Notes historiques sur le
Rocher-aux-Oiseaux 1870-2020 :
Cote CP-833 CON Collection BANQ |
Le
Rocher-aux-Oiseaux est une petite île rocheuse habitée par des milliers
d’oiseaux, à environ 30 km (18 mi) au nord-est de Grosse-Île.
Le Rocher fut le théâtre de nombreuses tragédies qui l'ont fait entrer dans la légende comme un endroit mystérieux, pour ne pas dire « maudit ». Au cours de la succession de gardiens du Rocher-aux-Oiseaux, 9 adultes et au moins un enfant y laissèrent leur vie, en majorité durant les 10 premières années d’existence du phare. Un gardien et deux assistants y furent blessés très sérieusement, un autre y perdit totalement l’esprit, durant le dénuement total des premières années de garde. La série de dates qui suivent ne relèvent pas les tragédies mais plutôt l'histoire reliée à l'implantation de son phare jusqu'à son automatisation. Les chercheurs pourront parcourir les nombreuses publications reliées à ces éphémérides en utilisant le libellé de recherche «Rocher-aux-Oiseaux».
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La première photographie connue du Rocher (avant la construction d’un phare) est conservée
à la Library of Congress Prints and
Photographs Division de Washington. Elle fut prise lors de
l’expédition polaire de William Bradford en Articque, en 1864.
Plusieurs
rapports recommandent dès 1830, la construction d’un phare sur le Rocher-aux-Oiseaux. Ce n’est pourtant que le 6 mai 1861 qu’une première étude
de faisabilité de l’ingénieur John Page, établit à 70 000 $ son coût de
construction. Jugé trop onéreux, le projet est mis sur les tablettes jusqu’en
1869.
Les nombreux
naufrages autour des Îles, la pression de marchands, particulièrement ceux qui exercent un
contrôle marqué du trafic maritime entre l’Europe et le Canada, ainsi que les rapports
annuels du commandant Pierre-Étienne Fortin, devenu député de Gaspé et des Îles-de-la-Madeleine,
établissant la nécessité d’améliorer la sécurité routière, conduisent à un débat à la Chambre des communes, le 29 mai 1869. Le 4 janvier
suivant, le ministre de la Marine et des Pêcheries, l’honorable Peter Mitchell
plaide auprès du Conseil privé des ministres, pour la construction de phares
autour des Îles. Le 22 mai 1870, les crédits sont votés.
Construit en 1870, le phare original fut remplacé
en 1887 par une tour hexagonale en bois. En 1908, elle fut soulevée pour être
placée sur une base de béton.
En 1881, le gardien de ce
phare gagne théoriquement 1300 $ par an, mais l’approvisionnement assuré par le
vapeur Napoléon III, ainsi que les frais pour l’embauche d’assistants sont
compris dans ce salaire qui est moindre que celui offert à un dénommé Couette, dix
ans plus tôt.
En 1888, une première
photographie connue du phare trouvée aux Archives de Londres par le Centre
d’archives régional des Îles (CARDI) en 2017 est utilisée pour le graphisme de
la carte hydrologique du Lieutenant Collins.
Le 29 mars 1919, le gouvernement fédéral décrète le Rocher comme sanctuaire protégé pour les
oiseaux.
Le 11 juillet
1955, un feu cause d’importants
dommages à la maison du gardien de phare et quelques dépendances pendant la
présence d’une équipe de la Garde côtière (SAUREL) affectée à la réfection du quai.
À partir de
1961, les familles ne demeurent plus sur le rocher et les gardiens s’y
alternent en équipe de deux, héliportés à chaque mois.
En 1967, la partie en bois du phare fut
remplacée complètement, alors que dans les années 1980-1990 on la remplace
définitivement par la tour squelettique que nous voyons encore maintenant.
En 1988, automatisation du phare.
Source :
Le Centre d’archives régional est l’auteur de ce résumé qui tire ses références d’archives historiques provenant majoritairement de ses fonds et collections ainsi que de sources d’archives publiques gouvernementales.