dimanche 20 août 2023

Éphéméride... 20 août - Une visite rare aux Rocher-aux-Oiseaux

Visite improvisée du président américain, Franklin D. Roosevelt, au Rocher-aux-Oiseaux, lors d’un voyage de pêche au thon. Nous indiquions sa présence sur la photo, lors de la publication initiale, mais des recherches plus poussées auprès des services d’Archives des États-Unis permettent de conclure que le Président n’a pu se rendre en haut du Rocher. Son état de santé ne l’aurait pas permis. Le gardien qui figure à l’extrême droite de la photo, Marc Richard, l’a accueilli avec sa famille sur les lieux d’accostage, comme en témoigne le récit paru dans le journal Le Madelinot : « En scrutant l’horizon avec ses lunettes d’approche, comme il avait l’habitude de le faire assez souvent, monsieur Richard aperçut au loin un bateau qui ressemblait à un navire de guerre […]. Rendu à quelques centaines de verges du Rocher, il jeta l’ancre et une vedette fut lancée à la mer avec cinq ou six passagers à son bord. Notre opérateur s’empressa de descendre l’escalier qui mène au petit débarcadère […]. À sa grande surprise, il reconnut le président des États-Unis qui lui demande à brûle-pourpoint : « Me connaissez-vous ? » « Oui, vous êtes le président Roosevelt ». […] l’étonnement fut grand de part et d’autre. Après avoir échangé quelques paroles, le président formula le désir de se faire photographier avec son hôte et pour la circonstance, ils se firent accompagner d’un oiseau qui se laissa cueillir par le gardien sans aucune opposition. Cet oiseau, selon monsieur Richard, une belle petite « goéliche » toute blanche comme une colombe n’était malheureusement pas annonciatrice de paix, puisqu’à peine 10 jours plus tard éclatait le terrible conflit mondial que nous avons connu de 1939 à 1945.

Les communications avec le directeur adjoint du « Franklin D. Roosevelt Library & Museum » ont permis de confirmer le passage du Président durant son voyage de pêche à bord du USS Tuscaloosa.


Calepin de Marc Richard, gardien sur le rocher-aux-Oiseaux de 1938 à 1943.
Le calepin est annoté jusqu'en 1945.


Article mis à jour: le 1er novembre 2020

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Collections du Centre d’archives régional des Îles (CARDI)

Image :  AC1-S7 Rocher-aux-Oiseaux / 1938-1943 Gardien Marc Richard

Le Madelinot, vol. 6 no 1 et 2, 15 et 30 janvier 1971, p.8

https://www.fdrlibrary.org/ Consulté le 29 août 2020

Croisière présidentielle du 12 au 24 août 1939 :

OF200-Box54Folder1_Cruises.PDF

OF200 Box 53 Tuscaloosa.PDF



mardi 8 août 2023

Éphéméride... 8 août - Décès d'Ovide Hubert en 1967


Ovide Hubert, un grand bâtisseur…

Né le 15 avril 1905 à Havre-aux-Maisons, Ovidel est le fils de Jean Hubert (né Anthime) et de Léocadie Lafrance. Il fait partie d’une fratrie de onze enfants dont plusieurs ont marqué, tout comme lui, le développement des Îles-de-la-Madeleine ou ont contribué, tels que son frère Paul Hubert, à en promouvoir l’Éducation et faire connaître l’Histoire : Paul (1893), Arthémise (1895), Alvina (1897), Ephrem (1899), Clothilde (1901), Anthime et Estelle (1903), Marc (1907), Addé (1909), Hermond (Armand) (1911), Béatrice (1914). Contrairement à une information généalogique qui circule, aucun enfant n’est né de la première union de Jean Hubert avec Arthémise Cyr, décédée le 5 juillet 1890.

À l’âge de 5 ans, accompagné de son oncle, Ovide Hubert part au Lac-au-Saumon puis au Manitoba, où se déroulera la plus grande partie de son adolescence et ses premières années d’études. À 17 ans, après un retour aux Îles, il retrouve sa famille qu’il ne connaissait pratiquement pas. Il repart pour l’École Normale de Laval où il fit la rencontre de Fred Delaney, un madelinot avec qui il aura une étroite collaboration pour la mise sur pied de CTMA. 

En 1925, muni d’un diplôme d’enseignement, il repart pour l’Ouest canadien, en Saskatchewan, afin d’y exercer le métier de pédagogue pendant six ans De 1927 à 1929, il suit parallèlement des cours à l’Université du Manitoba en psychologie, en méthodologie et en pédagogie. En juillet 1929, il épouse, une dame des prairies, Bernadette Bédard. Le mariage a lieu à l’église Notre-Dame d’Auvergne, à Ponteix. Le couple n’aura pas d’enfants biologiques, mais ils adopteront un fils, Adrien, aux Îles-de-la-Madeleine.

Après un déménagement à Montréal pour s’initier au métier d’agent d’assurances, Ovide Hubert se présente comme candidat libéral indépendant aux Îles en 1935, où il fut battu par Amédée Caron, mais se lie d’amitié avec Hormisdas Langlais. Il s’installe ensuite aux Îles pour l’implantation de la Société acadienne l’Assomption et occuper le poste d’inspecteur d’école de 1938 à 1963. 

À titre de membre du comité de régie supérieur des caisses populaires des Îles, fondé en 1938, et premier vice-président de la caisse populaire de Lavernière, il participa à l’implantation de ce mouvement coopératif étendu jusqu’aux domaines du transport et de l’alimentation. Très impliqué, il a siégé de nombreuses années au sein du conseil de la Coopérative de Transport maritime et aérien CTMA dont il est un des membres fondateurs, le 28 mai 1944. Il en fut le président et directeur de 1945 à 1949. Il fut le premier président de la Chambre de commerce des Îles en 1962. Il est aussi le premier représentant de la société Assomption mutuelle d’assurances aux Îles. Son dernier emploi fut relationniste à l’Institut Alphonse Desjardins de Lévis. Il était à ce titre, coordonnateur des stages de formation de La Fédération à L'Institut coopératif Desjardins depuis le premier février 1965. Il fut aussi le président fondateur de la Coopérative d’électricité. Sa contribution bénévole pour le développement économique et social des Îles fut hors du commun. 

C’est après l’abolition du poste d’inspecteur d’école dû aux nouvelles orientations scolaires, qu’il repart en 1963, enseigner à l’École Normale de Sorel et être au service de l’institut Desjardins à Lévis. Cette dernière tâche l’amène à effectuer constamment des déplacements, des conférences, des animations de Cercles d’études, et formations. Il s'épuise à la tâche. 

M. Hubert s’est mérité les honneurs lors des remises des diplômes de l’Académie le 3 octobre 1961, comme ex-instituteurs et ex-inspecteur par le département de l’Institution Publique du Québec. Il fut nommé « Commandeur de l’Ordre du Mérite scolaire », le plus haut degré de décoration.

Ovide Hubert décède en août 1967, à l’âge de 62 ans, après avoir donné aux Îles et à ses habitants, l’élan nécessaire à son autonomie. Avec lui, les mots solidarités et coopération prenaient tout leur sens. Les lecteurs trouveront dans un article de Cyrille Vaillancourt, le vibrant hommage rendu à ses funérailles par son frère Addé Hubert. Le Journal Le Madelinot, seul hebdomadaire des Îles de l’époque, lui consacre quant à lui un hommage à la Une du 20 août 1967. 

En 1994, une bourse portant son nom est dédiée à un étudiant ou une étudiante des Îles de la Madeleine ayant complété au moins deux ans d’université dans le domaine de l’enseignement et qui s’est démarqué dans ses études. Cette bourse de 500 $ est offerte par les Amicalistes de Notre-Dame des Flots.

 

Référence:

Centre d’archive régional des Îles

Fonds AP24 Dennis M. Boudreau -Dictionnaire généalogique des familles des Îles-de-la-Madeleine Copyright © 2000, 2003 et 2021 (mise à jour du 26 février 2021)

Le Madelinot, vol. 3 no 2, 20 août 1967. p. 1, 4, 6

Le Radar 20 août 67, 21 juillet 87, 7 mars 94

NAUD, Chantal. Deux siècles d’histoire 1793-1993. Édition Vigneau, 1993.

VAILANCOURT Cyrille. «Ovide Hubert », Revue Desjardins : organe officiel de la Fédération des caisses populaires Desjardins, 1967, Août - Septembre, p.19

https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/2879044?docsearchtext=ovide%20hubert

Revue Desjardins : organe officiel de la Fédération des caisses populaires Desjardins, 1951, Collections de BAnQ.

Le Bien Public 29 mai 1947, collections de BANQ