailleurs l’épouse du premier télégraphiste à Grosse-Ile, Simeon Clarke. Son oncle Philippe dit « Phil » est le gardien du deuxième phare de L’Étang-du-Nord.[i] Son père Reid a fait la pêche et travaillé plusieurs années à l’Ile Brion, il y va avant sa naissance, en 1928, pour rebâtir la « factrie » des Leslie et tient le phare de l’Ile Brion de 1943 à 1949 avec son fils « Peck ». Chester les accompagne vraisemblablement durant quelques étés. Sans doute influencé par ces expériences, Chester poursuit ses études et obtient son certificat d’opérateur radio en 1955. Il consacrera une grande partie de sa vie au service de la station de la garde-côtière Marconi. En 1982, cette station déménagera dans le port de Cap-aux-Meules, mais fermera le 1er avril 1998.

S’il est un mot qui revient sans cesse auprès des personnes qui ont connu Chester Turnbull, c’est celui du respect qu’il inspirait.  Vu comme un homme de cœur, impliqué et responsable, son sens de l’humour était communicatif.  Figure marquante dans le domaine du réseau de communications Marconi des Îles, il continuait ainsi le travail initié par ses ancêtres. Né anglophone dans une communauté francophone à Cap-aux-Meules, responsable d’un lien de communication essentiel à la navigation, il se devait de parler tout autant en français qu’en anglais et se faisait aimer de tous par son entregent, sa personnalité généreuse et sa grande intégrité.

Chester Turnbull est l’exemple parfait d’une personne intégrée dans son milieu, ouvert à toute la communauté et aux cultures francophones et anglophones qui tissent les Îles. Il voue pendant toute sa vie une passion pour les chevaux, visite ses amis sur les lieux de leur travail, prend le temps de vivre en harmonie avec ceux qui l’entourent jusqu’à ce que sa santé ne lui permette plus.

Un des événements pour lequel tous les Madelinots se souviennent de son implication essentielle fut sans nul doute le naufrage du Corfu Island. Alors que l’antenne était en panne à la station en cette nuit venteuse et glaciale du 20 décembre 1963, il prit soin de monter une antenne de fortune dans le grenier de son bureau au cas où des appels urgents se manifestaient. Il sait que les tempêtes sont plus propices à des problèmes en mer. En faisant allumer toutes les lumières des maisons et maintenant les communications avec les naufragés du navire, il permit de redonner espoir à l’équipage qui aurait pu prendre des décisions périlleuses pour quitter le bateau enlisé. 

Pour en connaître un peu plus sur ce sauvetage et la grande implication de Chester Turnbull et d’autres Madelinots dans son succès final, on peut regarder le docufilm « Le naufrage oublié » produit en 2008. Georges Gaudet est scénariste et coréalisateur du film. Celui-ci présente aussi la rencontre mémorable d’un survivant du naufrage, Frixos Sekkides, l’opérateur radio du bateau, revenu faire une visite aux Îles 45 ans plus tard pour témoigner de son aventure et de la solidarité des Madelinots dans cette épreuve.

Le 2 avril 2016, Chester Turnbull décède à l’âge de 84 ans. Il résidait à Fatima et laisse dans le deuil son épouse Rita Boudreau ainsi que ses enfants Gary (Dorothée Gagnon) et Cathy (Dany Chevarie). Il a une petite fille Virginie et une seule sœur, Afton, toujours vivante. Son corps sera inhumé près de sa famille au St-Luke Cemetery de Cap-aux-Meules.

Le personnel et les membres du Conseil d’administration du Centre d’archives régional des Îles offrent leurs plus sincères condoléances aux familles éprouvées.

[i] Le premier phare de L’Étang-du-Nord est érigé de 1874 à 1912. Le second de 1912 à 1967. Le troisième de 1967 à 1987. Le quatrième et dernier, en fibre de verre, est toujours à cet emplacement. 


Références :

Boudreau, Dennis M. Dictionnaire généalogique des familles des Îles-de-la-Madeleine 1760-1948, 2003

« Le naufrage oublié » Docufilm 2008 DVD. Coréalisation Georges Gaudet et Luc Fontaine

Collections AO19 – Centre d’archives régional des Îles