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jeudi 7 juillet 2022

Éphéméride - 7 juillet - Charles Chiasson est nommé gardien du Rocher-aux-Oiseaux en 1880



Charles Chiasson se trouvait sur le Rocher à la suite de l’ancien gardien Patrick Whelan, décédé sur les glaces avec son fils le 14 avril précédent, et y demeura jusqu’à son propre décès, en compagnie de son fils de 7 ans, Cyrice et Paul Chenel, le 13 août 1881.

Il ne faut pas confondre deux Charles Chiasson qui ont existé. Charles Chiasson qui est décédé au Rocher-aux-Oiseaux était un des conseillers municipaux de Charles É. (Édouard) Chiasson, premier maire des Isles de la Magdeleine. Son implication municipale l’a conduit à devenir maire de Havre-aux-Maisons lorsque qu’elle fut devenue autonome en 1875, tandis que l'autre Charles E. Chiasson demeurait maire de la Municipalité autonome de Havre-Aubert et préfet de « l’agglomération des Îles ». Pour compliquer encore plus les choses, le gardien de phare, Charles Chiasson, était le fils d’un autre Charles Chiasson et de Lucie Daigle, citoyens de Rollo Bay à l’Isle Saint Jean (Île-du-Prince Édouard). Il a épousé Christine à Nectaire Arseneault en 1867, à Havre-aux-Maisons.
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Collections du Centre d’archives régionales des Îles (CARDI)

Image 1 : AC1-S25. Détail d’une photo originale de 1888, conservée aux Archives de Londres
Image 2 : AC1. Gravure parue dans L’Album universel, 1902, vol. 19 no 45, conservé à la BAnQ

mercredi 16 décembre 2020

Éphéméride... 16 décembre - Naufrage du Nadine en 1990

Alors qu'il revient d'un lieu de pêche du Golfe Saint-Laurent par gros temps, le «NADINE», un navire de 37 mètres, prend le gîte sur bâbord et coule par l'arrière à 10,4 milles au large de Grande-Entrée. Cinq membres d'équipage ainsi qu'une scientifique du ministère des Pêches et Océans périssent; deux autres personnes ne sont pas retrouvées. Le capitaine Robert Poirier et son frère, Serge, survivent à une nuit d'horreur en mer et sont transportés au Centre hospitalier de l'Archipel.

Les huit victimes, sauf Estelle Laberge, sont nées aux Îles-de-la-Madeleine. Six d'entre elles laissent en tout, onze orphelins de père :
  • Augustin Vigneau, 31 ans, Étang-des-Caps
  • Jacquelin Miousse, 36 ans, Gros-Cap 
  • Pierre Cyr, 31 ans, Havre-Aubert
  • Gérard Vigneau, 30 ans, Portage-du-Cap
  • Lauréat Deveau, 47 ans, Millerand 
  • Mario Leblanc, 26 ans, Gros-Cap
  • Emile Poirier, 23 ans, Havre-aux-Maisons
  • Estelle Laberge, Sainte-Martine (Châteauguay) biologiste de l'Institut Lamontagne



En septembre 1993, l'enquête du Bureau de la Sécurité des Transports du Canada conclut que le navire a coulé en raison d'une combinaison de facteurs: des ouvertures non hermétiques, l'obscurité, le manque de formation, en plus d'une météo défavorable. Sur les ondes de CFIM, le 16 décembre 2015, le capitaine survivant dit souhaiter publier sa propre version de la tragédie dont il avoue toujours souffrir du syndrome du survivant.  Le film de Richard Lavoie, rendu disponible en ligne sur sa page, en décembre 2020, permet enfin de rompre l'omerta entourant ce naufrage. À l'occasion du 30e anniversaire de la tragédie, Anick Miousse, la fille d'un des marins disparus, se confie à Isabelle Larose, de Radio-Canada.

Ce qui est la pire tragédie maritime des Îles, de son histoire contemporaine, fait dire au propriétaire du journal Le Radar, le 8 janvier 1991 :   « si les  tragédies de la mer sont le lot des insulaires, les Madelinots ont payé leur tribut à la mer ! ». Il énumère ainsi le naufrage du Marie-Carole en 1964 où périrent cinq personnes, celui du Tommy Ann qui entraina cinq jeunes de l'île d'Entrée dans la mort en 1987 et même celui d'une barque en 1936 où six personnes de Old Harry se noient à Grande-Entrée.  Il ne pouvait se douter à l'époque, qu'il y aurait encore en 2008, le naufrage de l'Acadien II, coûtant la vie à quatre autres Madelinots.

Références: 

Archives Le Radar, 8 janvier 1991
Film : Le Nadine... On a accusé les morts 
https://richardlavoie.qc.ca/ 

lundi 7 décembre 2020

Le long métrage documentaire de Richard Lavoie : Le Nadine... on a accusé les morts

Le plus récent film sur la tragédie du Nadine, est maintenant disponible en location sur le lien suivant, partagé par son réalisateur, Richard Lavoie. Le film fut présenté aux Îles-de-la-Madeleine en salle, en juillet 2020, avec des mesures de distanciation qui limitaient le nombre de places.

Le public a maintenant l'occasion de le découvrir de la maison. Richard Lavoie a su redonner la parole aux survivants, après avoir travaillé sur ce documentaire depuis plus de 25 ans. Il reste un moment poignant où l'on ne peut plus seulement questionner, mais au moins écouter ceux qui restent.





dimanche 29 novembre 2020

Une fin de novembre funeste en 1875

Nous avons décrit la nuit tragique du 28 novembre 1871, qui a entrainé dans la mort 15 marins. Mais nous ne pouvons passer sous silence le mois de novembre de 1875, il y a 145 ans, alors que trois goélettes des Îles ne sont jamais revenues faisant cette fois au moins 18 victimes. Elles étaient parties chercher des denrées pour subvenir aux besoins de l’hiver qui arrivait. C’est le SS Newfield du Gouvernement canadien qui prit la relève des bateaux perdus, le 2 décembre suivant. 

La liste des personnes perdues en mer est établie en grande partie grâce à Dennis M. Boudreau (1), même si elles ne sont pas enegistrées dans les registres paroissiaux consultés.

 

L’ESPÉRANCE – goélette de 51 tonneaux avec 12 membres d’équipage (5 pertes de vie)


Dominique Gaudet en 1871
Fonds AP13 Simone Gaudet

La goélette L’Espérance fait naufrage au Cap Breton, le 17 novembre 1875. Propriété de David Lapierre, cette goélette fut construite aux Îles-de-la-Madeleine. Partie d’Halifax vers les Îles, elle a terminé sa course près des rochers de Chimney Corner (Inverness Country). Les survivants ont dû gravir les rochers abrupts du lieu du naufrage. Une lettre de Wilfrid Renaud [1], petit fils du survivant Théodore Renaud, permet de préciser des détails de la tragédie.  Il en est de même par la lecture du Huitième rapport annuel de la Marine et des Pêcheries pour l’année 1875. Selon les dires du survivant, L’Espérance avait à son bord 8 membres d’équipage. Le rapport annuel en mentionne 12. La goélette appartenait au capitaine David Lapierre, un jeune célibataire. 



Liste des décès de L’Espérance :

  1. Dominique GAUDET, époux de Sophronie Briand
  2. Joseph-Théodore RENAUD, époux de Victoire BOUDREAU et oncle de l’autre Théodore Renaud, qui a survécu
  3. Noël LEBEL, époux de Pélagie CHIASSON et père de Daniel Lebel[2
  4. David Lapierre, capitaine
  5. Hilaire Doucet, fils de Antoine Doucet, âgé de 18 ans

Liste des survivants de L’Espérance :

  1. Théodore Renaud, grand-père du témoin Wilfrid.
  2. Onézime Gaudet, frère de Dominique et beau-père de William Vigneau
  3. Casimir Arseneau, grand-père de Maria, épouse d’Avila Chevrier


Théodore Renaud a raconté plusieurs fois à son petit-fils le récit de ce naufrage. Il est décédé en 1929 alors que Wilfrid avait 15 ans. Une partie de son récit apparait tel que dans la lettre du 19 mai 1986, adressée à son cousin Léopold Brophy :

 

Vers 4 heures du matin au moment du naufrage grand-père, Noël Lebel et Hilaire Doucet étaient en bas. Noël Lebel n’a pas voulu monter sur le pont, il a préféré mourir en bas et Hilaire Doucet a resté avec lui. Mon grand-père ne savait pas nager, il a monté en haut. Au même instant un brisant l’a jeté à la mer et un autre l’a jeté sur les galets, ils se sont retrouvés tous les trois ensemble, lui, Onézime G. et Casimir Arseneau, dans le cap avec la mer à leur verser sur le dos et en pensant aux autres. Ils ont passé 2 heures là. Le temps était long, pensant d’être emporté d’un instant à l’autre par les vagues. Vers 6 h du matin, ils ont monté. Casimir un petit bout, ensuite Onézime Gaudet, et c’est mon grand-père qui a monté le dernier et avec assez de misère. Ils ont réussi étape par étape à monter sur le cap (…) C’était à Magaret Cap-Breton qu’ils ont fait naufrage et Avila Chevrier m’a raconté que ton grand-père Léoni P Gaudet avait été là qu’il avait acheté une tombe et l’avait fait poser au cimetière. Je te promets que si j’ai encore l’occasion de passer par-là j’irai voir si je peux retrouver des souvenirs.

Ton ami Wilfrid

 P.S. Raconté par Théodore Renaud à Avila Chevrier 90 ans et à son petit-fils Wilfrid qui a 72 ans.

 


Documents de la session de la Puissance du Canada- 1876, (Volume 9, no.4, Documents de la session 5) page 51/315 

  

STELLA MARIS – goélette de 52 tonneaux (6 pertes de vie)

La goélette à deux mâts, Stella Maris, fait naufrage le même jour à Grande-Anse, Cap-Breton, en partant d’Halifax vers les Îles. Ce bateau, construit également aux Îles deux ans plus tôt, était la propriété de Zéphirin Arseneau, de Pointe-Basse. La Stella Maris fut retrouvée renversée, la quille en l’air, sur le côté d’un rocher. Ses écoutilles étaient fermées et son cargo intact, mais malheureusement, les six ou sept membres de l’équipage furent trouvés sans vie sur la plage. Nous n’avons pas ces noms, absents des registres.

 

Documents de la session de la Puissance du Canada- 1876, (Volume 9, no.4, Documents de la session 5) page 50/315  

 

PRESIDENT – goélette de 40 tonneaux (6 pertes de vie)

Propriété de Jean-Baptiste Painchaud et construite à La Heve, N.É., elle sombre le 11 novembre 1875 à Grande-Anse, Cap-Breton, en se rendant à Halifax. On déplore le décès des 7 membres d’équipage. Une pierre tombale, gravée au nom des naufragés de Havre-aux-Maisons, fut installée dans le cimetière de Pleasant Cove en Nouvelle-Écosse. La pierre se trouve près de la baie où la goélette a fait naufrage.

L’histoire de cette tragédie se trouve dans le livre de Paul Hubert : Les Iles de la Madeleine et les Madelinots. On retrouve également une description en anglais par Dennis M. Boudreau, descendant d’un des marins décédés, Samuel Cormier.[3]

 

Photo: Ronald Turbide

 Liste des décès de la President :

  1. Eugène Turbide, fils de Bénoni, époux de Marie Hubert, mort gelé des suites du naufrage après avoir lutté pour monter la falaise. Il avait 12 enfants âgés de 1 à 20 ans.
  2. Alexandre Turbide, fils aîné d’Eugène et Marie Hubert, mort dans les mêmes circonstances
  3. Samuel Cormier, fils de Nicolas et époux de Philomène Turbide, père de 4 enfants de 1 à 10 ans
  4. André Desjardins, fils de Jean-Baptiste et époux d’Henriette dit Archange Turbide. Il avait 10 enfants, âgés de quelques mois à 18 ans.
  5. Antoine Lafrance, fils célibataire de Joseph et Sophie Bilodeau
  6. Alfred Bourgeois, fils de Ferdinand et époux de Victorine Lapierre

  

MARIE-ANNE – goélette (1 perte de vie)

Après être presque entrée en collision avec la goélette Espérance à 4 heures du matin, la goélette Marie-Anne, conduite par le capitaine François Thériault, tente d’alerter leur équipage: ils ont fait une fausse manœuvre et se dirigent sur les côtes du Cap-Breton. Peine perdue, l’Espérance heurte un galet, une demie heure plus tard. La Marie-Anne s’en tire, mais un des marins est emporté par un brisant :

Décès : 

  1. Grégoire Chevarie, époux de Victoire Thériault. Celle-ci est enceinte de huit mois.


Les goélettes Painchaud et Flash s’échouent la même nuit, le long d’une plage près de Scatarie Island. La goélette Arctique, propriété de Nectaire Arseneau, évite de peu les rochers. Son équipage est également sauf.

Le retour des survivants au port de Havre-aux-Maisons, le 15 décembre 1875, est une scène de désolation, selon l’auteur Paul Hubert. Il s’est fait décrire le récit par son propre père.




 

1. FONDS AP13. Simone Gaudet. Chapitre 2 : Les Gaudet du Bassin dans La vie de Donalda, 2003. Non paginé.

2. Daniel Lebel a connu une fin tragique aussi.

3. Boudreau, Dennis M. « Then the Sea Gave Up Her Dead…, » [Maritime Disasters : Samuel Cormier and the Snowstorm of 1875], JE ME SOUVIENS, Vol. VI, # 1, Spring 1983, pp. 11-48.

BOUDREAU, Dennis M. Dictionnaire généalogique des familles des Îles-de-la-Madeleine, Québec, 1760-1948, 2001.

FONDS AC1 CENTRE D’ARCHIVES RÉGIONAL DES ÎLES. Liste condensée des naufrages du Centre d’archives régional des Îles, 2011

GOUVERNEMENT DU CANADA. Bibliothèque de Pêches et Océans Canada (consultée le 29 novembre 2020) https://waves-vagues.dfo-mpo.gc.ca/Library/40783339_1875.pdf 

HUBERT, Paul. Les Îles de la Madeleine et les Madelinots p. 153-156.

DE L’ORME, Jean-Claude et Avila LEBLANC Histoire populaire des Îles de la Madeleine. p. 119-122.

LANDRY, Frédéric. Dernière Course, La Boussole, 1989

 

Note : Le XIXe siècle, journal quotidien politique et littéraire écrit qu’une dépêche de Québec rapporte le naufrage de 6 navires et 62 décès

 

 

 

 

 


jeudi 26 mars 2020

Éphéméride... 26 mars - Un père et son fils périssent à la chasse aux phoques en 1908

Illustration d'Hélène Chevarie 2015

26 mars 1908:  

Arthur Bourgeois, 50 ans, et son fils de 19 ans, William, de L’Étang-du-Nord, périssent sur une banquise à Grosse-Île alors qu’une tempête s’abat subitement sur eux. 

C’est un vent soufflant du sud qui a créé une voie d’eau les séparant de terre. Ils ont conduit leur doris tant qu’ils ont pu, mais, une fois à terre et complètement épuisés et trempés, le père et le fils, qui n’a pas voulu suivre les autres partis se réfugier dans les maisons de Grosse-Île, pour ne pas abandonner son père, sont morts d’hypothermie.  Des survivants de cette même journée de chasse, avec Nérée Patton comme chef d’escouade ont plutôt décidé de retourner vers l’île Brion pour ne pas être contre le vent, ce qui leur a probablement sauvé la vie.

Quatre bateaux avec un équipage de 8 à 10 hommes ont été surpris par cette tempête de neige et ont failli sombrer. Plusieurs sont revenus, souffrant d’engelures. Ces équipages rapportaient 2000 prises, faisant cumuler le total des captures de la saison 1908, à 7000 peaux.

Arthur à Simon Bourgeois et Olive Cormier, était le deuxième époux de Victorine à Bruno Lapierre et Jeanne Renaud. Celle-ci avait eu pour précédent mari, Alfred Bourgeois, mort gelé lors du naufrage de la goélette Presidente à Grande Anse (N.-É.) en novembre 1875, après seulement deux ans de mariage.  

Victorine et Arthur ont eu 7 enfants et William dit "Willie" , décédé avec son père, était le seul fils de la famille, toutes les autres étant des filles, dont plusieurs décédées très jeune et avant leur frère unique.






Références:
Lewiston Evening Journal 28 mars 1908, page 1
The Morning Herald, Halifax, Saturday March 28, 1908
The Day, 31 mars 1908
Dictionnaire généalogique des familles 1760-1948 par Dennis M. Boudreau.
Registre de la paroisse de L'Étang-du-Nord (1903-1935)

jeudi 18 juillet 2019

Éphéméride... 18 juillet - Témoignage de Madelinots sur la tragédie d'Anticosti en 1829

Jolly Boat - Wikipedia
Le 18 juillet 1829

Le journal Time of London publie le témoignage de quatre Madelinots qui ont découvert les corps de personnes vraisemblablement naufragées sur l'île d'Anticosti, qui en sont peut-être venues au cannibalisme pour tenter de survivre au manque de nourriture.

John Dawson, agent de la Lloyd revenant des Îles après avoir vus l'ensemble des articles recueillis sur place par les pêcheurs, espère que la publication de cette liste permettra d'identifier le nom du bateau et des personnes qui ont été naufragées. Parmi les effets personnels, une petite note écrite: Sir, you will find 48 sovereigns in a belt, in my hammock, send them home to Mary Harrington, Barrack street, Cove, as they are the property of her son. (Monsieur vous trouverez 48 souverains dans une ceinture dans mon hamac, envoyez les à Mary Harrington, Barrack Street, Cove, ils appartiennent à ses enfants.  (souverains: pièces d'or anglaises)

Le 29 mai 1829, attestent devant témoins (Georges Irving et J. T. Muncey), Joseph et Jacob* Bourgeois, James Chiasson et Joseph Boudrot des Îles-de-la-Madeleine.  Le 12 mai de cette même année, ils ont débarqué du sloop Victory dans la partie nord de l'ile d'Anticosti, environ à 6 lieux de la Pointe Est de l'ile pour visiter un poste de fourrure qu'ils avaient déjà vu. Lorsqu'ils sont arrivés à cette maison, la porte était fermée et attachée par l'intérieur avec de la corde. En forçant cette porte, ils ont aperçu les carcasses de quatre corps mutilés sans les jambes, la tête et les mains avec les intestins suspendus dans la pièce. Deux autres corps sur le plancher étaient dans le même état et un humain vêtu de vêtement de marin, semblait être décédé dans un hamac sur place. Dans la maison, deux malles et un pot avec des morceaux de chair humaine et tout autour de l'habitation, des restes et ossements.  Aucune trace de farine, animal ou nourriture, deux traces de feu dans le foyer et quelques cendres. Une barque de secours était sur le rivage mais le nom était effacé. Des vêtements étaient ceux de femmes et enfants. (16 à 18 corps auraient été sur place). Les Madelinots témoignent avoir enterré les corps.

* L'article du Acadian recorder dit Jacques Bourgeois et la signature dit Jacob.

The Time of London, England, 18 juillet 1829
(article publié précédemment dans le Acadian Recorder du 20 juin 1829, vol. 17 no 25)

Traduction libre par le Centre d'archives régional des Îles.

Les lecteurs trouveront d'autres informations sur cette tragédie sur cette page de BAnQ. Placide Vigneau relate cet événement dans ses écrits, après avoir reçu le témoignage d'un vieux capitaine.

mercredi 3 avril 2019

Éphéméride... 3 avril - Tragédie sur les glaces - Complainte des Lebel


3 avril 1911 :

Décès de six Madelinots sur les glaces, dont trois membres d’une même famille de Lebel  (le père, le fils et le gendre). Une chanson, La complainte des Lebel, fut peu après composée par Nelson Arseneault.


Daniel Lebel, époux en seconde noce de Théosie Doucet (ca 60 ans)
Aristide Lebel, époux de Mathilde Boudreau (33 ans)
Grégoire Vigneau, époux en seconde noce de Alida Lebel (46 ans), beau-frère d'Aristide et gendre de Daniel.

Antoine Bourgeois à Théophile et Marine Lapierre, fils adoptif de Grégoire Vigneau et sa première épouse Emma Bourgeois (21 ans)

Cyrice Gallant, fils d’Émile & Marie-Lédée Renaud (26 ans)

Philias Boudreau à Arsène & Philomène Bourgeois




Complainte de Daniel Lebel

Composée par Nelson Arsenault de Fatima
Popularisée par Georges Langford

C’est vers la fin de mars
Ou à peu près ce temps
Vers l’an 1911
Dans le cœur du printemps
Que nous venons d’apprendre
Le récit malheureux
D’un père, son fils, son gendre
Et trois autres avec eux

Le matin on s’empresse
On se lève de bonne heure,
L’on marche à grande vitesse 
Au devant du malheur
On s’en va sur les glaces
Marchant, marchant toujours 

Ce n’est que vers trois heure
Qu’on trouve les loups-marins
On se charge à mesure
Pour rebrousser chemin
Mais le vent du contraire
Qui souffle avec fureur
Entraîne loin de la terre
Nos malheureux pêcheurs

C’est vers six heure du soir
En vue nous arrivons
Et déjà nos confrères
Nous voyaient depuis longtemps
Mais voyant la distance
Qu’il nous reste à faire encore
Il n’est que miracle
Qu’ils atteindront le port

Les voilà les six
Dans leur petit canot
Ramant à grande vitesse
Se berçant sur les flots
Mais à moitié traversé
Un malheureux écueil
Les soulève, les renverse
Et voilà leur cercueil

Ainsi la nuit passe
Et l’on attend toujours
Le lendemain se passe
Et l’on attend encore
Mais la mer gourmande
Les tient tous dans son sein
C’est pour nous faire comprendre
Que sur la terre on n’est rien

Quelle nouvelle navrante
Il fallait apporter
Quelle nouvelle déchirante
Pour toute la parenté
Les femmes s'évanouissent
Et ploient sous la douleur
L’esprit, le cœur se brisent
À quoi sert le bonheur

Avant que je finisse
Il faut que je raconte
Le nom de tous les six
Que je viens d’appeler
Il y a Daniel Lebel,
Son fils, son gendre, et son neveu
Philias à Arsène,
Cyril Gallant avec eux

Que servent-ils dans ce monde
La gloire et les honneurs ?
C’est Dieu le maître du monde
Qui dirige le malheur
Soumettons-nous ensemble
À sa sainte volonté,
Que sa main toute-puissante
Sache nous protéger (2).

Article mis à jour avec le soutien de Germain Renaud, petit-fils d'Alida et arrière-petit-fils de Daniel Lebel, le 10 avril 2019.

Références :
The Morning Chronicle, Halifax Saturday April 8  1911, p.1
Halifax Morning Chronicle  April 7, 1911

mardi 18 décembre 2018

Éphéméride... 19 décembre - Un tragique incendie à Havre-aux-Maisons, en 1985...


Par une nuit de tempête, un incendie se propage dans la maison familiale de Louis Richard et son épouse Rita. Quatre enfants de leur famille périssent, la plupart dans leur sommeil. Seul les parents, alertés par leur fils s'échappent des flammes, tandis que les frères et sœurs aînés, doivent apprendre loin des leurs, la nouvelle de cette tragique nuit. La communauté des Îles fut consternée par cet événement, touchant des jeunes très aimés et entourés, l'une d'elle impliquée dans la Maison des jeunes des Îles...


vendredi 17 août 2018

Éphéméride...17 août - Le fils d'un gardien de phare périt par noyade en 1934

Source: Maclean's Magazine

17 août 1934: Noyade d'Alphonse Arseneault

De 1923 à 1938, Montague Arseneault occupe le poste de gardien avec sa famille. Avec son épouse Léa Arseneau qui vivra jusqu’à 101 ans, il élève neuf enfants dont trois meurent en bas âge en 1901, 1910 et 1913. 



Au cours de la succession de gardiens du Rocher-aux-Oiseaux, 9 adultes et au moins un enfant y laissèrent leur vie, en majorité durant les 10 premières années d’existence du phare. Un gardien et deux assistants y furent blessés très sérieusement, un autre y perdit totalement l’esprit, durant le dénuement total des premières années de garde.

Ironiquement, le fils de Montague Arseneault, Alphonse, décède lui-aussi. Il se noie le 17 août 1934, à l’âge de 28 ans en allant conduire une maquette du Rocher-aux-Oiseaux qu'il a réalisé pour une exposition à Halifax. Les circonstances de son décès ne sont pas expliquées mais la sombre histoire qui couvre les gardiens du phare et leurs familles semble s'être poursuivie dans son cas.

Pour en savoir plus sur les moments historiques du phare avant son automatisation en 1988, il y a 30 ans, consultez les moments marquants identifiés par le Centre d'archives régional des Îles.



lundi 13 août 2018

Éphéméride... 13 août - Tragédie sur le Rocher-aux-Oiseaux


13 août 1881 :   Décès de trois personnes

En voulant faire une démonstration de la charge du canon à des visiteurs, Charles Chiasson,  en poste comme  gardien de phare sur le Rocher-aux-Oiseaux depuis le 7 juillet 1880, périt avec son fils aîné de 7 ans, Cyrice, et Paul Chenel, un fermier de l’lle Brion, en visite avec sa fille de 10 ans.  

Celle-ci fut légèrement blessée, ainsi qu'un autre visiteur, Jean Turbide. Certains rapport font état de brûlures graves alors que d'autres mentionnent surtout un grave choc émotionnel pour les deux témoins. Le souffle de l'explosion fut si fort que toutes les vitres du phare  explosèrent.

L’assistant du gardien, Télésphore Turbide, indemne,  réussit à appeler les secours avec le code morse qu’il connaissait peu. Celui-ci deviendra d'ailleurs le gardien du phare pendant les 15 années suivantes.



* Note importante : Ce Charles Chiasson,  gardien de phare,  ne doit pas être confondu avec le premier maire des Îles-de-la-Madeleine en 1875, Charles É. (Édouard) Chiasson  (Giasson). Par contre, il était bien un des conseillers de la Municipalité des Isle de la Magdeleine du temps de celui-ci  et devint le premier maire de la Municipalité de Havre-aux-Maisons lorsque celle des Iles fut scindée en municipalité autonome. Charles Chiasson était le fils de Luce Daigle et de Charles Chiasson (oui un autre Charles!), citoyens de Rollo Bay (I.P.É). À son décès, il était le père de 6 enfants et son épouse, Christine Arseneault (à Nectaire) était enceinte d'un septième qui naîtra au mois d'avril suivant. 


Source: Textes et archives du Centre d'archives régional des Îles

mardi 17 avril 2018

Éphéméride... 17 avril - Tragédie à Grande-Entrée en 1936






17 avril 1936 :

Noyade de six marins des Îles en traversant le chenal de Grande-Entrée:

Ralph Foster Hilton Clark (27 ans), 
Colin Baxter Turnbull (23 ans) à Colin Walter et Lottie Victoria Clarke, 
John Adrian Archibald dit Arch (19 ans) et son frère Edward Aubrey (17 ans) à Archibald Winslow Dunn et Minnie Chenell, 
John Raymond Ellison dit Ray à Isaac Edward Dunn  (37 ans)
Orrin Clarence Dingwell (29 ans) à Nathan et Elizabeth Burke, un pêcheur venant de l'Ile-du-Prince-Édouard

Seul Henry Clarke survit à la tragédie selon deux versions des journaux (trouvé mi-conscient et agrippé au bateau à l'envers ou ayant nagé jusqu'à la rive). C'est une grosse vague qui a renversé leur embarcation comme ils arrivaient à l'entrée du port.

Le parcours de la page généalogique de la famille Clarke sur le site Ancestry nous donne des détails relevés par des personnes de Grosse-Île. Trois des garçons étaient des fils Dunn, un était Orrin Dingwell et les deux autres étaient des Clark. Seul Henry a survécu lorsque l'embarcation s'est renversée.  Une vague du sillage du Lovat, arrivé au port de Grande-Entrée, a provoqué la tragédie survenue dans le chenal. Un autre jeune garçon nommé Irvin devait embarquer mais était en retard. Il courait sur la falaise lorsqu'ils sont partis sans lui.

Le survivant Henry Clarke s'enrôle lors de la deuxième Guerre Mondiale et épouse Irena Welsh. Il décède le 29 avril 1968. Son épouse lui survit jusqu'en septembre 2001.

Sources:  

Journal San Antonio Express de San Antonio, Texas du 17 et 18 avril 1936
Journal San Antonio Light de San Antonio, Texas du 18 avril 1936 
Journal Reno Evening Gazette de Reno, Nevada du 17 avril 1936
Journal L'Action Catholique, 20 avril 1936
Site web Ancestry