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samedi 21 août 2021

Éphéméride... 21 août - Aaron Clark périt en sauvant deux jeunes nageuses en 1986


Il y a 35 ans, se produisait un grand acte d’héroïsme aux Îles-de-la-Madeleine. Aaron Lorne Clark, alors âgé de 25 ans, fils de Leonard Clark, se jette à l’eau pour aller porter secours à deux jeunes nageuses en péril à Ad’s Cove, près d’Old Harry. N’écoutant que son courage et malgré de fortes vagues et de puissants courants, le jeune technicien électronicien et fondateur de la compagnie NAVCO, réussit à aller rejoindre les deux nageuses en faisant une chaine humaine avec sa sœur Elaine. Mais lors du sauvetage, il fut emporté par une vague qui brisa la chaîne.

À titre posthume et pour son geste héroïque accompli dans des circonstances très périlleuses, le Gouverneur général du Canada, le décora le 19 août 1988 de l'Étoile du Courage, une des trois médailles créées en 1972. Sa sœur Elaine reçut la Médaille de Bravoure qu’elle accepta en toute humilité et en l’honneur de tous ceux qui ont bravé la mer ce jour-là pour retrouver son frère..

Une inscription en l'honneur du courage d'Aaron est gravée sur les portes de l'église St-Peter's-by-the-sea à Old Harry de même qu’une sculpture intitulée « Les portes de l’infini », réalisée par François Lapierre avec un texte de Madeleine Saint-Jean. Cette œuvre fut offerte par la famille et les amis d’Aaron; elle représente  un hymne au courage et à la victoire de la vie sur la mort



Pour les lecteurs de la communauté anglophone, nous reproduisons l’article paru à l’époque de la remise des médailles, dans le journal The First Informer :

Magdalen Islands: Aaron Clark of Old Harry, Magdalen Islands, has recently been awarded with the Star of Courage, Posthumously, by the Governor general. […] Elaine Clark, also of Old Harry, has been awarded a Medal of Bravery.

Although it was a warm, sunny afternoon at Ad's Cove near Old Harry, Magdalen Islands, on August 21, 1986, the wind was strong, the waves extremely high and the undertow unusually heavy, the aftermath of a hurricane which had passed through the Gulf of St. Lawrence. Several teenagers were diving under the waves off a point of rock to one side of the beach when Aaron Clark and his sister Elaine arrived at the scene.

Aware of the dangerous undertow and currents sweeping around the point, they warned the group to come back to shore. Within minutes one of the girls, caught by a wave and carried out into the current, began to panic. The other swimers, experiencing difficulty themselves, were unable to help her. Aaron Clark and his sister immediately formed a human chain with other people at the beach in order to reach the struggling victim.

Just as her brother reached the girl, a huge wave swamped the chain and broke it. Seeing her brother being carried out to sea by the current, and knowing that he was not a strong swimer, Elaine swam to him and tried to hold him above the water, but despite her efforts he slipped beneath the waves. All of the other people involved were able to return safely to shore.

These acts of heroism have been recognized […] on August 19, 1988.

There are three decorations for bravery: The Cross of Valour, the Star of Courage, and the Medal of Bravery. The decorations were instituted in 1972 and since then 1,203 have been awarded.

Elaine Clark finally decided to accept her medal, with great humility, in honour of all who participated in the search for Aaron's body in the prevailing, perilous, climatic conditions




Image :                   Photo fournie gracieusement par Pauline Clark, sœur d’Aaron. 

Références :        The First Informer 4th Year no 9, July 15, 1988, p.1

                               Le Radar, 29 août 1988, p.7







mardi 17 avril 2018

Éphéméride... 17 avril - Tragédie à Grande-Entrée en 1936






17 avril 1936 :

Noyade de six marins des Îles en traversant le chenal de Grande-Entrée:

Ralph Foster Hilton Clark (27 ans), 
Colin Baxter Turnbull (23 ans) à Colin Walter et Lottie Victoria Clarke, 
John Adrian Archibald dit Arch (19 ans) et son frère Edward Aubrey (17 ans) à Archibald Winslow Dunn et Minnie Chenell, 
John Raymond Ellison dit Ray à Isaac Edward Dunn  (37 ans)
Orrin Clarence Dingwell (29 ans) à Nathan et Elizabeth Burke, un pêcheur venant de l'Ile-du-Prince-Édouard

Seul Henry Clarke survit à la tragédie selon deux versions des journaux (trouvé mi-conscient et agrippé au bateau à l'envers ou ayant nagé jusqu'à la rive). C'est une grosse vague qui a renversé leur embarcation comme ils arrivaient à l'entrée du port.

Le parcours de la page généalogique de la famille Clarke sur le site Ancestry nous donne des détails relevés par des personnes de Grosse-Île. Trois des garçons étaient des fils Dunn, un était Orrin Dingwell et les deux autres étaient des Clark. Seul Henry a survécu lorsque l'embarcation s'est renversée.  Une vague du sillage du Lovat, arrivé au port de Grande-Entrée, a provoqué la tragédie survenue dans le chenal. Un autre jeune garçon nommé Irvin devait embarquer mais était en retard. Il courait sur la falaise lorsqu'ils sont partis sans lui.

Le survivant Henry Clarke s'enrôle lors de la deuxième Guerre Mondiale et épouse Irena Welsh. Il décède le 29 avril 1968. Son épouse lui survit jusqu'en septembre 2001.

Sources:  

Journal San Antonio Express de San Antonio, Texas du 17 et 18 avril 1936
Journal San Antonio Light de San Antonio, Texas du 18 avril 1936 
Journal Reno Evening Gazette de Reno, Nevada du 17 avril 1936
Journal L'Action Catholique, 20 avril 1936
Site web Ancestry









 






























jeudi 18 janvier 2018

Éphéméride... 16 janvier - Un sauvetage héroïque en 1918

 16 janvier 1918: Un sauvetage héroïque...


Dans la CHRONIQUE MARITIME du Journal Le Madelinot du 6 février 1967, le père Frédéric Landry raconte le sauvetage héroïque effectué le 16 janvier 1918 par Allen Clark de Grande-Entrée, et qui lui vaut la médaille Carnegie:

« Le 16 janvier 1918, Allen Clark et Jack Keating aperçoivent à environ un quart de mille de la Côte de Grande-Entrée un petit bateau immobilisé dans la glace. Il y a deux hommes à son bord qui gisent là inertes. Il faut trouver un moyen pour les aider à mettre pied à terre au plus tôt car le froid est très violent. Une faible couche de glace couvre l'espace séparant le bateau de la côte. Il est impossible de marcher sur cette glace trop mince pour supporter un homme. Que faire? Allen trouve un moyen étrange et dangereux qu'il est prêt à expérimenter lui-même.

Allen apporte deux grandes planches qu'il pose sur cette légère couche de glace. Ensuite il s'attache solidement par le buste à une longue corde qui est tenue par son ami Jack Keating. Accoutré ainsi, il commence à ramper sur ces planches qu'il glisse avec précaution l'une après l'autre. S'il perd son équilibre ou si la glace se brise il y a encore la corde comme moyen de salut. Mais la corde pourrait-elle ramener à terre cet homme au travers une glace brisée et l'eau froide qui paralyse rapidement? Il y a un grand risque à prendre, mais tout calcul disparaît pour un homme généreux devant le sauvetage de deux vies humaines.


Il faut beaucoup de sang-froid et de courage pour entreprendre une telle expérience. Lentement, conscient du danger Allen progresse pouce par pouce vers le petit bateau. Enfin il rejoint deux hommes transis par le froid, presque agonisants qui avaient laissés
l'Ile-d'Entrée 48 heures plus tôt avec l'intention d'atteindre Havre-Aubert. Les vents et le froid qui formaient une couche de glace au bord des côtes leur avaient fait perdre espoir de mettre pied à terre.

Au prix de grandes difficultés, le sauveteur réussit à ramener à terre ces deux hommes à demi inconscients. L'un des rescapés Paul Chennel dut faire amputer ses doigts gelés. L'autre, Rube Welsh un adolescent qui avait été fouetté par le vent glacé, rendu
inconscient par un froid au dessous de zéro se remit lentement de cette douloureuse épreuve. Grâce à la générosité et au courage d'Allen Clark, deux hommes eurent la vie sauve. Son geste de noblesse fut reconnu par quelques-uns seulement. Aujourd'hui qu'il a atteint sa quatre vingt-quatrième année, nous voulons simplement rappeler son courage.»


Henry Clarke Jr avait 34 ans au moment du sauvetage, il était l'époux d'Evelyn Taker. Il est décédé le 14 octobre 1969, peu de temps après la parution de cet hommage.


mardi 3 mai 2016

Leonard Clark - 1922-2016



Leonard Clark est né le 18 décembre 1922. Il est le fils de Henry Allen Clarke (à Henry à Henry à James) de Old Harry et Evelyn Taker (à Herbert et Ada « Annie » Clarke). Il est le huitième d’une famille de 13 enfants.  

Son arrière-grand-père, son arrière-grand-oncle William « dit Bill » et son arrière-arrière-grand-père James, arrivés aux Îles entre 1827 et 1832, apportèrent leur aide aux rescapés du naufrage de la barque irlandaise « Miracle » * en 1847 où au moins 150 immigrants trouvèrent la mort; plus de 250 furent toutefois sauvés grâce à leurs soins. Ces secours ont d’ailleurs coûté la vie à l’épouse de James, Mary Goodwin, quelques mois plus tard lorsqu’elle contracta la fièvre du typhus et du choléra contractée durant ces soins. Le récit de ce naufrage transmit par ses ancêtres, fut publié en 1992.[i]  Plusieurs Clark faisaient partie de ce naufrage. Paradoxalement,  l’arrière-grand-père maternel de Leonard était un naufragé du nom de Tager lors du naufrage de la barque « Good Intent » à Pointe-aux-Loups le 16 décembre 1856.  


Trouver plus d’informations sur ses propres ancêtres a sans doute motivé Leonard Clark à effectuer toutes ses recherches sur les naufrages autour des Îles. Le 1er juillet 1988, il dresse d’ailleurs une liste des naufrages qui ont eu lieu dans les alentours de l’Ile Brion à partir d’autres sources que les listes de navires marchands (Mercantile Navy List) qui ne commencent officiellement que vers 1849.


En 1969, en mémoire de ceux qui ont péri durant la tragédie du Miracle, Leonard Clark fait ériger une croix au bout de la Pointe de l’Est. On mentionnait encore trouver les traces de cette croix ensablée en 1988, dans une des éditions de  « The First Informer ». Un docufilm de 1980[ii] permet de voir des images de cette croix et une entrevue avec Monsieur Clark.



It is on the far end of the beach of Old Harry at East Point that a cross was erected in 1969 in memory of the "Miracle", one of our largest documented shipwrecks, and of ail the fishermen who have lost their lives in these waters. Over the years the cross has blown down, but remains of it can still be found if you are energetic enough to tramp the sand dunes and search.[iii]



La vie de Leonard Clark est trop longue pour en énumérer toutes les facettes avec justice, lui qui se disait vieux dès l’âge de 20 ans, après ses 3 ans de services actifs dans l’armée (1942-1945) et une vingtaine d’années dans les Forces armées Canadiennes. Voir des amis mourir sur la base auprès de lui l’a marqué à jamais.  Après avoir épousé Charlotte Clark, il tente une nouvelle vie pendant une dizaine d’années dans la pêche, jusqu’au décès accidentel de son fils Roy, en 1972, à l’âge de 15 ans. C’est cette tragédie qui lui fera abandonner ce métier risqué et exploiter durant plusieurs années, des champs de fleurs et de fraises à Old Harry.


Il est connu à travers les îles entières à la fois pour ses talents d’agriculteur et sa passion pour les naufrages et l’histoire. Au fil du temps, il dessine à la main une carte des naufrages repérés ou recensés autour des Îles, dont plusieurs chercheurs, même le Père Frédéric Landry, ont pu puiser abondamment pour leurs écrits. En 2008, il affirmait qu'au moins 1000 naufrages avait eu lieu dans les eaux autour des Îles-de-la-Madeleine.


En août 1986, Leonard Clark voit à nouveau sa famille touchée par un acte de courage qui coûte la vie à son fils de 25 ans, Aaron. Celui-ci est happé par une vague alors qu’il sauve, avec l’aide de sa sœur Elaine et une longue chaîne humaine, la vie de deux jeunes nageuses sur la plage d’Old Harry. Il obtiendra une médaille de bravoure à titre posthume pour ce geste. Un tel altruisme semble transmis directement des gênes de ses ancêtres. Une plaque commémorative en l’honneur de son fils est installée sur les portes de l’Église de Old Harry :  The doors are a memorial to Aaron Clark who drowned in the summer of 1986 while successfully saving the lives of two teenage girls caught in an undertow.”   


Le décès de cet autre fils, presque 15 ans après celui de Roy, semblait gravé dans le destin de cette famille éprouvée, mais dont la résilience demeure indéfectible. Pour conjurer le passé ou peut-être répondre à des questions existentielles, il consacre encore plus de temps à la recherche et l’histoire des Îles.  En 1988, Leonard Clark participe activement avec l’équipe de l’archéologiste Moïra McCaffrey , chargée de dresser l’inventaire du potentiel archéologique des Îles. Ayant lui-même identifié des sites à Old Harry, montrant les traces de la chasse active aux morses qui s’y déroulait, il accorde à l’archéologue plusieurs mois de bénévolat. Il participera d’ailleurs à de nombreuses entrevues et publications. Une de ses premières apparitions audiovisuelles s’avère être le docufilm L’Épave de la Dune de l’Est tourné en 1980, par Richard Lavoie. Dans ce récit, il se souvient du jour où il se rendit avec son père jusqu'à l'épave du film, une goélette de Nouvelle-Écosse échouée en 1927.  Sa dernière participation de nature plus biographique, fut celle du docufilm The Legends of Magdalen Islands il est le personnage-clef.  Legends of Magdalen explores the shipwrecks and treasures of Québec’s Magdalen Islands.  (This) 45 mins documentary is led by Leonard Clark, a local fisherman, farmer and self-taught archeologist, who has studied hundreds of sunken ships around the Islands."


Ce film, vu en première mondiale dans l’église de Old Harry le 3 août 2013, fut récipiendaire de nombreux prix. Il fut également présenté sur CBC’s Absolutely Quebec, The Documentary Channel (Canada) et fut diffusé pendant plusieurs mois sur les vols d’Air Canada. [iv] Le producteur et réalisateur Gregory Gallagher se dit honoré d’avoir pu rencontrer Monsieur Clarke et réaliser ce film inspiré de sa vie :  “I am honoured to have had the opportunity to meet Leonard and help create a film legacy of his life called "Legends of Magdalen".”


Le 28 avril 2016, Leonard Clark décède à l’âge de 93 ans. Il était l’époux de feu Charlotte Clarke et le père d’Elaine, Sandra, Pauline, Douglas, Angela, Roma, feu Roy et feu Aaron. Il avait 12 petits-enfants : Melanie, Saul, Lana, Lorelie, Lars, Kristy, Katelyn, Sarah, Jessica, Jenna, Corey, Neil et deux arrière-petits-enfants Maelle et Elliot. Une de ses sœurs, Rhoda Davies, lui survit toujours, ainsi que le leg historique que représente le fruit de ses longues recherches sur l’histoire des Îles.


Le personnel et les membres du Conseil d’administration du Centre d’archives régional des Îles offrent leurs plus sincères condoléances aux familles éprouvées.




Note :  La « Miracle », une barque de trois mâts à hunier, sombre peu après être enlisée dans le sable de la Pointe de l’Est, le 19 mai 1847 avec 408 émigrants irlandais à son bord. Au moins 150 personnes auraient péri durant le trajet, le naufrage, la nage et le voyage du retour vers la Nouvelle-Écosse. (éphéméride à paraître le 17 mai). Un autre article en fait mention dans le blogue du Centre d’archives.

Many thanks to Linda Hart, Gregory Gallagher's wife, who allows us the use of her painting for this biography and to Saul Clark-Gagnon who gived us more detail on his grandfather life.



[i] Info Géo Graphes, Québec, Numéro1, avril 1992, p.107

[iii] The First Informer 1988, July 1th, supplement The Magdelen Islands p. 11
[iii] L’épave de la Dune de l’Ouest. Coproduction Richard Lavoie et Télé-Québec, 1980, 28 : 40 min.


[iv] The Legends of Magdalen Islands. Parafilms. Produit et réalisé avec Gregory Gallagher film documentaire de 45 min. sur l’histoire maritime et les épaves qui entourent les Îles, 2013, 45 min.



Boudreau, Dennis M. Dictionnaire généalogique des familles des Îles-de-la-Madeleine 1760-1948, 2003


lundi 22 octobre 2012

Éphémérides 22 octobre... Visite de René Lévesque

Denise Leblanc-Bentey, René Lévesque et Ruth Clark, ancienne
 mairesse de Grosse-Île.  Source photo et références:
Fonds Achille Hubert AP1-P2715 , Le Radar, 26 octobre 1982, pp.1 et 4

22 octobre 1982 :

Visite de René Lévesque, premier ministre du Québec, aux Îles, en compagnie de Denise Leblanc-Bentey et du Ministre des Transports Michel Clair.  Alors qu'il venait officiellement inaugurer la mine de sel, le premier ministre soulignait que non seulement l'on parlerait des Îles au printemps durant la saison du homard ou durant l'été à cause du tourisme mais que, grâce à l'industrie du sel, on en parlerait à l'année...