Source : Centre d’archives régional des Îles, Fonds Achille Hubert,
AP1-P365A, n&b, 12,75 x 17,75 cm.
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Élection de Denise Leblanc comme députée des Îles.
« Le 15
novembre 1976, les Madelinots élisent l’une des leurs qui, même s’ils ne le
savent pas encore, va se dévouer corps et âme pour leur petit coin de pays.
Première Madelinienne à être élue députée des Îles, et première personne de
l’archipel à occuper un ministère, Denise Leblanc a profondément marqué le
paysage madelinot. Digne représentante de son milieu à Québec, elle s’est
appliquée à “bien faire connaître ses Îles à l’extérieur” en plus
d’assumer pleinement ses fonctions de députée, d’adjointe parlementaire ou de
ministre. Louis-Philippe Lacroix (...) l’un des piliers du Parti libéral du
Québec est battu par une jeune femme (...) âgée seulement de 26 ans, elle est
alors la benjamine du parlement. »
En plus
de ses fonctions de députée et de ministre, Mme Leblanc, comme elle
l’avait promis en 1976, s’évertue à faire connaître son coin de pays. La mise
en place du festival « Les Îles en ville » et l’ouverture du Comité de la
Culture madelinienne à Verdun sont deux exemples de la volonté qu’a Denise de « bien
faire connaître les Îles ». D’ailleurs, elle défend si intensément ses Îles que
Jean Garon lui affirme quelques fois à la blague : « Aie, New York à côté
des Îles-de-la-Madeleine… c’est rien du tout ! »
Alors
qu’on lui remettait le prix Maria Patton en 1997, voici un extrait d’entrevue :
Q. – « Par l’ensemble de votre œuvre madame Leblanc,
comment pensez-vous avoir fait changer certaines choses, ici dans le milieu ;
comment avez-vous contribué au développement de la collectivité
madelinienne ? »
R. — « Ben c’est-à-dire que moi je
me suis fait le porte-parole des espoirs et des rêves de changements de l’ensemble
des madelinots. J’ai toujours dit que j’étais comme une sorte d’éponge qui
avait tout simplement pour mission, pour charge, de transporter ailleurs les
demandes des Madelinots et leurs aspirations et leurs désirs de se prendre en
main, de s’assumer, de solidairement se donner confiance pour bâtir l’avenir
économique, culturel, social… (...). Et dans ce sens-là, j’espère qu’en tout
cas j’ai rempli la volonté que j’avais, et l’amour que j’avais (...) et que
j’ai toujours pour les Îles, mais aussi la volonté (...) qu’on se prenne en
main, qu’on grandisse, qu’on ait pas peur de se faire confiance surtout. Et
j’espère que dans ce sens-là, au moins, on a avancé.
Madame
Leblanc est décédée subitement le 8 février 1999.
Source: Extrait de texte d'une conférence en mémoire de la politicienne préparé par le Centre d'archives régional des Îles, conjointement avec son ancienne attachée de presse et d'autres organismes du milieu en 2006, à l'occasion d'une exposition rétrospective. (Cassette 13 ---> 13 :19 à 14 :22) : 63 secondes, 1997.