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jeudi 29 octobre 2020

Histoire d'aréna et de Leslie...

ARÉNA DE CAP-AUX-MEULES, ÎLES-DE-LA-MADELEINE


Le Centre d'archives régional des Îles s'est intéressé à l'histoire de la construction de l'aréna de Cap-aux-Meules après plusieurs demandes d'information la concernant.  

Pour en savoir plus sur ce bâtiment à l'architecture originale, plusieurs sources d'archives furent dépouillées et personnes furent rencontrées durant l'été 2020. Nous nous sommes limités à la première partie de l'histoire de l'aréna, celle de l'époque des Leslie. 


BREF HISTORIQUE SUR LES LESLIE

Frank Willoughby Leslie, fils de William Gasper Leslie II et Alice Burke, est né à Cap-aux-Meules le 6 novembre 1883 et est baptisé le 27 février 1884 à l'église St-Luke. Il est décédé en 1964 à Halifax. Sa famille apparait sur le recensement de la paroisse de L’Étang-du-Nord, en 1891, alors qu’il a 9 ans. Son père William fut un des premiers et des plus grands entrepreneurs des Îles. Les Leslie sont originaires de Württemberg, en Allemagne. William Gasper Leslie II eut une très longue lignée de par ses deux mariages. Sa première épouse est Victoire Boudreau (à François et Suzanne Turbide). Ils se marient à l'église St-Luke le 1er janvier 1876. Devenu veuf, il épouse Alice Burke (à John et Jane Pagan).

L’entreprise sous le nom de William Leslie & co délivrait les contrats postaux pour le Gouvernement, tenait des magasins de marchandises d’alimentation, de médicaments et de la fourniture pour les pêcheurs et ses propres usines de pêche établies sur pratiquement toutes les Îles. Grâce à l’influence du cousin de son père, le député Robert Jamieson Leslie (fils d’Henry Godfrey Leslie)[1], le nom de sa famille est resté associé à la toponymie de nombreuses entités : Bureau de poste Leslie, Leslie Cove (anse située à Cap-aux-Meules). L’Anse Leslie, sur le côté est du port fut nommé en son nom, de même que le cap qui domine le port. La photo ci-haut, montre les installations près de la résidence des Leslie à Cap-aux-Meules. 

William Casper Leslie II est décédé à Halifax en 1924 et fut inhumé au cimetière anglican de Cap-aux-Meules. Après son décès, c’est son fils Frank Willoughby Leslie, qui reprit les rênes de l’entreprise.


Pierre tombale située au cimetière St-Luke à Cap-aux-Meules. Photo Jean-François Petitpas.



[1] Robert Jamison Leslie fut député des Îles-de-la-Madeleine et partenaire dans Leslie, Hart & Co., ainsi qu’actionnaire de la Magdalen Island Steamship Co., Ltd. Il périt lors du naufrage du Lunenburg en 1905.

Quand Roland Chalmers Leslie [2] est né à Cap-aux-Meules, le 8 novembre 1912, son père Frank avait 29 ans et sa mère Isabel St-Clair Stewart, 24 ans. Roland Chalmers a épousé Tena Benita Buck le 17 août 1937 dans sa ville natale. Ils ont eu dix enfants en 17 ans. Il est décédé à Dieppe, au Nouveau-Brunswick, le 8 mars 2000, à l’âge de 87 ans.

[2] Le nom de Chalmers est à l'origine Chambers dans les registres, en l'honneur du Révérend Chambers. Une recherche du généalogiste Dennis M. Boudreau permet de retracer ces modifications de noms ainsi que l'origine des Chambers.

______________________________________________________________

Nous en savons plus sur l’histoire ayant conduit à la construction de l’aréna, en discutant avec les enfants de celui qui sera le contremaître principal des travaux : À la demande soutenue de son fils Roland Chambers [2] (nommé communément Bunny par les anglophones des Îles et prononcé Banney par ses amis francophones), Frank W. Leslie fournit les fonds nécessaires à la construction d’une première aréna aux Îles. Ce financement n’est venu qu’après un défi lancé à son fils, de trouver un constructeur aux Îles.

Bunny est commis voyageur et, comme les autres membres de la fratrie, n’obtient pas plus de faveurs de son père qui les élève sans gâteries. Raymond F. Gaudet, ami tenu en très haute estime par Bunny, fut désigné pour ce travail. Son expérience de construction aux Îles et dans des chantiers d'Halifax avec un de ses oncles, Harold Verge, pesait dans la balance. Mais c’est une mémoire exceptionnelle et sa grande capacité d’analyse qui le rendait apte à relever un tel défi. Après une simple visite d’arénas similaires en Nouvelle-Écosse, Raymond F. Gaudet conçoit les plans sur une grande table de la maison. 

La construction presque entièrement faite de planches doit être érigée en l’absence de toute machinerie de levée. Raymond F. Gaudet effectue lui-même les calculs de niveau de sol, des dimensions des socles de béton sans l’aide d’arpenteur ou d’outils modernes de calcul. Les arches sont directement bâties à terre, des planches sciées manuellement avant d’être montées les unes à la suite de l’autre pour constituer le toit. On aurait sans doute pu entendre une mouche voler le jour de la levée des trois premières arches. Raymond F. Gaudet a pu soupirer de soulagement après l’opération qui consistait à planter trois longs poteaux et y installer un palan couché vers la route principale.

Monsieur Gaudet fut par la suite responsable de la construction du bâtiment et de l’installation et l’entretien de la Gorton Pew. Son talent est tel qu’il parcourt les États-Unis et le Canada dans le cadre de ses fonctions dans l’entreprise. Son fils dit détenir encore une coupure de journal montrant son père recevant un diplôme honoris causa en ingénierie, alors que son père, né en 1912, n’a pu suivre qu’une 5e année d’études. La correspondance reçue ensuite par son père sera souvent suivie du titre d’ingénieur.

Outre l’aréna, l’usine de la Gorton Pew et les premiers bâtiments situés sur la Place des gens de mer, Monsieur Gaudet a également construit des bâtiments encore existants comme le premier édifice du Ministère des Transports du Québec,  le garage Irving et de nombreuses maisons aux Îles-de-la-Madeleine.


UNE CONSTRUCTION HORS DU COMMUN AU CŒUR DE CAP-AUX-MEULES



UNE ÉQUIPE SUPERVISÉE PAR RAYMOND F. GAUDET (À Félix)

 


1.       ?

2.       Léo Petitpas

3.       Augustin dit Dicky Gaudet (frère de Raymond)

4.      Possiblement Pierre D. Leblanc

5.       Flavien Gaudet

6.       ?

7.       ?

8.       Ephrem Gaudet 

9.       Gérard T. Boudreau

10.    Edwin Huet

11.    Alphonse Boudreau

12.    Raymond F. Gaudet, contremaître principal

13.    Cyrice Cyr

14.    Raymond D. Cyr

15.    ?

 

 Si des personnes reconnaissent les inconnus de la photo, merci d'en informer le Centre d'archives régional des Îles. Ceux surlignés en jaune ne sont pas identifiés de façon définitive.


Le 19 janvier 1954, ouverture de l’aréna à Cap-aux-Meules.

C’est avec une partie de hockey de ligue intermédiaire mettant en compétition « Les Flots » de L’Étang-du-Nord et l’équipe « Notre-Dame » de Fatima, que l’aréna est inauguré. – La Boussole, janvier ou février 1954, p.6




Le bâtiment put également servir à la tenue de l’événement du Bicentenaire acadien réunissant des milliers de personnes pour la reconstitution historique (pageant) présentée le 31 juillet 1955.

Le bâtiment fut sauvé in extremis un hiver, vers 1961, lors de l’incendie de l’hôtel Abeerdeen (nommé aussi Hôtel Gaudet) ; le bardeau d’asphalte côté sud était en partie fondu. L’usage d’une souffleuse à neige a protégé l’édifice. Cet incendie a détruit plusieurs bâtiments du village de Cap-aux-Meules.

Photo: Collection Alpide Cyr

Vue du chemin du Quai, vers la fin des années 1950, à Cap-aux-Meules, en face duquel fut érigé l’aréna.

On distingue au centre le Mistral devenu bureau de C.T.M.A. ainsi que l’ancienne Banque Nationale, située en avant de l’aréna. Le restaurant Paul Bourque est sur le coin gauche. À droite de la rue principale l’Hôtel Aberdeen qui fut détruit par le feu en 1961.

À droite de la sortie du chemin du Quai se trouve la première centrale électrique de la Coopérative d’électricité des Iles et, un peu plus loin, le garage Clarke ainsi que les réservoirs de pétrole de Esso Impérial. Leur présence n’est pas étrangère au fait que l’un des fils de Frank Willoughby, soit Gerald Stewart Leslie, était agent pour l’Imperial Oil.


 VOCATION DU BÂTIMENT APRÈS 1965

Une partie du bâtiment servit de loyer et de station de service de taxi pour Antoine Vigneau. Durant les années 1970, il abritait l’hôtel de ville de Cap-aux-Meules, qui avait racheté l’édifice mis en vente par le Syndic des Leslie en 1965.  

  

PROJET DE REVITALISATION EN 2011

Des plans de revitalisation de la rue Principale de Cap-aux-Meules ont permis en 2011[3], de maintenir l’usage du bâtiment pour des activités minimales de conservation jusqu'à la démolition ultime en octobre 2020. Le Centre d’archives régional des Îles a limité ses recherches historiques aux années reliées au propriétaire initial, Roland Chalmers dit Bunny Leslie et aux efforts déployés par les ouvriers dirigés par Raymond F. Gaudet, un ingénieur-né, pour une construction rurale exceptionnelle.

 


[3] Le Radar, 15 décembre 2011

mercredi 20 novembre 2019

Éphéméride... 20 novembre - Naufrage du SS Albert en 1879


20 novembre 1879 :

Le navire SS Albert échoue au pied des buttes des Demoiselles le 20 novembre 1879, alors qu’il est ancré dans la Baie de Plaisance. 


Ce navire fut tout d’abord la propriété du capitaine John Calhoun de Saint-John, au Nouveau-Brunswick. Construit à Hopewell (N.B.), et lancé le 28 juin 1872, il fut ensuite vendu à James King qui transféra l’enregistrement au port d’Halifax en 1874.
Ce dernier répondit à l’appel d’offres pour le service de courrier postal du Gouvernement jusqu’en 1877. À raison de 2 fois par mois, sauf l’hiver, le navire devait se rendre de Pictou aux Îles-de-la-Madeleine, avec un arrêt à Georgetown et Souris, à l’Ile-du-Prince-Édouard. En 1877, le contrat est transféré à W.Charles Anderson jusqu’en 1879, avec le même navire.

Après son hivernement sur la grève de Havre-Aubert, il fut remorqué par le Scud le 10 juin 1880, pour être réparé à Pictou. Le 20 décembre 1881, le SS Albert fut détruit par le feu à Indian Cove, en Nouvelle-Écosse.


Références:

Liste condensée des naufrages du Centre d'archives régional des Îles, 2011
Clark, Byron. The Pictou-Magdalen Islands run 1874-1960 The Days of the Coal Burners,2018, p.11-12

jeudi 23 novembre 2017

Éphéméride... 23 novembre - Naufrage du vapeur St-Olaf en 1900

23 novembre 1900:

Le vapeur en acier de 74 tonneaux, le St Olaf, enregistré à Québec, Qc. en 1882 sombre le 23 novembre 1900, lors d'une violente tempête à l'entrée du port de Sept-Îles. On dénote 26 pertes de vie. Le Saint Olaf faisait la navette entre les Îles de la Madeleine, Souris, Charlottetown et Pictou au cours des années 1891-1895, ainsi qu'en 1899. ll était la propriété de R.J. Leslie, marchand de Havre-Aubert. Ce dernier a perdu plusieurs bateaux lors de naufrages mais le navire SS Albert faisant la liaison Les Îles-Souris-Charlottetown entre 1875-1880 ne lui aurait pas appartenu contrairement aux sources qui en font mention, si on se fie à un article de journal de l'époque. Ce bateau fit naufrage un 20 novembre 1879, sept ans après sa construction.

Dans son dernier livre, Chantal Naud nous offre également un extrait de cet événement recensé dans le journal L'Évangéline:

Le Saint-Olaf

Les Madelinots qui, au mois d’août 1894, vont vers Chéticamp, voyagent à bord du Saint-Olaf lit-on dans le reportage de L’Évangéline.


Au XIXe siècle, le Saint-Olaf, navire de 150 pieds par 22, faisait la navette entre la Côte-Nord, les îles de la Madeleine, les côtes gaspésiennes et également entre Québec et les côtes du Labrador. Dans la nuit du 21 au 22 novembre 1900, au retour de la Côte-Nord, le navire, pris dans une furieuse tempête de vent d'est et de neige, dévie de sa course et donne sur les récifs à l'est de l'île Grande-Boule, près de Sept-Îles. C'est une catastrophe : 21 morts, aucun survivant. Quelques jours plus tard, on découvrait l'épave dont la cabine de commande s'était détachée et qui fut retrouvée dans l'anse appelée depuis l’anse Saint-Olaf. (Voir le texte dans Le Journal acadien L’Évangéline aux Îles de la Madeleine de Chantal Naud, aux Éditions Vignaud. 2014 ; chap. 5, partie B, p. 155.
 










Références:

Liste condensée des naufrages du Centre d'archives régional des Îles, 2011
Landry, Frédéric. Dernière Course, La Boussole, 1989.


vendredi 27 octobre 2017

Éphéméride... 27 octobre - Le commis de la banque...


Modèle de billet émis par la Magdalen Island Bank, invention de Sir Isaac
Coffin au même titre que son token. Ce billet appartenait à la collection de
James Watt Junior (1769-1848) et fut vendu aux enchères en 2009
pour la somme de 11500$. Il ne s'agit toutefois pas du billet promissoire
 dont il est question dans l'article du jour.
.

27 octobre 1919 :

Le commis de la Banque Nationale est accusé d'avoir converti à son propre usage un billet promissoire de 1000$ de la Compagnie Wm. Leslie.

vendredi 6 octobre 2017

Éphéméride... 6 octobre - Naufrage de la goélette Onato en 1917

6 octobre 1917:

La goélette Onato de 35 tonneaux, immatriculée à Cap-aux-Meules, échoue à la barre du chenal de Grande-Entrée. Propriété de William Gasper Leslie, celle-ci avait été construite à Havre-aux-Maisons en 1910.

Références: 

Mercantile Navy List 1914, p. 904.
Liste condensée des naufrages du Centre d'archives régional des Iles, 2011

mercredi 20 juillet 2016

Éphéméride... 20 juillet - Achat de l'Île Brion par William Dingwell en 1896

La maison des Dingwell au début des années 30, sur l'Île Brion
Source: Collection Jean-Guy Poirier.


20 juillet 1896 : 


Un des premiers éleveurs-agriculteurs et habitants anglophones des Îles, M. William Dingwell, époux de Margaret Aitkens (m.1872), fille de Sarah Burke et James Aitkens de Cap-aux-Meules, achète l'Île Brion de Co Brasset (gouvernement) sous forme de bail. Il renouvelle celui-ci le 6 avril 1899 sauf les lots 12 et 15 déjà vendus.


Il fut télégraphe sur l'île Brion durant plusieurs années. Un reçu émis par le chef opérateur télégraphique Auguste LeBourdais, le 28 mai 1903, fait foi d'un salaire mensuel de 4,16$. Il est décédé après être paralysé durant plus d'un an dans sa maison de l'Île Brion.



Margaret Aitkens, la femme de William Dingwell, vend sa part de l'Île, le 15 janvier 1929, à Frank W. Leslie.

Voir la biographie de William Dingwell

vendredi 15 juillet 2016

Éphéméride... 15 juillet - On paie cher ses hardes cirées en 1929

15 juillet 1929:

Sur un reçu de 1929 de l'entreprise Magdalen Fisheries Limited , on apprend que le pêcheur Everett Dickson paie ses hardes cirées (rubber suit) 6,25$, une somme importante pour l'époque. Comme en fait foi le reçu, le paiement se faisait en échange des prises du pêcheur après l'achat effectué le 29 avril. Dans ce cas-ci, le marchand Leslie est à la fois l'acheteur du poisson et le vendeur des équipements de pêche, ce qui permettait un certain monopole de l'industrie, monopole courant avant l'instauration de coopératives de pêcheurs dans les années 40, et même après.

Référence: Centre d'archives régional des Îles, Reçu de la collection Gregory Chapman


vendredi 15 janvier 2016

Éphéméride... 15 janvier - Achat d'une terre à l'Île Brion par Frank Leslie


Plage de la "Saddle" à l'Île Brion. Source: Jean-Guy Poirier
15 janvier 1929 :


Margaret Dingwell, la femme de William Dingwell, vend sa part de l'Île Brion à Frank W. Leslie.