Il est dit qu'Edmond Cormier lança le premier appel de secours à la radio de Cap-aux-Meules, lorsqu'il découvrit le lendemain de sa disparition, le bateau de 27 pieds dérivant sans personnes à bord. L'article suivant parle plutôt de trois jours de dérive, mais le mystère de cette tragédie demeure entier.
IN MEMORIAM
paru dans le journal À Pleines Voile, mai 1954.
"C'est lundi le 10 mai. Le jour attendu par tous les pêcheurs de homard. Enfin on mettra en mer les cages préparées pendant l'hiver. Dès demain, on saura si la pêche sera bonne, si la saison en vaudra la peine. A l'Etang-du-Nord il fait beau. Tout le monde est occupé à sa besogne. On fait un voyage de cages et on revient pour un autre aussi vite que possible. Il faut profiter du beau temps.
Le bateau de Willie Bourgeois est déjà de retour d'un voyage et il n'est que 9 heures. On embarque 45 cages, trois bouts et on part de nouveau. Ariste Leblanc fait un signe de la main au départ. Rien de plus normal, car le pêcheur est ccntent de reprendre son métier après la longue saison d'hiver. Le bateau doit revenir vers les onze heures, mais on attend en vain. On s'informe, on s'inquiète, des bateaux vont à la recherche; le résultat est nul. Deux jours plus tard, un cordier de l'Etang-du-Nord repère le bateau qui est au fond de la mer. Bien des hypothèses sont données sur le pourquoi de l'accident, mais la véritable n'est connue de personne.
Aujourd'hui nous déplorons la perte de deux de nos concitoyens estimés de tous. M. Willie Bourgeois était membre dirigeant de la Coopérative La Sociale de l'Etang-du-Nord. M. Ariste Leblanc faisait partie de la Commission de crédit de la Caisse Populaire de Lavernière. Ces deux hommes étaient très bien vus de toute la population et leur départ est regretté par tous ceux qui les ont connus. Aux familles si tragiquement éprouvées, nous offrons nos plus sincères condoléances."
Références : Archives et collections du Centre d'archives régional des Îles.