Ovide Hubert, un grand bâtisseur…
Né le 15 avril 1905 à Havre-aux-Maisons, Ovidel est le fils de Jean Hubert (né Anthime) et de Léocadie Lafrance. Il fait partie d’une fratrie de onze enfants dont plusieurs ont marqué, tout comme lui, le développement des Îles-de-la-Madeleine ou ont contribué, tels que son frère Paul Hubert, à en promouvoir l’Éducation et faire connaître l’Histoire : Paul (1893), Arthémise (1895), Alvina (1897), Ephrem (1899), Clothilde (1901), Anthime et Estelle (1903), Marc (1907), Addé (1909), Hermond (Armand) (1911), Béatrice (1914). Contrairement à une information généalogique qui circule, aucun enfant n’est né de la première union de Jean Hubert avec Arthémise Cyr, décédée le 5 juillet 1890.
À l’âge de 5 ans, accompagné de son oncle, Ovide Hubert part au Lac-au-Saumon puis au Manitoba, où se déroulera la plus grande partie de son adolescence et ses premières années d’études. À 17 ans, après un retour aux Îles, il retrouve sa famille qu’il ne connaissait pratiquement pas. Il repart pour l’École Normale de Laval où il fit la rencontre de Fred Delaney, un madelinot avec qui il aura une étroite collaboration pour la mise sur pied de CTMA.
En 1925, muni d’un diplôme d’enseignement, il repart pour l’Ouest canadien, en Saskatchewan, afin d’y exercer le métier de pédagogue pendant six ans De 1927 à 1929, il suit parallèlement des cours à l’Université du Manitoba en psychologie, en méthodologie et en pédagogie. En juillet 1929, il épouse, une dame des prairies, Bernadette Bédard. Le mariage a lieu à l’église Notre-Dame d’Auvergne, à Ponteix. Le couple n’aura pas d’enfants biologiques, mais ils adopteront un fils, Adrien, aux Îles-de-la-Madeleine.
Après un déménagement à Montréal pour s’initier au métier d’agent d’assurances, Ovide Hubert se présente comme candidat libéral indépendant aux Îles en 1935, où il fut battu par Amédée Caron, mais se lie d’amitié avec Hormisdas Langlais. Il s’installe ensuite aux Îles pour l’implantation de la Société acadienne l’Assomption et occuper le poste d’inspecteur d’école de 1938 à 1963.
À titre de membre du comité de régie supérieur des caisses populaires des Îles, fondé en 1938, et premier vice-président de la caisse populaire de Lavernière, il participa à l’implantation de ce mouvement coopératif étendu jusqu’aux domaines du transport et de l’alimentation. Très impliqué, il a siégé de nombreuses années au sein du conseil de la Coopérative de Transport maritime et aérien CTMA dont il est un des membres fondateurs, le 28 mai 1944. Il en fut le président et directeur de 1945 à 1949. Il fut le premier président de la Chambre de commerce des Îles en 1962. Il est aussi le premier représentant de la société Assomption mutuelle d’assurances aux Îles. Son dernier emploi fut relationniste à l’Institut Alphonse Desjardins de Lévis. Il était à ce titre, coordonnateur des stages de formation de La Fédération à L'Institut coopératif Desjardins depuis le premier février 1965. Il fut aussi le président fondateur de la Coopérative d’électricité. Sa contribution bénévole pour le développement économique et social des Îles fut hors du commun.
C’est après l’abolition du poste d’inspecteur d’école dû aux nouvelles orientations scolaires, qu’il repart en 1963, enseigner à l’École Normale de Sorel et être au service de l’institut Desjardins à Lévis. Cette dernière tâche l’amène à effectuer constamment des déplacements, des conférences, des animations de Cercles d’études, et formations. Il s'épuise à la tâche.
M. Hubert s’est mérité les honneurs lors des remises des diplômes de l’Académie le 3 octobre 1961, comme ex-instituteurs et ex-inspecteur par le département de l’Institution Publique du Québec. Il fut nommé « Commandeur de l’Ordre du Mérite scolaire », le plus haut degré de décoration.
Ovide Hubert décède en août 1967, à l’âge de 62 ans, après avoir donné aux Îles et à ses habitants, l’élan nécessaire à son autonomie. Avec lui, les mots solidarités et coopération prenaient tout leur sens. Les lecteurs trouveront dans un article de Cyrille Vaillancourt, le vibrant hommage rendu à ses funérailles par son frère Addé Hubert. Le Journal Le Madelinot, seul hebdomadaire des Îles de l’époque, lui consacre quant à lui un hommage à la Une du 20 août 1967.
En 1994, une bourse portant son nom est dédiée à un
étudiant ou une étudiante des Îles de la Madeleine ayant complété au moins deux
ans d’université dans le domaine de l’enseignement et qui s’est démarqué dans
ses études. Cette bourse de 500 $ est offerte par les Amicalistes de
Notre-Dame des Flots.
Référence:
Centre d’archive régional des Îles