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vendredi 2 février 2024

Presbytère de La Vernière - Patrimoine bâti 1924-1972

Il y a 100 ans était construit le presbytère de La Vernière, là où se trouve maintenant le Centre récréatif. À droite de la photo, nous voyons le presbytère et derrière l'église, une partie de l'ancienne salle paroissiale, appelée le Centre social. Cet édifice a également brulé quatre ans plus tard. Un des premiers services intermunicipal aux Îles sera d'ailleurs celui pour la protection incendie. Paul-Émile Arsenault, du nom de la caserne à Cap-aux-Meules, était le premier chef pompier aux Îles-de-la-Madeleine.

Avant 1924, le presbytère de La Vernière n’était qu’une maison exiguë.  Après avoir permis la construction de l'église, Mgr Blaquière veilla à la construction de l'imposant presbytère. C'est là que se déroula le grand Congrès des vocations en 1948




vendredi 3 mars 2023

Éphéméride... 3 mars - Incendie de l'ancien hôtel Fougère en 2000

E6,S7,SS1,P72169_BANQ_varech sur le rivage Étang-du-Nord par Maurice St-Pierre 1949
On voit l'hôtel Fougère tout à fait à gauche.


3 mars 2000: 

L'ancien hôtel Fougère, trop délabré, est incendié volontairement par un exercice de feu.

Ce bâtiment surplombant le port de L'Étang-du-Nord fût un des premiers hôtels des Îles, il a marqué l'histoire et l'imaginaire des Madelinots.En 1898, Fidèle Fougère achète le terrain (lot I950) de Ovide Bourque. La première petite maison aurait été déplacée. C'était à l'origine la maison de Charles Chevarie. La maison serait devenue le premier hôtel des Îles dans les années 1920. A l'époque, c'était Eva, Maria et Marie-May (Émilia) qui s'occupaient de l'hôtel. On y recevait les représentants gouvernementaux, les députés et autres personnalités de l'époque. De plus, on y organisait des repas de noce pour différentes familles.

En 1955, on y a reçu le gouverneur général du Canada, M. Vincent Massey en visite aux Îles. M. Louis-Philippe Lacroix y fêta sa victoire sur Hormidas Langlais en 1962. M. Maurice Sauvé serait le dernier député à avoir résidé à l'hôtel Fougère.

C’est aussi en accueillant des pensionnaires que l’hôtel se fît connaître. M. Alex Trevoy, premier gérant de la Gorton Pew dans les années 20, y résidait lorsqu’il fît la connaissance de Marie-Anne Fougère, qu’il épousa par la suite. Après leur mariage, ils continuèrent à demeurer à l’hôtel Fougère.

En 1954, le 15 août, on bénit une statue à la Vierge (Notre-Dame de l’Assomption) installée sur le cap à Fidèle pour assurer la protection des pêcheurs. Cette statue, encore en place aujourd’hui, fut payée par les pêcheurs. Dans les années 1960, l’hôtel Fougère cessa ses activités et les enfants (filles) y demeurant se retirèrent un peu de la communauté, tenant par-dessus tout à sauvegarder
leur intimité.

En 1996, Maria est transférée à la Villa Plaisance. Sa sœur Marie-May (Émilia) quitte la demeure en janvier 1997, pour être hospitalisée. Elle y demeurera jusqu’à son décès en novembre. La maison est vendue le 23 septembre 1998 et compte tenu de l’état de détérioration avancé du bâtiment, elle est brûlée le 3 mars 2000.

D’après une recherche de Lorraine Gallant

et Roseline Marshall

jeudi 29 octobre 2020

Histoire d'aréna et de Leslie...

ARÉNA DE CAP-AUX-MEULES, ÎLES-DE-LA-MADELEINE


Le Centre d'archives régional des Îles s'est intéressé à l'histoire de la construction de l'aréna de Cap-aux-Meules après plusieurs demandes d'information la concernant.  

Pour en savoir plus sur ce bâtiment à l'architecture originale, plusieurs sources d'archives furent dépouillées et personnes furent rencontrées durant l'été 2020. Nous nous sommes limités à la première partie de l'histoire de l'aréna, celle de l'époque des Leslie. 


BREF HISTORIQUE SUR LES LESLIE

Frank Willoughby Leslie, fils de William Gasper Leslie II et Alice Burke, est né à Cap-aux-Meules le 6 novembre 1883 et est baptisé le 27 février 1884 à l'église St-Luke. Il est décédé en 1964 à Halifax. Sa famille apparait sur le recensement de la paroisse de L’Étang-du-Nord, en 1891, alors qu’il a 9 ans. Son père William fut un des premiers et des plus grands entrepreneurs des Îles. Les Leslie sont originaires de Württemberg, en Allemagne. William Gasper Leslie II eut une très longue lignée de par ses deux mariages. Sa première épouse est Victoire Boudreau (à François et Suzanne Turbide). Ils se marient à l'église St-Luke le 1er janvier 1876. Devenu veuf, il épouse Alice Burke (à John et Jane Pagan).

L’entreprise sous le nom de William Leslie & co délivrait les contrats postaux pour le Gouvernement, tenait des magasins de marchandises d’alimentation, de médicaments et de la fourniture pour les pêcheurs et ses propres usines de pêche établies sur pratiquement toutes les Îles. Grâce à l’influence du cousin de son père, le député Robert Jamieson Leslie (fils d’Henry Godfrey Leslie)[1], le nom de sa famille est resté associé à la toponymie de nombreuses entités : Bureau de poste Leslie, Leslie Cove (anse située à Cap-aux-Meules). L’Anse Leslie, sur le côté est du port fut nommé en son nom, de même que le cap qui domine le port. La photo ci-haut, montre les installations près de la résidence des Leslie à Cap-aux-Meules. 

William Casper Leslie II est décédé à Halifax en 1924 et fut inhumé au cimetière anglican de Cap-aux-Meules. Après son décès, c’est son fils Frank Willoughby Leslie, qui reprit les rênes de l’entreprise.


Pierre tombale située au cimetière St-Luke à Cap-aux-Meules. Photo Jean-François Petitpas.



[1] Robert Jamison Leslie fut député des Îles-de-la-Madeleine et partenaire dans Leslie, Hart & Co., ainsi qu’actionnaire de la Magdalen Island Steamship Co., Ltd. Il périt lors du naufrage du Lunenburg en 1905.

Quand Roland Chalmers Leslie [2] est né à Cap-aux-Meules, le 8 novembre 1912, son père Frank avait 29 ans et sa mère Isabel St-Clair Stewart, 24 ans. Roland Chalmers a épousé Tena Benita Buck le 17 août 1937 dans sa ville natale. Ils ont eu dix enfants en 17 ans. Il est décédé à Dieppe, au Nouveau-Brunswick, le 8 mars 2000, à l’âge de 87 ans.

[2] Le nom de Chalmers est à l'origine Chambers dans les registres, en l'honneur du Révérend Chambers. Une recherche du généalogiste Dennis M. Boudreau permet de retracer ces modifications de noms ainsi que l'origine des Chambers.

______________________________________________________________

Nous en savons plus sur l’histoire ayant conduit à la construction de l’aréna, en discutant avec les enfants de celui qui sera le contremaître principal des travaux : À la demande soutenue de son fils Roland Chambers [2] (nommé communément Bunny par les anglophones des Îles et prononcé Banney par ses amis francophones), Frank W. Leslie fournit les fonds nécessaires à la construction d’une première aréna aux Îles. Ce financement n’est venu qu’après un défi lancé à son fils, de trouver un constructeur aux Îles.

Bunny est commis voyageur et, comme les autres membres de la fratrie, n’obtient pas plus de faveurs de son père qui les élève sans gâteries. Raymond F. Gaudet, ami tenu en très haute estime par Bunny, fut désigné pour ce travail. Son expérience de construction aux Îles et dans des chantiers d'Halifax avec un de ses oncles, Harold Verge, pesait dans la balance. Mais c’est une mémoire exceptionnelle et sa grande capacité d’analyse qui le rendait apte à relever un tel défi. Après une simple visite d’arénas similaires en Nouvelle-Écosse, Raymond F. Gaudet conçoit les plans sur une grande table de la maison. 

La construction presque entièrement faite de planches doit être érigée en l’absence de toute machinerie de levée. Raymond F. Gaudet effectue lui-même les calculs de niveau de sol, des dimensions des socles de béton sans l’aide d’arpenteur ou d’outils modernes de calcul. Les arches sont directement bâties à terre, des planches sciées manuellement avant d’être montées les unes à la suite de l’autre pour constituer le toit. On aurait sans doute pu entendre une mouche voler le jour de la levée des trois premières arches. Raymond F. Gaudet a pu soupirer de soulagement après l’opération qui consistait à planter trois longs poteaux et y installer un palan couché vers la route principale.

Monsieur Gaudet fut par la suite responsable de la construction du bâtiment et de l’installation et l’entretien de la Gorton Pew. Son talent est tel qu’il parcourt les États-Unis et le Canada dans le cadre de ses fonctions dans l’entreprise. Son fils dit détenir encore une coupure de journal montrant son père recevant un diplôme honoris causa en ingénierie, alors que son père, né en 1912, n’a pu suivre qu’une 5e année d’études. La correspondance reçue ensuite par son père sera souvent suivie du titre d’ingénieur.

Outre l’aréna, l’usine de la Gorton Pew et les premiers bâtiments situés sur la Place des gens de mer, Monsieur Gaudet a également construit des bâtiments encore existants comme le premier édifice du Ministère des Transports du Québec,  le garage Irving et de nombreuses maisons aux Îles-de-la-Madeleine.


UNE CONSTRUCTION HORS DU COMMUN AU CŒUR DE CAP-AUX-MEULES



UNE ÉQUIPE SUPERVISÉE PAR RAYMOND F. GAUDET (À Félix)

 


1.       ?

2.       Léo Petitpas

3.       Augustin dit Dicky Gaudet (frère de Raymond)

4.      Possiblement Pierre D. Leblanc

5.       Flavien Gaudet

6.       ?

7.       ?

8.       Ephrem Gaudet 

9.       Gérard T. Boudreau

10.    Edwin Huet

11.    Alphonse Boudreau

12.    Raymond F. Gaudet, contremaître principal

13.    Cyrice Cyr

14.    Raymond D. Cyr

15.    ?

 

 Si des personnes reconnaissent les inconnus de la photo, merci d'en informer le Centre d'archives régional des Îles. Ceux surlignés en jaune ne sont pas identifiés de façon définitive.


Le 19 janvier 1954, ouverture de l’aréna à Cap-aux-Meules.

C’est avec une partie de hockey de ligue intermédiaire mettant en compétition « Les Flots » de L’Étang-du-Nord et l’équipe « Notre-Dame » de Fatima, que l’aréna est inauguré. – La Boussole, janvier ou février 1954, p.6




Le bâtiment put également servir à la tenue de l’événement du Bicentenaire acadien réunissant des milliers de personnes pour la reconstitution historique (pageant) présentée le 31 juillet 1955.

Le bâtiment fut sauvé in extremis un hiver, vers 1961, lors de l’incendie de l’hôtel Abeerdeen (nommé aussi Hôtel Gaudet) ; le bardeau d’asphalte côté sud était en partie fondu. L’usage d’une souffleuse à neige a protégé l’édifice. Cet incendie a détruit plusieurs bâtiments du village de Cap-aux-Meules.

Photo: Collection Alpide Cyr

Vue du chemin du Quai, vers la fin des années 1950, à Cap-aux-Meules, en face duquel fut érigé l’aréna.

On distingue au centre le Mistral devenu bureau de C.T.M.A. ainsi que l’ancienne Banque Nationale, située en avant de l’aréna. Le restaurant Paul Bourque est sur le coin gauche. À droite de la rue principale l’Hôtel Aberdeen qui fut détruit par le feu en 1961.

À droite de la sortie du chemin du Quai se trouve la première centrale électrique de la Coopérative d’électricité des Iles et, un peu plus loin, le garage Clarke ainsi que les réservoirs de pétrole de Esso Impérial. Leur présence n’est pas étrangère au fait que l’un des fils de Frank Willoughby, soit Gerald Stewart Leslie, était agent pour l’Imperial Oil.


 VOCATION DU BÂTIMENT APRÈS 1965

Une partie du bâtiment servit de loyer et de station de service de taxi pour Antoine Vigneau. Durant les années 1970, il abritait l’hôtel de ville de Cap-aux-Meules, qui avait racheté l’édifice mis en vente par le Syndic des Leslie en 1965.  

  

PROJET DE REVITALISATION EN 2011

Des plans de revitalisation de la rue Principale de Cap-aux-Meules ont permis en 2011[3], de maintenir l’usage du bâtiment pour des activités minimales de conservation jusqu'à la démolition ultime en octobre 2020. Le Centre d’archives régional des Îles a limité ses recherches historiques aux années reliées au propriétaire initial, Roland Chalmers dit Bunny Leslie et aux efforts déployés par les ouvriers dirigés par Raymond F. Gaudet, un ingénieur-né, pour une construction rurale exceptionnelle.

 


[3] Le Radar, 15 décembre 2011

dimanche 24 juin 2012

Éphéméride... 24 mars - Incendie de l'église anglicane St-Luke de Cap-aux-Meules

Deuxième église St-Luke de Cap-aux-Meules avant son incendie en 1946
Source: Collection AC1-S52 Élyse Bourque
24 mars 1946 :                

Incendie de l'église anglicane St-Luke de Cap-aux-Meules.

Le centre d'archives a retenu la version bien documentée de l'auteur Byron Clark pour trancher sur les dates historiques de cette église.

Première église: À l'automne 1859, les poutres de construction de cette église furent envoyées du nord du Nouveau-Brunswick aux frais de l'amiral John Townsend Coffin. L'architecture de base fut montée durant l'été 1860 mais son achèvement pris plusieurs années. L'église fut consacrée le 27 juillet 1869 par l'évêque anglican James William Williams, qui avait pris la relève de l'évêque George Josaphat Mountain quelques années plus tôt. Lors d'une réunion de fabrique tenue en 1903, il fut décidé de construire une nouvelle construction plutôt que d'entreprendre les réparations coûteuses dont le bâtiment avait besoin.

Deuxième église: Les travaux commencèrent en 1905 et cette église fut consacrée le 17 juillet 1918 par le Révérend Lennox Waldron Williams (fils du Révérend précité), évêque anglican de Québec. C'est cette église qui fut finalement détruite par le feu, le 24 mars 1946, après un service matinal. 

Troisième église : Comme la population de Cap-aux-Meules commençait à diminuer, une église de dimension plus modeste fut érigée par Les Entreprises de l'Est, dont les travaux se terminèrent le 30 novembre 1948. Cette église fut consacrée par l'évêque anglican Philip Carrington le 13 août 1953.

Déconsécration de l'église: La population anglicane de Cap-aux-Meules composée de 5 personnes en 1974, ne pouvant maintenir les frais de cette église, elle fut déconsacrée par l'évêque Allen Goodings le 11 septembre 1980. 

Le bâtiment a servi à diverses activités communautaires (atelier de formation en danse, dessin, etc.) mais depuis 1980, il est la propriété de l'organisme Carrefour Unité, oeuvrant auprès de personnes souffrant de dépendances.

AC1-S11 Église déconsacrée. Le cimetière est encore utilisé
par des descendants anglicans.


Références:

Clark, Byron. Gleanings on the Magdalen Islands, 2000, p.41
Naud, Chantal. Iles de la Madeleine 1793-1993 Deux siècles d'histoire. Chronologie des Îles-de-la-Madeleine. Les Éditions Vignaud, 1993, p.136 (Épuisé)