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dimanche 19 mai 2019

Éphéméride... 19 mai - Naufrage au Rocher-aux-Oiseaux, en 1881


19 mai 1881:  

Alors qu’on terminait le dernier raccordement du câble télégraphique du Rocher-aux-Oiseaux, à 1 h 30, le vapeur « Thanmore » s’échoua au petit Rocher-aux-Oiseaux (récif au nord du rocher principal) par un épais brouillard. 

« The Examiner , 20 mai 1881 » - traduction libre Écho du Musée de la Mer, vol 4, mars 1976, p.2

mercredi 10 avril 2019

Éphéméride... 10 avril - Naufrage du vaisseau de Bruno Vigneau et son équipage en 1831

Le 10 avril 1831:  Naufrage du vaisseau de Bruno Vigneau

Faisant suite au naufrage du vaisseau de Louis Giasson, la veille :
 

" Le dix avril mil huit cent trente-un le vaisseau de Bruno Vigneau du Havre-aux-Maisons ayant péri sur la côte sud de l’île d’Anticosti, Joseph Giasson âgé de cinquante ans époux d’Henriette Boudreau de cette paroisse a péri avec le reste de l’équipage ainsi qu’il a été constaté par moi prêtre soussigné, par Sylvêre Terriau, Frederick Arseneau et plusieurs autres qui n’ont su signer.

P.H. Brunet. ptre. «

(Source : Registres paroissiaux de Havre-Aubert)



Parmi les autres décès attribués à la tempête du 9 avril 1831, nous retrouvons cette listes de sépultures inscrites au registre:

Charles BOURGEOIS 40 ans, époux de Françoise-Anne BOURQUE
Joseph BOURGEOIS 37 ans, époux de Françoise LAPIERRE
Bruno VIGNEAU 27 ans, époux de Sophie CHIASSON
Joseph LAPIERRE époux de Geneviève ARSENEAU
Simon LAPIERRE, époux de Marie HÉBERT
Louis CHIASSON 19 ans, fils de Louis & Anastasie Lapierre
Charles CHIASSON 18 ans, fils de Louis & Anastasie Lapierre
Joseph CHIASSON 50 ans, époux de Henriette Boudrot





Cette image illustre la première mention de cette série de décès dans le registre de 
paroisse de Havre-Aubert, 1830-1837. Celle qui suit est un extrait de la liste des sépultures de l’année 1831. Un mariage et une sépulture ne sont pas reliés à cet événement. On comprend, en lisant le registre, que la nouvelle de la disparition des marins arrivait au fur et à mesure au prêtre missionnaire et celle de Bruno Vigneau (et non Bénoni comme il fut rapporté sur cet article erronément) provient de Havre-aux-Maisons et explique sans doute  le délai.





Autres références: Boudreau, Dennis M. Dictionnaire généalogique des familles des Îles-de-la-Madeleine, 1760-1948, p. 72

jeudi 28 mars 2019

Éphéméride... 28 mars - Décès de l'historien et prêtre, Frédéric Landry

Père Frédéric Landry, 1931-2012

À l’âge de 81 ans, le 28 mars 2012, décès du prêtre et historien, Frédéric Landry, aux Îles-de-la-Madeleine

Le nom de Frédéric Landry est lié au patrimoine des Îles — inscrit aux sources de diverses archives, publications ou d’articles liés à l’histoire locale des Îles. Les Madelinots reconnaissent l’œuvre importante de cet homme de foi, mais surtout, homme de cœur et de souvenir, qui a marqué les Îles par sa passion à en préserver et révéler les traces du passé.



En plus d’être cofondateur du Musée de la Mer en 1969 et son directeur durant plus de 30 ans, le père Landry est l’auteur de nombreux livres de nature historique sur les Îles, particulièrement son premier livre portant sur l’histoire des pêches et des naufrages. Son premier ouvrage, Capitaines des hauts-fonds, paru en 1973, fut republié en même temps que Pièges de sable, en septembre 1978, aux Éditions Leméac.

Dans un des numéros d’Écrivains québécois parus en 1978, Yves Thériault fait d’ailleurs une belle critique des deux premiers écrits de l’auteur : « Aussi puis-je dire, tout de sérénité et d’aise, que Frédéric Landry a écrit deux livres qui se lisent comme des romans. On ne peut les dire essais, on ne peut les dire récits. Faudrait-il parler d’histoire, de chronique, d’étude? Il y a de tout. Parce que Landry y raconte les naufrages innombrables qui sont survenus sur les battures des îles et qu’il le fait dans sa langue simple, éloquente (parfois riche et il n’y a pas contradictions), niais surtout dans une langue évocatrice. Ce qui frappe surtout dans l’expression de Landry, c’est l’immense respect qu’il semble avoir pour la mer. (...) »

On doit aussi au Père Landry, une collection de biographies sur des personnages qui ont marqué l’histoire des îles, intitulée Regard sur le passé.



Bibliographie 1973-2000 de l'abbé Frédéric Landry. On retrouve la majorité de ces éditions dans la documentation du Centre d'archives régional des Îles ainsi qu'à la bibliothèque du Campus des Îles.

Bibliographie des livres de l'auteur, dont certains furent réédités maintes fois :
  1. « Capitaines des hauts-fonds », Québec : Éd. Garneau, 1973, 124 p. ; Montréal : Leméac, 1978, 143 p; 4e édition Havre-Aubert : La Boussole, 1991, 143 p.
  2. « Captains of the shoals » transl. by Katherine Baker, Havre-Aubert : La Boussole, 1993
  3. « Pièges de sable », Montréal : Leméac, 1978, 161 p. ; Havre-Aubert : La Boussole, 1988
  4. « Laboureurs du golfe », Québec : Éd. Le Marteloire, 1985, 239 p. ; 2e édition, revue et augmentée », Havre-Aubert : La Boussole, 2002, 252 p.
  5. « Ancrées au large », Québec : Éd. Le Marteloire, 1985, 151 p.
  6. « Pêcheurs de métier », Havre-Aubert : La Boussole, 1987 et 1990 248 p.
  7. « Dernière course : aventures maritimes dans le golfe Saint-Laurent », Havre-Aubert : La Boussole, 1989 et 1994, 253 p.
  8. « Évènements historiques : Agenda (Septembre 1993 à septembre 1994) », Musée de la mer, 1993.
  9. « Regard sur le passé. Regard sur le passé: Mgr André Arsenault 1896-1985, autobiographie et notes historiques  », Havre-Aubert : La Boussole, 1995, 95 p.
  10. « Regard sur le passé. Regard sur le passé: Rose-Délima Gaudet c.n.c. 1903-1989, autobiographie et notes historiques », Havre-Aubert : La Boussole, 1997, 168 p.
  11. « Regard sur le passé. Alfred Gallant: Missionnaire et promoteur social durant 30 ans aux Iles de la Madeleine  », Havre-Aubert : La Boussole, 2000, 152 p.

Une page d'histoire et généalogie des Landry, administrée par Marcel Walter Landry est disponible sur la page suivante.


Références: Écrivains Québécois  - dossiers (L'Île) - Le Livre d'ici, no. 3, no 51, Mercredi, 27 septembre 1978, p. [s.p.] Frédéric Landry, Madelinot de sang. Yves Thériault

mardi 12 mars 2019

Éphéméride... 12 mars - Naufrage du Lucie-Carmen en 1971

12 mars 1971


Le Lucie-Carmen, propriété de Jérôme Delaney, coule dans le Golfe a sa première journée de chasse aux loups-marins, vers 16h30;  900 peaux de phoques sombrent avec lui mais les dix vies humaines sont sauvées.


Source: Centre d'archives régional des Îles, Journal
Madelinot, vol 6, no 6, 30 mars 1971, p.8.


vendredi 21 décembre 2018

Éphéméride... 21 décembre 1876 - Naufrage de la barque Sylvia


Le 21 décembre 1876:

La barque de 390 tonneaux, enregistrée à Charlottetown en1867, Sylvia, coule à l’est des Îles alors qu’elle se dirigeait vers Queenstown avec une cargaison de blé.  Le blé aurait gonflé à cause de l’humidité dans les cales au point de défoncer le navire. L’équipage de 12 hommes, gelés par le froid, mais rescapés dans une petite embarcation, passe l’hiver aux Îles. 

C’est le brig Sinobe, le premier de passage aux Îles après cet hiver-là, qui ramène les rescapés à Port Hood, Cap-Breton, comme en témoigne cette dépêche du New York Times. Nous apprenons par la même occasion que la chasse aux loups-marins à cette période semble un échec et qu’aucune nouvelle ne provient des navires qui y prennent part.

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jeudi 20 décembre 2018

Éphéméride... 20 décembre - Naufrage du Corfu Islands en 1963

Une fois l'été, de nombreux Madelinots se rendaient sur place pour voir le bateau.
20 décembre 1963 :



Naufrage du Corfu Islands à l'Étang-du-Nord. 


Voici une entrevue tenue le 9 décembre 2008 à Radio-Canada avec Georges Gaudet, scénariste et coréalisateur, avec Luc Fontaine, d'un documentaire



On y fait état d’une rencontre mémorable avec un survivant du naufrage, Frixos Sekkides, l’opérateur radio du bateau, revenu faire une visite aux Îles 45 ans plus tard,  et témoignant de son aventure et de la solidarité des Madelinots dans cette épreuve. Plusieurs livres ont été écrits sur cette nuit incroyable où le courage de plusieurs acteurs a permis de secourir les naufragés.


Plusieurs journaux du Canada et aussi de l’Amérique du Nord ont mentionné ce naufrage dans lequel 29 marins auraient pu périr. Plusieurs personnes risquèrent leur vie malgré elles pour secourir l’équipage : Fernand Lapierre, Guy Aucoin, Michel Boudreau et Alphonse Renaud. Dans le film documentaire cité plus haut, on apprend également comment Chester Turnbull réussit à communiquer avec le bateau en fabriquant son propre émetteur, lui permettant de s’échouer sur le rivage et mieux venir en aide aux marins. 

La fin du journal local La Boussole, en mars 1963, explique le peu d’archives originales en français. Heureusement, les recherches des réalisateurs et la rencontre avec les acteurs de l’époque ont permis de réunir l’information sur cette histoire avant qu’elle ne sombre dans l’oubli. 






The Post Standard, Syracuse, New York, 22 décembre 1963



lundi 29 octobre 2018

Éphéméride... 29 octobre - L'explosion d'un pétrolier dans le Golfe en 1951

29 octobre 1951:

Un pétrolier, le MS Transpet, appartenant à la National Petroleum Transport Corporation et opéré par D.K. Ludwig de New-York, pour le compte de la British American Oil Company, explose au large de l'Ile Miscou au Nouveau-Brunswick.  C'est la station de Cap-aux-Meules qui rapporte la nouvelle parue dans plusieurs médias.

Le navire transportait, de Montréal vers Halifax, 1 500 000 gallons (6 800 000 litres) de gazoline et kérosène. Le chef-mécanicien et le huileur sont tués dans l'explosion, alors que 18 membres de l'équipage sont secourus par le navire britannique Ottinge et transportés à North Sidney à Halifax.

En mai 1954, une première utilisation d'un sonar pour la pêche à des fins de recherches, retrouve l'épave à 37 mètres (120 pieds) de profondeur et 24 km de l'ile de Miscou.


Références:
The Lethbridge Herald de Lethbridge, Alberta du 31 octobre 1951
The New-York Times Associated Press du 1 Novembre 1951 p. 59
 Newport Daily News de Newport, Rhode Island du 31 octobre 1951
Topo web: http://en.wikipedia.org/wiki/MS_Transpet

jeudi 25 octobre 2018

Éphéméride 25 octobre... Le Lady Sybil

Carte postale vers 1908
25 octobre 1910 :


Le Lady Sybil, SS vapeur en acier de 165 pieds et 350 tonneaux, frappe le brise lame de Pointe Basse, les pertes sont évaluées à 1500$. Autrefois nommé Évangeline, Il avait été lancé en 1908 par Georges Brown and Cie à Greenock, en Écosse.

Le 14 mai 1912, il s'échouera à ¼ de mille du brise lame de Havre-Aubert.  Il effectuait la liaison entre les Îles-de-la-Madeleine, l'I.P.E. sous la direction du capitaine F. Ferguson.  Il reprendra du service et relira les Îles à l'Île-du-Prince-Édouard et à la Nouvelle-Écosse de 1914 à 1916.

Source: Base de données du CARDI réalisée en 2005 grâce aux informations colligées du Bureau fédéral d'archéologie en collaboration avec la nouvelle-Écosse, la Colombie-Britannique et l'Ontario ainsi que le Musée maritime des Grands Lacs à Kingston, de même que les informations de l'ouvrage intitulé "Dernière Course" de Frédéric Landry, la carte s'y rapportant, de même que celle de Leonard Clark.  Le Centre d'archives régional des Îles a comptabilisé 722 navires naufragés pendant la période de la fin 1790 à 1975 grâce à ces trois précieuses sources d'informations.

Éphéméride... 25 octobre - Naufrage de la barque

25 octobre 1831:

La barque Lady Digby est rapportée perdue à Old Harry près de la Pointe de l'Est le 25 octobre 1831. Le message envoyé de Pictou à la compagnie Lloyd's fait mention de 35 passagers prétendument noyés, alors que l'équipage serait sauf. 

Références: 
Liste condensée des naufrages du Centre d'archives régional des Îles, 2011 Landry, Frédéric. Dernière Course, La Boussole, 1989, p.188.

jeudi 18 octobre 2018

Éphéméride... 18 octobre - Naufrage de la Gaspésienne VII en 1985

"Chalutiers". Source: Fonds Achille Hubert AP1-P1853c
L'ancien bateau de pêche enregistré à Cap-aux-Meules en 1956 et converti en navire de plaisance de 45 pieds (15 tonneaux), La Gaspésienne VII, est renversé le 18 octobre 1985 par de fortes vagues à 325 milles de Cap Race, Terre-Neuve. Le bateau était parti de Havre-Aubert et se dirigeait vers les mers du Sud. On déplore deux pertes de vie. Deux personnes survivront.

samedi 15 septembre 2018

Ephéméride... 15 septembre - Sauvetage en mer en 1880


15 septembre 1880:

Le capitaine A. Poirier de la goélette J.H.B, débarque le 15 septembre 1880, un naufragé à Port Hawkesbury, N.-É..

L'homme répondant au nom de Wm (William) McIsaac, dérivait sans rame depuis trois jours, muni d'une simple planche dans sa chaloupe à moitié remplie d'eau, et ce, depuis Cap George à Terre-Neuve (200 milles plus loin). C'est le capitaine Miller qu'il l'a recueilli dans un premier temps, le lundi 6 septembre à bord la goélette Apoline, à 40 milles à l'Est des Îles-de-la-Madeleine.

Source:  Evening Telegram (St. John's, N.L.), 1880-09-27

mercredi 8 août 2018

Éphéméride... 8 août - Naufrage d'un brick à l'ile Brion en 1896

8 août 1896:

Le journal Daily public Ledger fait état du naufrage du brick William Geake à l'Ile Brion. Au moment de mettre sous presse, on souligne que l'équipage était toujours à bord, ce qui laisse croire que le navire venait de s'échouer.

mardi 24 juillet 2018

Éphéméride... 24 juillet - Naufrage du brick Maria sur la Pointe Ouest

Le Brick Maria de 223 tonneaux, immatriculé à Swansea, Wales (Galle) s'échoue sur la pointe ouest des Îles le 24 juillet 1864. Un brouillard dense et des vents forts causent ce naufrage. 

Parti de Dalhousie NB avec un chargement de madriers et 600 boîtes de saumon, le bateau conduit sous les ordres du capitaine Thomas Ace, s'avère une perte totale, bien que l'épave et sa cargaison soient vendues à l'encan la semaine suivante.
 

Références:

Liste condensée des naufrages du Centre d'archives régional des Îles, 2011
Landry, Frédéric. Dernière Course, La Boussole, 1989, p. 91.

mercredi 27 juin 2018

Éphéméride - 27 juin - Naufrage à l'Anse-à-la-Cabane en 1851

17 juin 1851:

La goélette de 24 tonneaux, Only Daughter, immatriculée à Saint-Jean, N.B., fait naufrage à l'Anse-à-la-Cabane le 27 juin 1851.

Références:

Liste condensée des naufrages du Centre d'archives régional des Îles, 2011
Landry, Frédéric. Dernière Course, La Boussole, 1989.

mardi 26 juin 2018

Éphéméride... 26 juin - Naufrage de la goélette Humming Bird

26 juin 1852:

La goélette de 49 tonneaux, Humming Bird, immatriculée à Halifax, propriété de Charles Harnish et sous la direction du capitaine F. Fox, a trouvé refuge dans la Baie de Plaisance le 26 juin 1852, mais, poussée par de forts vents du nord-ouest, elle s'échoue finalement près du port de Havre-Aubert. Selon le rapport d'enquête, la saison du maquereau étant commencée, l'épave ne peut être sauvée faute de travailleurs disponibles. 



Références: 
Banque de données condensées sur les naufrages du centre d'archives régional des Îles 
Dernière course, de Frédéric Landry, Éditions La Boussole, 1989, p. 39 

samedi 23 juin 2018

Éphéméride... 23 juin 1850 - Naufrage de la goélette Golden Grove en revenant des Îles

23 juin 1850:

 
Source: Sailors magazine vol 23 page 746
Un télégramme de Saint John au Nouveau-Brunswick annonce la naufrage de la goélette Golden Grove, conduite par le capitaine Pine. Celle-ci revenait des Îles-de-la-Madeleine et s'est échouée sur les côtes du Cap-Breton.


lundi 11 juin 2018

Éphémérode... 11 juin - Naufrage du Lady Bird à l'Ile Brion en 1872

11 juin 1872

Le Brigantin Lady Bird, de 111 tonneaux,immatriculé à Québec, fait naufrage à l'Ile Brion.

Références:

Liste condensée des naufrages du Centre d'archives régional des Îles, 2011
Landry, Frédéric. Dernière Course, La Boussole, 1989

dimanche 3 juin 2018

Éphéméride... 3 juin - La goélette St-Rock s'échoue à la Petite Échouerie


Le 3 juin 1861, s'échoue à la petite-Échouerie de Havre-aux-Maisons, appelée Pointe Rouge, la goélette "St-Rock" de 72 tonneaux, immatriculée à Québec, Qc. Le capitaine Gabriel Leblanc enregistre des dommages importants à cette propriété de la St-Lawrence Tow Boat Co.


Réf.: Liste condensée des naufrages du Centre d'archives régional des Îles et livre Dernière Course de Frédéric Landry, Éditions de la Boussole, 1989, p. 155

jeudi 29 mars 2018

Éphéméride... 29 mars - Naufrage de l'Acadien II en 2008

AC1-S25 L'Acadien II, le 18 février 2008
29 mars 2008:


Dans la nuit du 28 au 29 mars 2008, le navire de pêche l'Acadien II, coule au large du Cap Breton, alors qu’il était remorqué par le brise-glace Sir William Alexander.

Cette tragédie coûte la vie à quatre de ses occupants.

Bruno Bourque, le capitaine de l'Acadien II, Marc-André Déraspe, Carl Aucoin et Gilles Leblanc se sont noyés après que le bateau dans lequel ils prenaient place eut chaviré. Le corps de M. Aucoin ne fut jamais retrouvé.

Deux membres de l'équipage, Claude Déraspe et Bruno-Pierre Bourque sont sauvés des eaux glaciales par d'autres chasseurs, Wayne Dickson et son équipage qui naviguent derrière eux.  Ceux-ci seront honorés de la médaille du civisme en 2009. 


Église St-Peter's-of-the-Sea
Cette tragédie aura fait couler beaucoup de larmes et marquera toujours le coeur et la mémoire des Madelinots. L'exposition Un peuple de la mer dans l'église St-Peter's by-the-Sea de Old-Harry, convertie en lieu de commémoration en 2017, permet de rendre hommage aux victimes de la mer aux Îles-de-la-Madeleine.



Autres références:

CFIM 5 ans après:  http://www.cfim.ca/nouvelles/-/pub/jSA4/content/id/2381245

Radio-Canada 5 ans après... http://ici.radio-canada.ca/regions/est-quebec/2013/03/28/007-acadien-naufrage-cinq-ans.shtml

Radio-Canada quelques jours après le drame: http://ici.radio-canada.ca/regions/est-quebec/2008/04/01/002-vigie-acadien_n.asp

Radio-Canada : Une exposition rendra hommage aux victimes emportées par la mer

Source photos: Centre d'archives régional des Îles. Collection AC1-S25

lundi 26 février 2018

Naufrage d'Auguste LeBourdais, le vrai récit raconté à ses parents en 1872

Voici la transcription (1) d’une lettre qu’Auguste aurait envoyée à ses parents au printemps 1872 (en juin selon son petit-fils Guy Le Bourdais), après qu’il eu récupéré de son naufrage et qui vient corriger plusieurs faits ancrés dans la légende qui y est reliée. Auguste a alors 29 ans, il s'ennuie et éprouve le besoin de raconter son aventure à ses parents et dans sa langue maternelle.
Combiner l'audio, à la lecture de la lettre d'Auguste Le Bourdais :

« Chers et bons parents,

Ces quelques mots sont pour vous faire assavoir l’état de ma santé qui est assez bonne, mais comme je vous avais dit sur l’autre lettre que je m’étais gelé, je suis dans une situation assez triste. J’ai perdu les deux pieds qui me sont tombés dans le commencement de janvier. J’ai la vie seule qui a été ma consolation Dieu merci, car vous savez peut-être à présent que le jour du 28 novembre 1871, qu’on a fait côte qui était le mardi soir. Tout l’équipage s’est perdu ainsi que le pauvre D’Assise que vous pouvez prier le Bon Dieu pour lui et le faire recommander aux prières du prône. Le temps était si terrible que je ne vous dirai point ce qui en suit, seulement moi qui me suis sauvé et la vie m’a coûté cher. J’ai vu la mort de proche de moi. Le lendemain après avoir passé la nuit sur le bâtiment qui était en partie défait, ce fut que vers le soir que je vins à terre sur les débris. La neige épaisse qu’il faisait m’empêchait de voir dans quel endroit où on pouvait être, de sorte que je ne savais pas quel côté prendre, et je vous assure que quand on roule à terre avec la mer et quand la connaissance nous revient qu’on est dans le frazi (2) à terre parmi la glace et les bois sur le rivage son butin gelé sur soi, on n’est pas chaudement et avec cela la faim et la soif qui me dévoraient, et mes forces étaient presque épuisées de m’être tenu si longtemps sur le bâtiment qu’il ne se passait pas cinq minutes sans que la mer veuille m’emporter, et ce qui arriva aussi que la mer m’emporta. Pour aller au plus court depuis le mercredi au soir jusqu’au dimanche, le mauvais temps continua toujours avec violence je passai ce temps-là sur la dune de sable qui est entre la Grosse Île et l’Étang du Nord (papa doit connaître cela) à l’abri du vent, sans voir personne, la neige qui tombait sur moi et mon butin gelé, sans feu, couché sur la terre, la seule nourriture que je pouvais recueillir était de la neige, rien sur la tête. Je m’apercevais que mes forces diminuaient, mes bottes gelées dans mes pieds et les pieds gelés dans mes bottes, j’étais à peine capable de me tenir debout. J’essayais de marcher, je tombais, je marchais à quatre pieds dit-on, sur les mains et les genoux. J’avais les mains enflées d’environ un pouce d’épais.

Les places qu’il y avait un peu de neige je restais des cités de temps sans pouvoir me grouiller, attendant la mort, mais elle ne venait point. Toujours le courage à la vie, les nuits du mercredi, jeudi, vendredi et samedi furent des nuits terribles pour moi dans pareil endroit avec une neige épaisse, un vent terrible et un froid extrême. Ce fut que le dimanche que le temps s’est éclairci. Je voyais des maisons mais j’avais perdu mes forces et je ne pouvais m’y rendre ni être vu. Je ne savais à quel Saint me recommander, et je vis un homme de très loin. Ne pouvant être entendu par mes cris, je me dirigeai vers lui quand je vis une fumée à une certaine distance. Le courage me revint et je parvins à m’y rendre seul, et de là, je fus transporté aux maisons où j’ai perdu les pieds et bien manqué de mourir. Les mois de décembre et janvier on était obligé de m’asseoir et de me lever quand j’avais besoin. L’hiver a été dur pour moi, je vous assure. Voilà six mois que je suis sur un galetas de paille, pas capable de marcher ni seulement pouvoir supporter mon genou sur mes pieds. À l’heure qu’il est je crois bien que je ne descendrai pas à l’Islet. J’irai à l’hôpital en arrivant à Québec, car jamais je ne pourrai retourner à la mer, et je ne serai pas capable de travailler de sitôt. Je ne suis point parti avec le paquebot car il faut que j’attende la Canadienne pour que le Gouvernement paye mes dépenses cet hiver et m’envoie à l’hôpital m’achever de guérir. Il n’a pas été sauvé un morceau de butin ni un homme sur dix qui sont noyés de manière que j’ai seulement le butin que je me suis sauvé avec. Je pensais bien que la Canadienne serait ici à présent, les journées sont longues presque toujours seul assis sur mon lit dans une chambre, quand je vois quelques-uns, c’est des étrangers. Il faut que la Providence vienne à moi sans cela je ne sais pas ce que je vais devenir. Je ne dis plus rien sur ce papier car il est impossible d’écrire sur le papier ça serait trop long. Ecrivez-moi à Québec. Adressez comme ceci : Messirs Julien & Frères, rue St-Paul, Basse-Ville, Québec, pour remettre à Auguste Le Bourdais. Ça fait qu’à mon arrivée je saurai de vos nouvelles et dites-moi de quelle situation vous êtes, j’espère monter dans ce mois-ci, le printemps a été terriblement dur ici il y a encore de la glace à l’entour des Îles. Compliments à ceux qui s’informent de moi, parents et amis. Au plaisir de se revoir encore.
  
Votre tout dévoué fils, Auguste

Je m’ennuie beaucoup, parler l’anglais ça m’étrangle, et le dedans qui a été tant malmené cet hiver ça m’échauffe. Je bois de l’eau, ça vient à se passer quand je dors il y a que dans ce temps-là que je m’ennuie pas. Je pensais toujours être bien pour pouvoir marcher, mais c’est autrement. J’attends la Canadienne d’un jour à l’autre. J’ai su par le commis de la malle qu’il avait parlé à Louis Fortin de Pictou et qu’il vous avait télégraphié de suite. Si j’avais cru être aussi longtemps ici je vous aurais dit de m’écrire. La fin de mon papier. J’ai su qu’il y avait six naufrages sur l’Anticoste et que la Canadienne y était allée au lieu de venir aux Îles de la Madeleine.

Auguste (3) »


(1) La ponctuation et le choix des mots n'ont pas été retouchés

(2) Frazi ou frasil : ce mot des Îles vient peut-être de l’anglais freeze. Il rappelle également le mot picard friselis. Il désigne un état entre l’eau et glace lors des premiers gels, sous forme de fine pellicule ou de morceaux épars (référence Chantal Naud, Dictionnaire des régionalismes des îles de la Madeleine, Québec Amérique, 2011, p.134)

(3) Guy Le Bourdais, Histoires oubliées de Guy à Gaudiose à Auguste à...Nous restituent le charme troublant d'époques disparues. Québec, Éditions AGMV Marquis, 2004, p. 116-117.