On connaît l’origine de la majorité des familles ayant
peuplé les Îles de la Madeleine, de la seconde moitié du 18e siècle
jusqu’au milieu du 20e siècle, qu’elles soient acadiennes,
québécoises, européennes ou d’ailleurs. Quelques-unes par contre, comme les
Bénard, sont demeurées un mystère.
Le premier Bénard est apparu dans les registres
paroissiaux des Îles de la Madeleine en 1849. Cette année-là, Jean-François
Bénard épouse à L'Étang-du-Nord, Mélanie Richard, de la mission du Havre
aux Maisons. Dans l’acte de mariage du 30 octobre 1849 (voir plus bas), il est
indiqué que ses parents, décédés, s’appelaient Jean Bénard et Jeanne Calais (ou
Calois ou Caheis) et qu’il était originaire de Saint-Malo (en France). C’est la
seule information connue dont disposaient les généalogistes et les historiens.
Aucune trace du passé de cet ancêtre ou de ses parents n’avait pu être
retrouvée jusqu’à ce jour.
Ce n’est plus le cas maintenant. En effet, grâce aux
efforts combinés de Dennis M. Boudreau, généalogiste réputé et descendant de Madelinots,
et de Sylvio Bénard, généalogiste amateur madelinien, les origines de cette lignée de Bénard en Bretagne ont
pu être remontées jusqu’en 1666.
La découverte
Le chaînon manquant retrouvé, qui a ouvert la porte à la
découverte d’une foule d’autres informations, s’avère être l’acte de naissance (voir
plus bas) de Jean-François Besnard[2], né
le 17 mai 1824, à Saint-Servan, une ancienne commune voisine de Saint-Malo.
Jean François est le fils de Jean François Besnard (1780
- 1844) originaire de Saint-Denoual et de Jeanne Gallais (1789 - 1839) originaire de La Motte, mariés à Saint-Servan le 13 juillet 1818. Il est le troisième d’une famille
de cinq enfants, tous des garçons. La famille est constituée de :
Fruit de nombreuses heures de recherche, l’arbre des ascendants de Jean François Besnard, du côté paternel et maternel, a été complété pour les quatre premières générations, pour un total de trente personnes. Une partie des 5e et 6 générations a également été identifiée, remontant jusqu’en 1666 du côté des Besnard et jusqu’en 1659 du côté des Gallais.
- Jean-Marie François (1819 - 1823), décédé en bas âge
- Pierre-François (1822 - 1882)
- Jean-François (1824 - 1907), ancêtre des Bénard des Îles de la Madeleine·
- Guillaume-Marie (1827 - 1854), célibataire·
- Charles-Jean (1831 - 1833), décédé en bas âge
Fruit de nombreuses heures de recherche, l’arbre des ascendants de Jean François Besnard, du côté paternel et maternel, a été complété pour les quatre premières générations, pour un total de trente personnes. Une partie des 5e et 6 générations a également été identifiée, remontant jusqu’en 1666 du côté des Besnard et jusqu’en 1659 du côté des Gallais.
La famille s’élargit
Encouragé par ce portrait de famille maintenant bien en
place, Sylvio Bénard, fils adoptif de Élie à Adélard à Pierre à Jean-François,
s’est également donné comme objectif d’essayer de trouver en France des
descendants toujours vivants de Pierre-François Besnard, le frère aîné de
Jean-François, et d’aller à leur rencontre. La trace la plus récente trouvée
dans les registres accessibles en ligne était le mariage, en 1911, de
Pierre-Marie Besnard (1886 – 1955), petit-fils de Pierre-François, à Le Crotoy,
dans le département de la Somme, dans le nord de la France.
N’ayant pu entrer en contact avec celle qui était
potentiellement une cousine éloignée de tous les Bénard des Îles de la
Madeleine avant
son départ pour la France, en octobre 2018, il décide quand même, dès le jour
de son arrivée en France, de se diriger vers Le Crotoy, convaincu que dans ce
village d’à peine 2 000 habitants, se trouvait quelqu’un apparenté
ou ayant connu ce Pierre-Marie Besnard, le petit-cousin d’Adélard Bénard (1895 –
1987), son grand-père adoptif.
C’est finalement le lendemain que Sylvio Bénard fait la
connaissance de Madeleine Besnard et Roland Besnard, deux des trois petits-enfants
de Pierre-Marie Besnard. Ceux-ci étaient au courant que leur ancêtre était
originaire de Saint-Malo, mais c’est avec une grande surprise et une grande
joie qu’ils ont appris qu’ils avaient de nombreux « cousins en
Amérique ». Un projet de voyage aux Îles de la Madeleine pour Roland serait
même envisagé pour 2020.
Conclusion
Ayant accumulé une foule d’information sur Jean-François
Besnard et sa famille, que ce soit lors de ses recherches en ligne, pendant son
voyage en France, ou avec l’apport de chercheurs passionnés comme Dennis M. Boudreau
et d’autres, rencontrés en Bretagne, Sylvio Bénard a donc débuté cet hiver l’écriture
d’un livre sur le sujet. On y retrouvera entre autres le parcours de cette
lignée de Besnard en France, de 1666 jusqu’à l’arrivée de Jean-François aux
Îles de la Madeleine, ainsi que celui de Pierre-François et de ses descendants,
le tout accompagné du déroulement des recherches ayant mené à ces découvertes.
Ce livre devrait être disponible en 2020.
Dennis M. Boudreau, quant à lui, est en phase de
révision de la nouvelle édition de son Dictionnaire
généalogique des familles des Îles-de-la-Madeleine – 1760-1948, la
référence en matière de généalogie des familles madeliniennes. Il contiendra
évidement la mention de tous les nouveaux actes de naissance, mariage et décès
ainsi retrouvés. La date de parution de celui-ci n’est pas encore déterminée.
Extrait
de l’acte de naissance de Jean François Besnard
Archives départementales
d'Ille-et-Vilaine – 10 NUM 35313 562
|
« L’an mil
huit cent vingt quatre, le dix huit mai, aux cinq heures du soir, par devant
nous, Maire de Saint Servan, chef lieu de canton au département d’Ille &
Vilaine, est comparu Jean François Besnard,
âgé de quarante trois ans, journalier, natif de Saint Denoual, Département des
Côtes du Nord, demeurant à Saint Servan, au village de la Flourie, lequel nous
a présenté un enfant de sexe masculin, né dit lieu hier dix sept mai à un quart
moins de minuit, de lui comparant & de Jeanne Gallais, son épouse, âgée de
trente cinq ans, journalière, native de La Motte, Département des côtes du
Nord; auquel enfant il a donné les prénoms de Jean-François : la dite présentation faite en présence de
Mathurin Lefeuvre, âgé de quarante six ans, & Bertrand Coudré, âgé de
vingt trois ans, laboureurs, domiciliés de Saint Servan; dont seuls le père
& un témoin, signé avec nous le présent acte après lecture, l’autre témoin
ayant dit ne le savoir faire, de ce interpellé après nouvelle lecture. »
[1] Calais ou Colais ou Caheis…
[2] De « Besnard » qu’il était en France, le nom de famille de Jean-François a été inscrit comme « Bénard » (ou Benard) par le curé Miville sur l’acte de son mariage. Tous ses descendants portent le nom de famille « Bénard ».
Sources
BOUDREAU,
Dennis M., Dictionnaire généalogique des familles des Îles-de-la-Madeleine
1760-1948, Société de généalogie de Québec, contribution no 96 CD, 2003, 3 912 p.
Institut
généalogique Drouin
Archives
départementales d'Ille-et-Vilaine
Archives
départementales des Côtes d’Armor
Archives
départementales de la Somme
Geneanet