Jean Lapierre 1956-2016 |
Jean Lapierre, politicien, avocat, animateur et analyste politique, mais Madelinot avant tout…
Jean Lapierre est né aux
Îles-de-la-Madeleine le 7 mai 1956. Il est le fils de Raymond à Conrad Lapierre
et de Lucie à Charley Cormier, originaire de Bassin où il fait ses études
primaires. Il est l’aîné de sa famille. Ses études secondaires se font
à l’école Polyvalente des Îles où il se méritera dès sa première année, en 1969, les honneurs de la
plus belle personnalité.
Ses premières expériences politiques se déroulent
pour ainsi dire à la Polyvalente en 1972, alors qu’il est président du conseil
étudiant et organise la première grève en contestation aux fermetures des
postes d’orienteurs. En 1973, il se rend à Granby afin d’y faire des études
collégiales en ressources humaines après un an passé chez une tante en
Californie pour y apprendre l’anglais.
Encore aux études, M. Lapierre
entreprenait déjà sa carrière politique. Entre 1974 et 1979, il fut adjoint
spécial du ministre de la Consommation et des Corporations et directeur de
cabinet de l’honorable André Ouellet, ministre d’État aux Affaires urbaines. En
1979, il épouse Gaby Choinière, avocate, dont il aura deux enfants en 1981 et
1983 : Marie-Anne et Jean-Michel.
Jean Lapierre réussit ses examens du Barreau
du Québec le jour même de son anniversaire en 1979. Durant sa carrière
politique, il fut également membre du Conseil privé de Sa Majesté.
Élu député libéral de Shefford, il a siégé à la Chambre des communes de 1979 à 1990. Il fut secrétaire parlementaire auprès de plusieurs ministres. En 1984 il fut le premier plus jeune ministre de l’histoire du Canada à être assermenté au Conseil Privé à titre de ministre d’État à la Jeunesse, à la Condition physique et au Sport amateur, puis porte-parole de l’opposition officielle en matière de commerce extérieur, de développement économique régional et d’affaires constitutionnelles. De 1984 à 1990, il est porte-parole de l’opposition officielle en matière de commerce extérieur, de développement économique régional et des affaires constitutionnelles. En 1986, il est coprésident national de la campagne à la chefferie du Parti libéral du Canada de John N. Turner et en 1989 à celle de Paul Martin, alors non élu.
À la suite de l’échec de l’Accord du lac
Meech, en 1990, il siège à titre de député indépendant et joint la coalition
arc-en-ciel temporaire et ponctuelle qu’était alors le Bloc québécois sous la
gouverne de Lucien Bouchard. Il quitte la politique active deux ans plus tard.
En 1992, M. Lapierre devient animateur à la station de radio CKAC à Montréal alors qu’il coanime l’émission de tribune téléphonique la plus populaire au Québec : “Face à Face” avec Jean Cournoyer. En 2001, il devient également animateur au Grand journal de TQS. Ses talents d’analyste politique font aussi de lui un conférencier et un conseiller recherché. Avec sa vie qualifiée de « tourbillon », le magazine L’Actualité dresse son portrait dans l’édition du 1er décembre 2002 sous un article de Martin Pelchat intitulé « La machine Lapierre ».
Avec l’arrivée de l’honorable Paul Martin à la tête du Parti libéral du Canada en 2004, il effectue un retour à la politique active après 11 ans d’absence et une carrière aguerrie d’animateur politique. Il devient Lieutenant politique pour le Québec et candidat dans la circonscription d’Outremont. Le 20 juillet 2004, nommé ministre des Transports du Canada, il devient un ardent défenseur de l'ouverture du Canada et lance le Pacifique Gateway à Vancouver pour une ouverture sur l'Asie. Réélu en 2006, Jean Lapierre se trouve alors dans l'opposition à titre de porte-parole à l'industrie. Avant Noël 2006, il annonce qu'il ne sera pas candidat lors de la prochaine élection fédérale. Après la signature d’un contrat d’analyste politique et animateur d’une émission hebdomadaire avec TVA, il démissionne de sa tâche de député d’Outremont à la fin de janvier 2007; il sera également analyste à TVA et à LCN. Il donne quotidiennement ses commentaires sur l’actualité à “Bonjour Montréal” en compagnie de Paul Arcand et signe des chroniques mensuelles dans “Le Journal des Affaires” et dans le “Globe and Mail” de Toronto.
Parallèlement, il exerce le métier
d’avocat-conseil chez Deveau, Lavoie et associés à Laval et anime de nombreux
congrès et événements à travers le pays. Il fut membre du conseil
d’administration de La Fondation canadienne d’éducation économique et de la
Compagnie Jean Duceppe et membre du Mouvement social madelinot (MSM) de Verdun.
Jean Lapierre avec ses petits-enfants en août 2015 Source: Facebook |
Très sensible à la réalité des étudiantes
et étudiants madeliniens qui doivent s’exiler pour la poursuite d’études
universitaires, il met sur pied avec ses amis du MSM, la Fondation Madeli-Aide, en 1997,
dont il fut le premier président. Cette dernière qui est active aux Îles depuis bientôt vingt ans, tient ses traditionnels soupers au homard sur le navire de la CTMA et permet ainsi à des centaines d’étudiants des Îles de bénéficier de bourses d’études sans parler des contributions de l’organisme à plusieurs projets en persévérance scolaire.
Au moment de son décès tragique avec sa
conjointe, Nicole Beaulieu, ses deux frères, Marc et Louis et sa soeur Martine,
Jean
Lapierre travaillait toujours pour le réseau TVA et le réseau Cogeco. Il était
aussi commentateur à CJAD de Montréal et au FM 93 de Québec tout en contribuant
régulièrement à l'émission Power Play au réseau CTV. Plusieurs milliers d’internautes
suivaient le fil de ses nouvelles, en plus des auditeurs de ses émissions. Les
Madelinots ont perdu un de leur ambassadeur mais également un membre de
leur grande famille d’Acadiens.
L’homme
influent et admiré qu’il était conservait son amour des siens. Le destin l’a
fait revenir auprès de sa mère Lucie, et sa sœur Laure pour son
dernier voyage vers ses racines, aux Îles-de-la-Madeleine.
Références : Le
journal Le Radar, 03 août 1992
Entretien du Centre d’archives régional avec Jean
Lapierre en 2003
Wikipédia
consulté le 29 mars 2016