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jeudi 15 février 2024

Éphéméride... 15 février - Décès de Jos LeBourdais en 1979

Joseph Le Bourdais, télégraphe, journaliste et photographe 1883-1979

Lors du 65e anniversaire de mariage de
Jos Le Bourdais, le 3 février 1974
Source : J
ournal L’Archipel, vol 3 no 3,
mars 1974, p.3


Natif de Grosse-Île en 1883, Joseph est le fils d'Auguste Le Bourdais de l’Islet au Québec, seul survivant du naufrage du S.S.Wasp et de Emilienne Renaud de Bassin. Il est le frère aîné de Augustin, Appoline, Gaudiose, Néciphore et Marie-Louise. Le 3 février 1909, il épouse Marguerite Clara Sullivan, fille de J. William Sullivan et Mathilda McInnis de l’Île-du-Prince-Édouard. M. Sullivan, charpentier spécialisé dans la construction d’édifices religieux, est venu aux Îles-de-la-Madeleine pour la construction d’un presbytère à Bassin. De l’union de Joseph et Émilienne sonts neuf enfants : Armand, Stella, Irénée, Hilaire, Gertrude, Cécile, Marie-Marthe, Paul-Émile et Jacques.


Stella et Armand Le Bourdais, enfants de Jos Le Bourdais, 25 mai 1994 lors 
de la cérémonie d’inauguration du Centre Jos Le Bourdais

Source : 
Fonds AP1 Achille Hubert, AP1-P320a
Joseph, que l’on appelle plus communément Jos, fait des études commerciales et classiques au collège Saint-Joseph de Memramcook au Nouveau-Brunswick, pour ensuite revenir aux Îles et assurer la relève de son père en devenant opérateur en télégraphie puis ensuite en téléphonie. Avec la prise en charge de la téléphonie madelinienne par le gouvernement, il devient alors employé du ministère fédéral des Transports comme surintendant. Il voit au bon fonctionnement du système aux Îles-de-la-Madeleine. Il assure aussi la publication d’un bulletin de nouvelles par télégraphie sans fil (T.S.F.), d’environ dix pages dont une page était réservée aux anglophones. « Les Nouvelles publiques » est distribué une fois par semaine, le dimanche, aux portes des églises de l’archipel. Jos Le Bourdais était aussi un excellent photographe. On lui doit plusieurs photos de mariages, premières communions et fêtes de tous genres ainsi que des paysages madelinots. Il s’implique aussi auprès de la paroisse puisqu’il est membre de la chorale de La Vernière où il exécute des solos.



Afin de rendre hommage à tout le travail effectué pour développer les communications aux Îles-de-la-Madeleine ainsi que son implication auprès de la municipalité de Cap-aux-Meules, un centre communautaire est baptisé de son nom. Il s’agit du Centre Communautaire Jos Le Bourdais, renommé ainsi lors d’une cérémonie, le 25 mai 1994, en présence de deux de ses enfants. Certains ont connu cet édifice comme l’École des métiers, le centre administratif de la Commission scolaire des Îles, l’école Le Relais, la Garderie La Ramée. Cet édifice était, au départ, l’école Saint-André de Cap-aux-Meules, érigée en 1919 sur un terrain qui appartenait à Jos et vendu pour la somme de 1 $ à la Corporation scolaire de L’Étang-du-Nord.

Monsieur Le Bourdais est décédé le 15 février 1979 à l’hôpital de Verdun et son corps fut inhumé le 19 février au cimetière de Cap-aux-Meules. Il est alors âgé de 79 ans. Moins d’un an plus tard, en septembre 1980, son épouse Clara décède.

Référence : 

Le Radar du 21 février  et 14 mars 1979, Le Madelinot du 24 janvier 1967 et le feuillet du Centre Communautaire Jos Le Bourdais par Chantal Naud.

Source: Collection Le Radar 5 juin 1994, p.18




mardi 3 décembre 2019

Éphéméride... 3 décembre - Cinéma Rex en 1947


Source photo: Collection Jean-Guy Poirier
03 décembre 1947 :


James Farrah (1908-1986) ouvre le cinéma Rex. C'est la première salle de cinéma aux Îles.

Photo: Collection Chantal Naud

James G. Farrah (Iimmy) fils de NajeeBe Mussallem et de Georges Farrah, commerçant, est né à l'Étang-du-Nord en 1908. Cinquième enfant d'une famille de sept, James fréquentera l'école primaire de l'Étang-du-Nord et l' Académie de Lavemère avant de poursuivre ses études à la Harkins Academy
de New-Castle puis au collège Saint-Joseph de
Memramcook où il obtient un diplôme commercial en 1925. En 1933, James Farrah prend la succession de son père à la tête du magasin et ouvre un autre commerce à Cap-aux-Meules. Intéressé au développement économique et social de son milieu , James Farrah sera lié de près à la vie municipale de l'Étang-du-Nord où il sera maire de 1958 à 1960 et de nouveau de 1969 à 1971 alors qu'il demeure à ce moment à Cap-aux-Meules mais qu'il a toujours des propriétés et des terrains à l'Étang-du-Nord. Monsieur Farrah s'est aussi engagé dans le développement des routes et de l'ouverture des chemins d'hiver, dans l'érection de terrains de jeux, de patinoires, et, comme on l'a vu, d'un cinéma. James G. Farrah a épousé Louise Arseneau dont il aura quatre enfants. Il est le grand-père de Georges Farrah, qui fut élu à l'Assemblée nationale en 1985 jusqu'en 1998.


Dans le volume HISTOIRE DES ÎLES DE LA MADELEINE de messieurs Fortin et Laroque, volume publié en juin 2003, on mentionne dans les années 1950, la présence de « ... l’unique cinéma de Cap-aux-Meules ... ». Or le premier véritable cinéma fut bien celui de James Farrah, situé à L’Étang-du-Nord, pas très loin où se trouve actuellement (en 2014) l’entreprise Gourmande de Nature.


Des personnes âgées des Îles se souviennent que dans les années 1950, il y avait au moins 2 cinémas sur l’archipel : à L’Étang-du-Nord, le cinéma Rex qui ouvre ses portes en 1947 ; propriété de Jimmy Farrah, il sera en opération jusqu’au début des années 1960. À Cap-aux-Meules, le cinéma Mistral ouvre vers 1952 ou 1953 et est propriété de Frank Leslie. Mais, il semble qu’il y aurait eu aussi, entre 1945 et 1950, à Bassin, sur l’île de Havre-Aubert, un cinéma dans la salle paroissiale et qu’on y projetait les films à l’aide d’une génératrice de courant, l’électrification des îles n’étant pas encore réalisée. Marie-Laure Chevrier fait état de ce cinéma de Bassin, dans le 1er chapitre de son ouvrage.**



Référence:
* Biographie et photographie de la maison parus dans la chronologie des Îles de Chantal Naud : Deux siècles d’histoire (1994)  à la date de 1947, p. 139

** Chevrier, Marie Laure. Les Antennes d’Adrienne, édition La Plume d’Oie, Cap-Saint-Ignace (QC) 2008.


Note aux lecteurs: Nos remercions Madame Chantal Naud de sa précieuse contribution aux détails de cette éphéméride et biographie.

mardi 5 novembre 2019

Éphéméride - novembre 1981 - Portrait de Kèro, photographe

En novembre 1981, parait dans le magazine Châtelaine, un beau portrait de la photographe Kèro, qui a si bien capté les Îles qu’elle fréquente alors, depuis le milieu des années 1960.

Elle leur a consacré plusieurs magnifiques albums dont, entre autres : Les Îles de la Madeleine, Souvenirs d’un été (1973), Au pays des Îles de la Madeleine (1976) et Les Îles de la Madeleine selon mon cœur (1979). Des publications qui « disent les dunes de sable et les goélands de ce pays de mer, ses bateaux et ses brins d’herbe “comme des écritures”.

Son art monochrome aura séduit plus d’un artiste actuel, mettant la beauté des Îles sur leur liste d’incontournables du Québec. Mais peu de personnes, sinon peut-être Ronald Labelle, n’ont pu atteindre la sensibilité qui se dégage de ce regard posé à une époque encore loin des milliers de visiteurs annuels, avant l’arrivée du Manic et du développement touristique de l'archipel.

Il faut aussi savoir que son père Omer Beaudoin, agronome et lui-même photographe, l'a initiée très jeune à ce métier. Nous retrouvons plusieurs de ses images des années 1940-50, dans le fonds du Ministère de la Culture et des Communications de la BAnQ.

“La photographe montréalaise Kèro Beaudoin est [également] reconnue pour ses nombreux portraits d’écrivains et écrivaines du Québec, portraits réalisés entre 1960 et 1995. [Ils] ont fait l’objet de plusieurs livres et expositions; ils ont paru dans différents films et dictionnaires littéraires” — Bibliothèque et Archives Canada


Source: Stanton, Julie. Kèro, photographe.Châtelaine, novembre 1981, p.108-114

mardi 8 octobre 2019

Éphéméride du 8 octobre - Épidémie de diphtérie en 1939


Garde Clothilde Hubert remportait le
Prix Maria Patton  en 1991
8 octobre 1939:

« Plusieurs cas de diphtérie ayant dû être hospitalisés, il nous faut organiser un service spécial pour les contagieux. Garde Clothilde Hubert prendra soin de ces contagieux pour un mois. La terrible maladie fait beaucoup de ravage, dont deux enfants morts ici; les corps ont dû être transportés à la Pointe-aux-Loups.»


(1)  Fonds AC1-S62 - Extrait du document intitulé Fondation de l'Hôpital Notre-Dame-de-la-Garde aux Îles-de-la-Madeleine, rassemblant les chroniques familiales de la communauté fondatrice des Soeurs de la Charité de Québec, 31 août 1955, p.39


jeudi 19 septembre 2019

Gervais Pomerleau, auteur inspiré et engagé... 1952-2019

Gervais Pomerleau est né à Jonquière où une descendance nombreuse de Madelinots se retrouve. Est-ce ce qui a inspiré l'auteur, qui est venu s'établir au moins une quinzaine d'années aux Îles-de-la-Madeleine, il y a plus de 25 ans, ou le contexte particulier d'un peuple de la mer, mais peu importe, nous savons que Gervais Pomerleau fut extrêmement sensible à l'environnement des Îles et a contribué par ses écrits à promouvoir le retrait de la barge du Irving Whale, sombré depuis 1970 dans le Golfe Saint-Laurent. Plusieurs de ses publications, adressées tant aux gouvernements (par le biais des journaux) qu'aux jeunes lecteurs et à la population, auront sensibilisé nos élus et activé une démarche pour retirer la barge polluante après plus de 20 ans de pollution.

Nous venons d'apprendre son décès, le 3 septembre 2019. Nouvelle parue discrètement dans un avis nécrologique, il nous apparaît important de rendre nos hommages à l'auteur qui fut un des premiers romanciers québécois à dépeindre la réalité des Îles. Plusieurs de ses romans mêlent éléments historiques et contes. La Symphonie des Glaces, le quatrième roman du cycle Les Chevaucheurs de Vagues, raconte l'histoire romancée de la famille Lebel, tandis que le cinquième et dernier roman de ce cycle, raconte la saga du Rocher-aux-Oiseaux.

L'auteur, qui s'est fait d'abord connaitre par le théâtre a remporté la Plume Saguenéenne en 1980 pour sa pièce portant sur le procès de Wilbert Coffin (1980), a remporté également un prix du public pour son livre Saint-Jean-Vianney village englouti.

Nous énumérons les livres de l'auteur qui portent sur les Îles-de-la-Madeleine et parus de 1993 à 2006. Les lecteurs qui voudront connaître les autres ouvrages pourront consulter l'infocentre littéraire des écrivains québécois ou Wikipédia.


Cycle Les Chevaucheurs de vagues

  1. Les Colères de l'océan (Roman, Humanitas, 1993)
  2. La Cargaison du diable (Roman, Humanitas, 1995)
  3. Héritiers du vent (Roman, Humanitas, 1997)
  4. La Symphonie des glaces (Roman, Humanitas, 1998)
  5. Rochers aux Oiseaux (Roman, Humanitas, 1999)



Dossier Irving Whale


  1. L’Affaire du cachalot noir (Roman jeunesse, Éditions D’ici et d’ailleurs, 1994)
  2. Le Lutin des mers (Roman jeunesse, Éditions D’ici et d’ailleurs, 1995)
  3. Tout baigne dans l'huile (Roman, Éditions Feuille-T-on, 1996)
  4. Irving Whale - La Conspiration du silence (Dossier, Humanitas, 2006



Autres références: Indexation du journal hebdomadaire des Îles-de-la-Madeleine, Le Radar

lundi 22 juillet 2019

Byron Clark - 1933-2019

Les Îles-de-la-Madeleine viennent de perdre l’un de ses grands historiens. Après une longue vie bien remplie, Byron Clark s’est éteint à l’âge de 86 ans chez lui, paisiblement et entouré de sa famille, samedi le 20 juillet 2019. 

Byron est né à Old Harry, aux Îles-de-la-Madeleine, de la première famille installée à cet endroit. Très impliqué dans sa communauté, il fut organiste pendant plus de 50 ans à la Holy Trinity Church, maire de Grosse Ile (1989-1992) et directeur général fondateur de la Coopérative des pêcheurs de Cap Dauphin en 1993. Il fut également propriétaire et gestionnaire de l’unique cinéma de Grosse Ile, The Strand (1979-1987)Après sa carrière d’agent des pêches, de 1961 à 1987, Byron Clark se consacra à l'écriture et publia des albums commémoratifs ainsi que plusieurs livres dont certains furent traduits en français, au grand plaisir de la communauté francophone. Le fruit de ses recherches a permis de nourrir l’histoire locale de même que celle des Îles-de-la-Madeleine. En 2006, il reçoit le Prix Marion Phelps du Réseau du patrimoine anglophone du Québec après sa contribution  au comité consultatif de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), chargé de la rédaction du livre Histoire des Îles-de-la-Madeleine, une volumineuse synthèse d'histoire régionale.
Son dernier et huitième ouvrage, The Pictou-Magdalen Islands Run 1874-1960, relate l’époque des bateaux à vapeur. Ces dernières années, il partageait ses découvertes avec le Centre d’archives régional des Îles dont il était un fidèle membre. Byron Clark appuyait ses recherches sur les archives existantes, correspondant avec tous les grands musées et centres d'archives d'Angleterre ou des États-Unis pour accéder à de nouvelles informations. Avec sa santé plus vacillante, l’existence du CARDI, l’appui de sa famille et internet lui permettait de terminer ces projets sans avoir à aller si loin pour poursuivre ses écrits. Tout comme son cousin feu Leonard Clark, il appréciait plus que tout partager ses connaissances historiques. La communauté perd un allié précieux à la mémoire des Îles qui laisse derrière lui, un trésor d’archives et des récits qui continueront à captiver les générations à venir. 
Les membres du personnel et du conseil d’administration du CARDI offrent leurs sincères sympathies à sa fille Kim et toute sa famille.
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The Magdalen Islands have just lost one of its great historians. After a long, busy life, Byron Clark past away peacefully and surrounded by family in his home, on Saturday, July 20, 2019.

Byron was born in Old Harry, Magdalen Islands, of the first family who settled there. Very involved in his community, he was an organist for over 50 years at Holy Trinity Church, mayor of Grosse Ile (1989-1992) and founding general manager of the Cap Dauphin Fishermen's Cooperative in 1993. He was also owner and manager of Grosse Ile's only cinema, The Strand (1979-1987). After his career as Fishery Officer, from 1961 to 1987, Byron Clark dedicated himself to writing and published commemorative albums and several books, some of which were translated into French, to the delight of the French-speaking community. The result of his research has helped to feed local history as well as that of the Magdalen Islands. In 2006, he won the Marion Phelps Prize and was named a Member of Honour on the committee that advised Quebec's prestigious Institut national de la recherche scientifique (INRS) in the preparation of a formal academic history of the Islands

His last and eighth book, The Pictou-Magdalen Islands Run 1874-1960, chronicles the era of steamboats. In recent years, he shared his discoveries with the Centre d’archives regional des Iles (CARDI), of which he was a proud member. Byron Clarke supported his research on existing archives, writing to England or the United States to access new information. In recent years, the existence of CARDI, the support of his family and internet allowed him to complete these projects without having to go so far. Like his late cousin Leonard Clark, he appreciated more than anything else sharing his historical knowledge. The community is losing a valuable ally to the memory of the Islands, leaving behind a treasure of records and stories that will continue to captivate future generations.


CARDI staff and board members wish to offer their sincere sympathies to his daughter Kim and his entire family.


Bibliographie / Bibliography:
  • 1990. Anglican Mission of Magdalen Islands 140th Anniversary : 1850-1990
  • 2000. Gleanings on the Magdalen Islands (second edition in 2007)
  • 2006. I Kept the Light Still burning.The Curse of the Bird Rocks
  • 2011. The Poirier Affair / L'Affaire Poirier
  • 2013. Empêcher à tout prix le phare de s'éteindre! La malédiction du Rocher-aux-Oiseaux.
  • 2015. To Find but a Grave:The Wreck of  Miracle
  • 2016. Old-Harry. The Years it Left behind
  • 2017. Grosse-Ile (A glimpse of the past)
  • 2018. The Pictou-Magdalen Islands Run 1874-1960 - The Days of the coals burners

Références / Source: 
Avis nécrologique (en anglais)
Photo de Byron Clark (2012) avec la permission de l'auteur de Legends of Magdalen Islands
Réseau du patrimoine anglophone du Québec/ Quebec Anglophone Heritage Network :
«Recognized as a pre-eminent local historian and expert on the English-speaking community, he has been consulted and cited in numerous books written about the Islands as well as appearing in the bibliographies of various historical publications. [...] His advice and information are widely slight from across Canada, the US, and as far away as Great Britain. 


jeudi 1 mars 2018

Franklin Delaney, portrait d'un bâtisseur... 1940-2018

Source photo: CFIM

Franklin Delaney est né en 1940 à Havre-aux-Maisons, aux Îles-de-la-Madeleine, il est le fils de Albert Delaney et de Claudia Arseneau. Dès l’âge de 13 ans, il quitte les Îles pour ses études classiques (B.A.) au Collège de Bathurst au Nouveau-Brunswick, qu’il termine en 1961. Il est ensuite licencié en droit de l’Université d’Ottawa en 1967 et admis au Barreau du Québec en 1968. Dès sa sortie de l’Université, il entre au CRTC, en devient le secrétaire et quitte l’organisme en 1971 pour acquérir et diriger une entreprise de stations de radio au Québec jusqu’en 1982.


Il participe aussi à différents projets dans le domaine des communications. De 1982 à 1990, monsieur Delaney est au service de la Société Radio-Canada comme conseiller du président, puis devient premier vice-président de la Société et vice-président de la télévision française. Il est aussi président fondateur de TV5 en 1988.

À partir de 1990, il agit à titre de consultant pour plusieurs entreprises, organismes et gouvernements dans le domaine de la radio, de la câblodistribution, des télécommunications, de la production télévisuelle et cinématographique. De 1998 à 1999, il préside TQS inc. Au cours de sa carrière, il a participé à de nombreuses études et rapports dans le domaine des communications ; il fut particulièrement actif dans la promotion de l’audiovisuel de langue française. Il a siégé aux conseils de plusieurs organisations dans le secteur des communications, des arts et de la philanthropie.

Le 9 juin 1999, la France lui a conféré le grade d’Officier de l’Ordre des Arts et des Lettres, l’une des principales décorations de la République française, pour sa contribution remarquable dans le domaine des communications. Dans ce même créneau ainsi que son action communautaire aux Îles-de-la-Madeleine, le Gouverneur général du Canada le nomme membre de l’Ordre du Canada en novembre 2012. Pour les mêmes raisons, il lui remit aussi la médaille du jubilé de diamant de la Reine Élisabeth II.

En 1999, il réalise à la demande de la ministre d’État aux Affaires municipales et à la Métropole un rapport concernant les regroupements municipaux aux Îles-de-la-Madeleine. Celui-ci est accepté par la majorité des maires et par le gouvernement du Québec. La nouvelle municipalité voit le jour en janvier 2002. Cette même année, on
 lui confie le mandat de réaliser une étude de faisabilité sur le réseau de télécommunication à large bande entre les Îles-de-la-Madeleine et le continent et, en janvier 2003, on lui confie la réalisation du projet en découlant. Le Réseau intégré de communications électroniques des Îles-de-la-Madeleine (RICEIM) obtient les millions nécessaires à la construction d’un câble sous-marin en fibre optique entre la Gaspésie et les Îles et une partie du déploiement du réseau de fibres optiques des Îles grâce à son talent de mandataire auprès de différents paliers gouvernementaux et privés (Bureau fédéral de développement régional [Québec], Télébec, etc.)  

Franklin Delaney vivait à Montréal, mais visitait ses Îles natales plusieurs fois par année. L’an dernier, lors d’une discussion, j’ai eu l’occasion de lui demander une mise à jour de son CV que je souhaitais utiliser pour terminer sa biographie, comme celles de toutes les personnalités des Îles qui m’apparaissaient manquantes dans nos archives. Il a ri en me disant qu’il s’était fait demander justement la même chose par son collègue siégeant sur le comité pour les résidences Plaisance, Monsieur Léonard Aucoin. Je lui avais souligné que son parcours hors de l’ordinaire serait difficile à résumer sans que ça devienne un roman. Et il riait toujours lorsqu’il est reparti pour ses réunions de mandataire, pour ne pas dire missionnaire.  

Ayant travaillé avec lui plusieurs semaines dans le cadre de son mandat de 2002 à la MRC, j’ai eu l’occasion de bien connaître ce bourreau du travail et surtout porteur d’idées aux ampleurs démesurées. Il fut un mentor extraordinaire pour de nombreux madelinots en quête de réalisation. Pour lui, le mot impossible n’existait pas.

Tout en travaillant à ses multiples projets, Monsieur Delaney obtient une certification universitaire en gouvernance de sociétés, comme administrateur de sociétés certifié en 2009. Très impliqué dans le monde de l’éducation, avec les acteurs locaux visant la réussite scolaire des élèves, il n’hésitait pas à vérifier sur le terrain, avec les anciens étudiants universitaires (dont moi-même) ce qui aurait pu ou non être un frein à leur parcours scolaire aux Îles-de-la-Madeleine. Il fut ainsi l’instigateur de l’implantation d’un madelibus retournant les élèves qui avaient besoin de demeurer plus longtemps à la Polyvalente pour de l’encadrement ou des activités parascolaires. Il fit de même avec un programme d’ouverture de la bibliothèque du Campus en soirée, grâce à un soutien de la Fondation Madeli-Aide, autre organisme où il ne comptait pas ses heures. La Fondation Madeli
Aide pour l'éducation finance des initiatives locales visant à prévenir l’abandon scolaire et à favoriser la réussite éducative des jeunes madelinots. Depuis 2006, la Fondation a versé plus de 850 000 $ au Groupe Persévérance Scolaire, sans compter les bourses annuelles accordées et autres activités soutenues depuis sa création en 1998. Plus récemment, dans l’optique des travaux de construction du Campus des Îles, il prit part à sa première planification stratégique, ne refusant aucune invitation vouée à l’amélioration de l’accès à l’éducation.

Ces petits gestes, hors des grands chantiers qu’on lui connait, révèlent comment le développement des Îles comptait pour lui. Il se souvenait de ses jeunes années loin des siens, pour poursuivre ses études, et tenait à rendre le parcours plus facile pour la relève de jeunes Madelinots. Cela ne pouvait se faire sans une amélioration constante du service des communications.

Lors de la Soirée de l’entrepreneur de la Chambre de commerce, le 21 octobre 2017, il reçut le prix des Bâtisseurs. Ce fut une de ses dernières apparitions publiques aux Îles. La nouvelle de son décès le 1er mars 2018, suite au cancer, a jeté les Madelinots et ses collaborateurs dans la consternation, persuadés de le voir gagner aussi cet ultime combat. En plus de laisser dans le deuil son épouse Geneviève, ses deux filles Chantale et Danielle, de même que de nombreux parents et amis, les Îles perdent un grand homme, un ambassadeur, un philanthrope et un bâtisseur hors du commun. Merci Franklin !




Références :
Radar 9 juin 1982, 18 juin 1999, p.1 et 3
Le Radar, 22 juillet 1986, p.1 et 7
Le Radar, 17 novembre 2017, p.6
L’Hameçon, vol. 13 no 5, juin 1988, p.12-15
Fondation Madeli-Aide, www.madeli-aide.org


Entretiens du CARDI avec Franklin Delaney
Hélène Chevarie, archiviste


mardi 18 avril 2017

Éphéméride... 18 avril - Décès de l'abbé Samuel Turbide en 1927

18 avril 1927 :

Décès de l'abbé Samuel Turbide de Havre-aux-Maisons, à l'âge de 66 ans.

Né le 2 octobre1861 à Havre-aux-Maisons, fils de Clément et de Marie Doyle, l'abbé Samuel Turbide est curé de Havre-aux-Maisons de 1899 à 1927. 

Il est le principal artisan de la construction du couvent de pierre à Havre-aux-Maisons. Il a aussi fait ériger le Calvaire en marbre situé face à la Baie de Havre-aux-Maisons et l'école Saint-Joseph pour les garçons, érigée en 1906. Il a fait construire également l'église de Grande-Entrée, détruite par le feu en 2015, un peu à l'Est de la première chapelle, avant qu'elle ne soit restaurée en 1960 sous la cure de l'abbé Frédéric Landry.  


Sur la photo, M. l'abbé Girard de Finances (assis), curé de Saint Pierre de l'Étang du Nord de 1886 à 1889 et de Sainte Madeleine de Havre aux Maisons de 1891 à 1892  et M. l'abbé Samuel Turbide (debout), curé de Havre aux Maisons de 1899 à 1927. Photo : Paroisse Saint-Pierre de Lavernière,  100e anniversaire, 1876-1976, Le comité de l'album, 1976, page 34.






La paroisse de Pointe-aux-Loups lui doit aussi une première école-chapelle érigée en 1921. Il  va exercer sa mission dans l'Est en voiture à cheval de 3 à 4 fois l'an et ce, jusqu'à sa mort, malgré un état de santé fragile suite à ses nombreuses années actives dans les paroisses des Îles.


L'église de Grande-Entrée en 1949 avant les 
rénovations de 1960 et l'incendie de 2015. 
Source: Fonds AP11

Les chercheurs trouveront des informations complémentaires sur le site virtuel de la Congrégation Notre-Dame.


Références: Gaudet, Rose-Délima, Cent ans d'éducation aux Îles-de-la-Madeleine 1877-1977 avec introduction 1839-1897, pp.22-30

mercredi 17 août 2016

Éphéméride... 17 août - Hormisdas Langlais était élu il y a 80 ans...

Hormisdas Langlais.
Source: exposition sur les Parlementaires
Crédits photo: Archives du Musée de la Mer

17 août 1936:
Il y a 80 ans, Hormisdas Langlais était élu député  (Union nationale) des Îles-de-la-Madeleine. Il conservera ce poste pendant 26 ans à l'Assemblée législative. Il fut défait par Amédée Caron dans une première élection en 1935 mais en 1936, il est élu avec 15 voix de majorité contre le même candidat. Il gagne toute les élections subséquentes avec 138 voix (1939), 414 voix (1944), 723 voix (1948), 679 voix (1952), 614 voix (1956), 677 voix (1960), et est finalement défait en 1962 par Louis-Philippe Lacroix avec 192 voix en moins.


Né en 1890 à Saint-Octave de Métis, Hormisdas Langlais, surnommé « le père des Îles ». Hormisdas est le fils de Louis Langlais et Marie-Claire Blanchet. Le 8 septembre  1920 il épouse Berthe Maheux, d’Athabaska, fille de Tréfflé Maheux et de Marie-Louise Dorais.
Il fit ses études primaires à Saint-Octave de Métis et des études classiques commerciales à Saint-Anne-de-la-Pocatière et à Lévis avant de s’inscrire à l’École des Hautes Études Commerciales de Montréal. Il sortira de cette dernière en 1914, avec en mains, une licence en sciences commerciales et maritime. Durant la guerre (1914-1918) il participe à la surveillance  de sous-marins dans le golfe Saint-Laurent. C’est par la suite qu’il retrouvera son commerce spécialisé dans les installations de système de chauffage et de ventilation.
Aux élections provinciales de 1935, Hormisdas fait son entrée en politique sous la bannière de l’Action Libérale Nationale dans le comté des Îles-de-la-Madeleine. Il sera défait par 963 voix de majorité par Amédée Caron. L’année suivante, d’autres élections auront lieu et cette fois, l’Union Nationale de Maurice Duplessis est prête; c’est pour ce parti que Monsieur Hormisdas Langlais se présentera candidat à ces élections. Il sera élu avec 15 voix de majorité sur Amédée Caron. C’est ainsi que débutera son règne qui devra durer  pendant 26 années, alors qu’il sera défait en 1962 par Louis-Philippe Lacroix du parti libéral. Il sera nommé Whip en chef de l’Union Nationale en décembre 1944 et adjoint parlementaire du ministre des mines du 1er juillet 1955 au 6 juillet 1960.
C’est par ses actions réalisées pour la population des Îles qu’Hormisdas Langlais s’est mérité son titre de « père des Îles ». Pendant sa vie politique, plusieurs projets sont mis en branle tel que : la construction du premier hôpital de l’archipel ainsi que de plusieurs écoles de canton, des entrepôts frigorifiques et le pavage de routes, la construction de ponts, la création d’une pépinière et l’adoption d’une réglementation pour régler le problème de la tenures des terres aux Îles-de-la-Madeleine, problème récurrent depuis la concession à Coffin en 1798. C’est à lui que l’on doit la construction de la route carrossable qui relie l’île du Havre-Aubert à celle de l’Étang-du-Nord. Elle est terminée en 1950. 
Cet homme reste dans la mémoire des Madelinots à cause de son implication dans le milieu. Fait intéressant, il possédait le folio # 1 de la Caisse populaire de Lavernière. Hormisdas Langlais est décédé à Québec le 6 avril 1976 à l’âge de 85 ans et 7 mois. Son corps repose à Sainte-Foy dans le cimetière Notre-Dame de Belmont.

Référence : Radar 8 avril 76 et Deux siècles d’histoire 1793-1993 par Chantal Naud.

mercredi 4 mai 2016

Chester Turnbull 1931-2016




Chester Turnbul. Source Maison funéraire Leblanc
Chester Turnbull est né le 9 octobre 1931 à Cap-aux-Meules, d’un père anglophone et d’une mère francophone, James «  Reid » Turnbull (à Peter Roy à Peter à Benjamin à John) et Philomène dit Minnie Gaudet (à Grégoire et Thérésa Bourque). Son père d’origine protestante se convertit le 14 novembre 1925, pour épouser sa mère francophone à l’église Saint-Pierre de Lavernière. Il a plusieurs frères et sœurs, tous décédés avant lui sauf sa sœur Afton : Waldron-Harold, Alphonse-Arthur dit « Peck », “Laura Jane” et Georgina-Viola.

Chester est le descendant d’une longue lignée de gardiens de phare et de télégraphes. Ses oncles John et Philip ainsi que son père Reid, ont participé à la première Grande Guerre 1914-18. En remerciement de loyaux services, le Gouvernement offrait à ses vétérans du travail au sein de ses installations. La sœur de son grand-père Peter Roy, Eleanor dit Ellen Turnbull, est d’ailleurs l’épouse du premier télégraphiste à Grosse-Ile, Simeon Clarke. Son oncle Philippe dit « Phil » est le gardien du deuxième phare de L’Étang-du-Nord.[i] Son père Reid a fait la pêche et travaillé plusieurs années à l’Ile Brion, il y va avant sa naissance, en 1928, pour rebâtir la « factrie » des Leslie et tient le phare de l’Ile Brion de 1943 à 1949 avec son fils « Peck ». Chester les accompagne vraisemblablement durant quelques étés. Sans doute influencé par ces expériences, Chester poursuit ses études et obtient son certificat d’opérateur radio en 1955. Il consacrera une grande partie de sa vie au service de la station de la garde-côtière Marconi. En 1982, cette station déménagera dans le port de Cap-aux-Meules, mais fermera le 1er avril 1998.

S’il est un mot qui revient sans cesse auprès des personnes qui ont connu Chester Turnbull, c’est celui du respect qu’il inspirait.  Vu comme un homme de cœur, impliqué et responsable, son sens de l’humour était communicatif.  Figure marquante dans le domaine du réseau de communications Marconi des Îles, il continuait ainsi le travail initié par ses ancêtres. Né anglophone dans une communauté francophone à Cap-aux-Meules, responsable d’un lien de communication essentiel à la navigation, il se devait de parler tout autant en français qu’en anglais et se faisait aimer de tous par son entregent, sa personnalité généreuse et sa grande intégrité.

Chester Turnbull est l’exemple parfait d’une personne intégrée dans son milieu, ouvert à toute la communauté et aux cultures francophones et anglophones qui tissent les Îles. Il voue pendant toute sa vie une passion pour les chevaux, visite ses amis sur les lieux de leur travail, prend le temps de vivre en harmonie avec ceux qui l’entourent jusqu’à ce que sa santé ne lui permette plus.

Un des événements pour lequel tous les Madelinots se souviennent de son implication essentielle fut sans nul doute le naufrage du Corfu Island. Alors que l’antenne était en panne à la station en cette nuit venteuse et glaciale du 20 décembre 1963, il prit soin de monter une antenne de fortune dans le grenier de son bureau au cas où des appels urgents se manifestaient. Il sait que les tempêtes sont plus propices à des problèmes en mer. En faisant allumer toutes les lumières des maisons et maintenant les communications avec les naufragés du navire, il permit de redonner espoir à l’équipage qui aurait pu prendre des décisions périlleuses pour quitter le bateau enlisé. 

Pour en connaître un peu plus sur ce sauvetage et la grande implication de Chester Turnbull et d’autres Madelinots dans son succès final, on peut regarder le docufilm « Le naufrage oublié » produit en 2008. Georges Gaudet est scénariste et coréalisateur du film. Celui-ci présente aussi la rencontre mémorable d’un survivant du naufrage, Frixos Sekkides, l’opérateur radio du bateau, revenu faire une visite aux Îles 45 ans plus tard pour témoigner de son aventure et de la solidarité des Madelinots dans cette épreuve.

Le 2 avril 2016, Chester Turnbull décède à l’âge de 84 ans. Il résidait à Fatima et laisse dans le deuil son épouse Rita Boudreau ainsi que ses enfants Gary (Dorothée Gagnon) et Cathy (Dany Chevarie). Il a une petite fille Virginie et une seule sœur, Afton, toujours vivante. Son corps sera inhumé près de sa famille au St-Luke Cemetery de Cap-aux-Meules.

Le personnel et les membres du Conseil d’administration du Centre d’archives régional des Îles offrent leurs plus sincères condoléances aux familles éprouvées.

[i] Le premier phare de L’Étang-du-Nord est érigé de 1874 à 1912. Le second de 1912 à 1967. Le troisième de 1967 à 1987. Le quatrième et dernier, en fibre de verre, est toujours à cet emplacement. 


Références :

Boudreau, Dennis M. Dictionnaire généalogique des familles des Îles-de-la-Madeleine 1760-1948, 2003

« Le naufrage oublié » Docufilm 2008 DVD. Coréalisation Georges Gaudet et Luc Fontaine

Collections AO19 – Centre d’archives régional des Îles