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mardi 29 mars 2016

Jean Lapierre, un dernier voyage...


Jean Lapierre 1956-2016
Jean Lapierre, politicien, avocat, animateur et analyste politique, mais Madelinot avant tout…

Jean Lapierre est né aux Îles-de-la-Madeleine le 7 mai 1956. Il est le fils de Raymond à Conrad Lapierre et de Lucie à Charley Cormier, originaire de Bassin où il fait ses études primaires. Il est l’aîné de sa famille. Ses études secondaires se font à l’école Polyvalente des Îles où il se méritera dès sa première année, en 1969, les honneurs de la plus belle personnalité.

Ses premières expériences politiques se déroulent pour ainsi dire à la Polyvalente en 1972, alors qu’il est président du conseil étudiant et organise la première grève en contestation aux fermetures des postes d’orienteurs. En 1973, il se rend à Granby afin d’y faire des études collégiales en ressources humaines après un an passé chez une tante en Californie pour y apprendre l’anglais.


Encore aux études, M. Lapierre entreprenait déjà sa carrière politique. Entre 1974 et 1979, il fut adjoint spécial du ministre de la Consommation et des Corporations et directeur de cabinet de l’honorable André Ouellet, ministre d’État aux Affaires urbaines. En 1979, il épouse Gaby Choinière, avocate, dont il aura deux enfants en 1981 et 1983 : Marie-Anne et Jean-Michel.

Jean Lapierre réussit ses examens du Barreau du Québec le jour même de son anniversaire en 1979. Durant sa carrière politique, il fut également membre du Conseil privé de Sa Majesté.

Élu député libéral de Shefford, il a siégé à la Chambre des communes de 1979 à 1990. Il fut secrétaire parlementaire auprès de plusieurs ministres. En 1984 il fut le premier plus jeune ministre de l’histoire du Canada à être assermenté au Conseil Privé à titre de ministre d’État à la Jeunesse, à la Condition physique et au Sport amateur, puis porte-parole de l’opposition officielle en matière de commerce extérieur, de développement économique régional et d’affaires constitutionnelles. De 1984 à 1990, il est porte-parole de l’opposition officielle en matière de commerce extérieur, de développement  économique régional et des affaires constitutionnelles. En 1986, il est coprésident national de la campagne à la chefferie du Parti libéral du Canada de John N. Turner et en 1989 à celle de Paul Martin, alors non élu.

À la suite de l’échec de l’Accord du lac Meech, en 1990, il siège à titre de député indépendant et joint la coalition arc-en-ciel temporaire et ponctuelle qu’était alors le Bloc québécois sous la gouverne de Lucien Bouchard. Il quitte la politique active deux ans plus tard.

En 1992, M. Lapierre devient animateur à la station de radio CKAC à Montréal alors qu’il coanime l’émission de tribune téléphonique la plus populaire au Québec : “Face à Face” avec Jean Cournoyer. En 2001, il devient également animateur au Grand journal de TQS. Ses talents d’analyste politique font aussi de lui un conférencier et un conseiller recherché. Avec sa vie qualifiée de « tourbillon », le magazine L’Actualité dresse son portrait dans l’édition du 1er décembre 2002 sous un article de Martin Pelchat intitulé « La machine Lapierre ».

Avec l’arrivée de l’honorable Paul Martin à la tête du Parti libéral du Canada en 2004, il effectue un retour à la politique active après 11 ans d’absence et une carrière aguerrie d’animateur politique. Il devient Lieutenant politique pour le Québec et candidat dans la circonscription d’Outremont.
Le 20 juillet 2004, nommé ministre des Transports du Canada, il devient un ardent défenseur de l'ouverture du Canada et lance le Pacifique Gateway à Vancouver pour une ouverture sur l'Asie.  Réélu en 2006, Jean Lapierre se trouve alors dans l'opposition à titre de porte-parole à l'industrie. Avant Noël 2006, il annonce qu'il ne sera pas candidat lors de la prochaine élection fédérale. Après la signature d’un contrat d’analyste politique et animateur d’une émission hebdomadaire avec TVA, il démissionne de sa tâche de député d’Outremont  à la fin de janvier 2007; il sera également analyste à TVA et à LCN. Il donne quotidiennement ses commentaires sur l’actualité à “Bonjour Montréal” en compagnie de Paul Arcand et signe des chroniques mensuelles dans “Le Journal des Affaires” et dans le “Globe and Mail” de Toronto. 
               
Parallèlement, il exerce le métier d’avocat-conseil chez Deveau, Lavoie et associés à Laval et anime de nombreux congrès et événements à travers le pays. Il fut membre du conseil d’administration de La Fondation canadienne d’éducation économique et de la Compagnie Jean Duceppe et membre du Mouvement social madelinot (MSM) de Verdun.

 Jean Lapierre avec ses petits-enfants en août 2015  Source: Facebook
Très sensible à la réalité des étudiantes et étudiants madeliniens qui doivent s’exiler pour la poursuite d’études universitaires, il met sur pied avec ses amis du MSM, la Fondation Madeli-Aide, en 1997, dont il fut le premier président. Cette dernière qui est active aux Îles depuis bientôt vingt ans, tient ses traditionnels soupers au homard sur le navire de la CTMA et permet ainsi à des centaines d’étudiants des Îles de bénéficier de bourses d’études sans parler des contributions de l’organisme à plusieurs projets en persévérance scolaire.

Au moment de son décès tragique avec sa conjointe, Nicole Beaulieu, ses deux frères, Marc et Louis et sa soeur Martine, Jean Lapierre travaillait toujours pour le réseau TVA et le réseau Cogeco. Il était aussi commentateur à CJAD de Montréal et au FM 93 de Québec tout en contribuant régulièrement à l'émission Power Play au réseau CTV. Plusieurs milliers d’internautes suivaient le fil de ses nouvelles, en plus des auditeurs de ses émissions. Les Madelinots ont perdu un de leur ambassadeur mais également un membre de leur grande famille d’Acadiens.
 
L’homme influent et admiré qu’il était conservait son amour des siens. Le destin l’a fait revenir auprès de sa mère Lucie, et sa sœur Laure pour son dernier voyage vers ses racines, aux Îles-de-la-Madeleine.



Références :     Le journal Le Radar, 03 août 1992
Entretien du Centre d’archives régional avec Jean Lapierre en 2003
Wikipédia consulté le 29 mars 2016



mardi 22 mai 2018

Éphéméride... 22 mai - Jean Lapierre élu député libéral dans le comté de Shefford

Source: Journal Le Radar, 30 mai 1979, page 5
22 mai 1979 : 

Jean Lapierre est élu député libéral dans le comté de Shefford. À la même élection, Gilbert Carbonneau est élu aux Îles-de-la-Madeleine, mais défait dans Bonaventure.

samedi 15 octobre 2016

AP11-S4 Michel Carbonneau

1975-2000, — 0,13 ml de documents textuels

Histoire administrative/notice biographique

Michel Carbonneau est le fils aîné de la famille du fonds AP11. Encore très actif dans la création littéraire, Michel Carbonneau a écrit plusieurs livres sur la chasse aux phoques et ses deux derniers romans historiques portent sur de tragiques naufrages des Îles, dont ceux du Marie-Carole et du Nadine. Il offre régulièrement des conférences où il présente, en diaporama sur YouTube, trois montages qu’il a réalisés au cours de ses recherches sur La pêche hauturière et côtière aux Îles de la Madeleine entre 1930 et 1970, La pêche hauturière et côtière aux Îles de la Madeleine entre 1970 et 2010 et L’histoire des 75 dernières années de la chasse au phoque aux Îles de la Madeleine.

Portée et contenu :

Le fonds est composé des manuscrits (avant-dernier avant impression) de ses romans historiques sur la chasse aux phoques Le banc de l’Orphelin (1998) et Le Mal d’aimer (2007). Le dossier de presse très complet sur le sujet (1975-2000) constitué par l’auteur fait partie de cette donation, de même que son parcours personnel et particulier d’écriture. Monsieur Carbonneau remet également les notes du comité de lecture de son premier roman, dans lequel les initiales J.L. représentent le Ministre Feu Jean Lapierre qui fut un de ses trois lecteurs, avec Jean-Guy Hudon et André Drolet.

Instrument de recherche :

Le guide iconographique du Fonds AP11 est rendu possible grâce au Programme de soutien au traitement des archives privées agrées de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ). 


Termes rattachés

Écriture
Auteur
Roman historique
Œuvre de fiction
Chasse aux phoques
Naufrage

dimanche 29 novembre 2020

Une fin de novembre funeste en 1875

Nous avons décrit la nuit tragique du 28 novembre 1871, qui a entrainé dans la mort 15 marins. Mais nous ne pouvons passer sous silence le mois de novembre de 1875, il y a 145 ans, alors que trois goélettes des Îles ne sont jamais revenues faisant cette fois au moins 18 victimes. Elles étaient parties chercher des denrées pour subvenir aux besoins de l’hiver qui arrivait. C’est le SS Newfield du Gouvernement canadien qui prit la relève des bateaux perdus, le 2 décembre suivant. 

La liste des personnes perdues en mer est établie en grande partie grâce à Dennis M. Boudreau (1), même si elles ne sont pas enegistrées dans les registres paroissiaux consultés.

 

L’ESPÉRANCE – goélette de 51 tonneaux avec 12 membres d’équipage (5 pertes de vie)


Dominique Gaudet en 1871
Fonds AP13 Simone Gaudet

La goélette L’Espérance fait naufrage au Cap Breton, le 17 novembre 1875. Propriété de David Lapierre, cette goélette fut construite aux Îles-de-la-Madeleine. Partie d’Halifax vers les Îles, elle a terminé sa course près des rochers de Chimney Corner (Inverness Country). Les survivants ont dû gravir les rochers abrupts du lieu du naufrage. Une lettre de Wilfrid Renaud [1], petit fils du survivant Théodore Renaud, permet de préciser des détails de la tragédie.  Il en est de même par la lecture du Huitième rapport annuel de la Marine et des Pêcheries pour l’année 1875. Selon les dires du survivant, L’Espérance avait à son bord 8 membres d’équipage. Le rapport annuel en mentionne 12. La goélette appartenait au capitaine David Lapierre, un jeune célibataire. 



Liste des décès de L’Espérance :

  1. Dominique GAUDET, époux de Sophronie Briand
  2. Joseph-Théodore RENAUD, époux de Victoire BOUDREAU et oncle de l’autre Théodore Renaud, qui a survécu
  3. Noël LEBEL, époux de Pélagie CHIASSON et père de Daniel Lebel[2
  4. David Lapierre, capitaine
  5. Hilaire Doucet, fils de Antoine Doucet, âgé de 18 ans

Liste des survivants de L’Espérance :

  1. Théodore Renaud, grand-père du témoin Wilfrid.
  2. Onézime Gaudet, frère de Dominique et beau-père de William Vigneau
  3. Casimir Arseneau, grand-père de Maria, épouse d’Avila Chevrier


Théodore Renaud a raconté plusieurs fois à son petit-fils le récit de ce naufrage. Il est décédé en 1929 alors que Wilfrid avait 15 ans. Une partie de son récit apparait tel que dans la lettre du 19 mai 1986, adressée à son cousin Léopold Brophy :

 

Vers 4 heures du matin au moment du naufrage grand-père, Noël Lebel et Hilaire Doucet étaient en bas. Noël Lebel n’a pas voulu monter sur le pont, il a préféré mourir en bas et Hilaire Doucet a resté avec lui. Mon grand-père ne savait pas nager, il a monté en haut. Au même instant un brisant l’a jeté à la mer et un autre l’a jeté sur les galets, ils se sont retrouvés tous les trois ensemble, lui, Onézime G. et Casimir Arseneau, dans le cap avec la mer à leur verser sur le dos et en pensant aux autres. Ils ont passé 2 heures là. Le temps était long, pensant d’être emporté d’un instant à l’autre par les vagues. Vers 6 h du matin, ils ont monté. Casimir un petit bout, ensuite Onézime Gaudet, et c’est mon grand-père qui a monté le dernier et avec assez de misère. Ils ont réussi étape par étape à monter sur le cap (…) C’était à Magaret Cap-Breton qu’ils ont fait naufrage et Avila Chevrier m’a raconté que ton grand-père Léoni P Gaudet avait été là qu’il avait acheté une tombe et l’avait fait poser au cimetière. Je te promets que si j’ai encore l’occasion de passer par-là j’irai voir si je peux retrouver des souvenirs.

Ton ami Wilfrid

 P.S. Raconté par Théodore Renaud à Avila Chevrier 90 ans et à son petit-fils Wilfrid qui a 72 ans.

 


Documents de la session de la Puissance du Canada- 1876, (Volume 9, no.4, Documents de la session 5) page 51/315 

  

STELLA MARIS – goélette de 52 tonneaux (6 pertes de vie)

La goélette à deux mâts, Stella Maris, fait naufrage le même jour à Grande-Anse, Cap-Breton, en partant d’Halifax vers les Îles. Ce bateau, construit également aux Îles deux ans plus tôt, était la propriété de Zéphirin Arseneau, de Pointe-Basse. La Stella Maris fut retrouvée renversée, la quille en l’air, sur le côté d’un rocher. Ses écoutilles étaient fermées et son cargo intact, mais malheureusement, les six ou sept membres de l’équipage furent trouvés sans vie sur la plage. Nous n’avons pas ces noms, absents des registres.

 

Documents de la session de la Puissance du Canada- 1876, (Volume 9, no.4, Documents de la session 5) page 50/315  

 

PRESIDENT – goélette de 40 tonneaux (6 pertes de vie)

Propriété de Jean-Baptiste Painchaud et construite à La Heve, N.É., elle sombre le 11 novembre 1875 à Grande-Anse, Cap-Breton, en se rendant à Halifax. On déplore le décès des 7 membres d’équipage. Une pierre tombale, gravée au nom des naufragés de Havre-aux-Maisons, fut installée dans le cimetière de Pleasant Cove en Nouvelle-Écosse. La pierre se trouve près de la baie où la goélette a fait naufrage.

L’histoire de cette tragédie se trouve dans le livre de Paul Hubert : Les Iles de la Madeleine et les Madelinots. On retrouve également une description en anglais par Dennis M. Boudreau, descendant d’un des marins décédés, Samuel Cormier.[3]

 

Photo: Ronald Turbide

 Liste des décès de la President :

  1. Eugène Turbide, fils de Bénoni, époux de Marie Hubert, mort gelé des suites du naufrage après avoir lutté pour monter la falaise. Il avait 12 enfants âgés de 1 à 20 ans.
  2. Alexandre Turbide, fils aîné d’Eugène et Marie Hubert, mort dans les mêmes circonstances
  3. Samuel Cormier, fils de Nicolas et époux de Philomène Turbide, père de 4 enfants de 1 à 10 ans
  4. André Desjardins, fils de Jean-Baptiste et époux d’Henriette dit Archange Turbide. Il avait 10 enfants, âgés de quelques mois à 18 ans.
  5. Antoine Lafrance, fils célibataire de Joseph et Sophie Bilodeau
  6. Alfred Bourgeois, fils de Ferdinand et époux de Victorine Lapierre

  

MARIE-ANNE – goélette (1 perte de vie)

Après être presque entrée en collision avec la goélette Espérance à 4 heures du matin, la goélette Marie-Anne, conduite par le capitaine François Thériault, tente d’alerter leur équipage: ils ont fait une fausse manœuvre et se dirigent sur les côtes du Cap-Breton. Peine perdue, l’Espérance heurte un galet, une demie heure plus tard. La Marie-Anne s’en tire, mais un des marins est emporté par un brisant :

Décès : 

  1. Grégoire Chevarie, époux de Victoire Thériault. Celle-ci est enceinte de huit mois.


Les goélettes Painchaud et Flash s’échouent la même nuit, le long d’une plage près de Scatarie Island. La goélette Arctique, propriété de Nectaire Arseneau, évite de peu les rochers. Son équipage est également sauf.

Le retour des survivants au port de Havre-aux-Maisons, le 15 décembre 1875, est une scène de désolation, selon l’auteur Paul Hubert. Il s’est fait décrire le récit par son propre père.




 

1. FONDS AP13. Simone Gaudet. Chapitre 2 : Les Gaudet du Bassin dans La vie de Donalda, 2003. Non paginé.

2. Daniel Lebel a connu une fin tragique aussi.

3. Boudreau, Dennis M. « Then the Sea Gave Up Her Dead…, » [Maritime Disasters : Samuel Cormier and the Snowstorm of 1875], JE ME SOUVIENS, Vol. VI, # 1, Spring 1983, pp. 11-48.

BOUDREAU, Dennis M. Dictionnaire généalogique des familles des Îles-de-la-Madeleine, Québec, 1760-1948, 2001.

FONDS AC1 CENTRE D’ARCHIVES RÉGIONAL DES ÎLES. Liste condensée des naufrages du Centre d’archives régional des Îles, 2011

GOUVERNEMENT DU CANADA. Bibliothèque de Pêches et Océans Canada (consultée le 29 novembre 2020) https://waves-vagues.dfo-mpo.gc.ca/Library/40783339_1875.pdf 

HUBERT, Paul. Les Îles de la Madeleine et les Madelinots p. 153-156.

DE L’ORME, Jean-Claude et Avila LEBLANC Histoire populaire des Îles de la Madeleine. p. 119-122.

LANDRY, Frédéric. Dernière Course, La Boussole, 1989

 

Note : Le XIXe siècle, journal quotidien politique et littéraire écrit qu’une dépêche de Québec rapporte le naufrage de 6 navires et 62 décès