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samedi 9 septembre 2017

AC1-S35 Fonds Père Raymond Cyr, prêtre


1943-1980. – 0,25 ml de documents textuels, 6 pièces iconographiques, 1 artefact


Histoire administrative / Notice biographique

Cette collection rassemble majoritairement les dossiers relatifs au Comité des œuvres madeliniennes, aux activités relatives au travail du Père Raymond Cyr comme directeur de l’école Normale de Havre-aux-Maisons, comme aumônier des croisades eucharistiques et organisateur des retraites de prêtres aux Îles, ainsi que sa participation au comité d’étude régional sur l’alcool. Plusieurs documents témoignent de son implication pour l’aide apportée aux élèves voulant continuer leurs études à l’extérieur des Îles et une partie concerne les activités du conseil de Fabrique de la paroisse Sainte-Madeleine (29 feuillets de 1966-1967). 

Portée et contenu :

La majorité des documents couvrent surtout 1965-1970. Quelques correspondances témoignent d’un séjour d’hospitalisation en 1970. Des photographies reliées à des membres du clergé.  À noter : un artefact illustrant le Couvent Notre-Dame des Flots sous forme de tampon encreur, probablement utilisé lors de correspondance officielle à titre d’école, ainsi qu’une photographie reçue des architectes de la nouvelle église Sainte-Madeleine. Sa collection du journal rural La Boussole (1952-1963) couvre une importante période enrichissant cette série de publications historiques locales et justifie l’ouverture d’une collection sous cette appellation puisqu’il fut un de ses plus importants collaborateurs. Un inventaire d’archives municipales a permis de découvrir ce fonds.

Restrictions

Le fonds n'étant pas traité et contenant des données personnelles, une restriction d'accès est actuellement en vigueur sauf en ce qui a trait aux collections de la Boussole.

Termes rattachés :

Éducation
Religion
Patrimoine
Église
Havre-aux-Maisons
Tempérance
Alcool
Histoire rurale

jeudi 30 juin 2016

Maladies et misères des premiers colons, au temps de Champlain


Maladies et misères des premiers colons

L'histoire de l’ile de Sainte-Croix et le Scorbut (le chirurgien-barbier)

L’Île Sainte-Croix est située aujourd’hui en territoire américain entre le Nouveau-Brunswick et le Maine. En 1604, les explorateurs Pierre Dugua de Mons et Samuel de Champlain ont fondé à cet endroit le premier établissement français en Amérique du Nord. On y trouvait 79 hommes. La colonie sera ensuite implantée en 1605 à Port Royal (Nouvelle-Écosse)après avoir vu 45% de ses hivernants décimés par le scorbut.

En 2003 une équipe d’anthropologues judiciaires découvre un crâne sur l’emplacement du cimetière de la petite colonie. L’anthropologue Robert Larocque, chargé de cours au Département d’histoire de l’Université Laval et spécialiste de l’étude de squelettes trouvés dans un contexte archéologique, faisait partie de l’équipe américano-canadienne qui a découvert le crâne. En fait, il s’agissait d’un suivi de recherche sur de premières fouilles qui avaient été effectuées en 1969. La découverte du crâne dont la calotte avait été sciée, montrait la première intervention d’une autopsie dans le nouveau-monde.


Source: Patrimoine militaire canadien - Habitation de Port Royal 1605 détruite en 1613 par des colons anglais de Virginie

L’analyse a révélé que le colon est bel et bien mort du scorbut, une déficience nutritive en vitamine C qui affaiblit les tissus et qui cause l’anémie. Le 10 novembre, la télévision américaine a traité de cette autopsie crânienne pratiquée à l’hiver 1604-1605 à l’Île Sainte-Croix lors de l’émission Skeleton Stories au canal spécialisé Discovery Health.

Notons que l’'hivernement sur l'île Sainte-Croix en 1604  fut très rude : la neige apparaît en octobre et dure jusqu’en avril. Le scorbut était une maladie que l'on ne comprenait guère à l'époque, mais qui faisait de nombreux ravages chez les explorateurs et les marins. 

Il est facile de présumer comment la colonisation aux Îles-de-la-Madeleine fut autant une entreprise hasardeuse. Les hivers de disette semblaient le lot de tous ses habitants jusqu'à l'époque des communications. Un missionnaire de passage mentionne à un moment des repas de soupe à la vache-marine défraîchie...
 

Références:

Séguin, Maurice K. Samuel de Champlain, L'entrepreneur et le rêveur Éditions Septentrion, 2008, 384 p. (Extrait)






jeudi 23 juin 2022

Éphéméride... 23 juin - Des étudiants des Îles-de-la-Madeleine au Collège Saint-Anne en 1893

Les étudiants Dolor et Mark Delaney, de même qu'Alibée Thériault font partie de la cohorte de premiers élèves finissants du Collège Saint-Anne à Baie Sainte-Marie. Ce collège ouvrait ses portes en 1890. Les annuaires et albums de finissants permettent de tracer le parcours de plusieurs ancêtres ou membres du clergé.  Bien que les étudiants et étudiantes aient été sollicitées pour faire leur noviciat, certains ont choisi un parcours académique leur permettant s’exercer des métiers professionnels.


Annuaire du Collège Sainte-Anne, 1893


Source: 

Annuaire du Collège Sainte-Anne - Annual directory of Sainte-Anne College, Church Point, N.S.[Weymouth, N.S.] : Collège Sainte-Anne, 1893. https://www.canadiana.ca/view/oocihm.8_01830_1 [consulté le 20 juin 2022]



mardi 4 avril 2023

Éphéméride... 4 avril - Décès de Mgr Jérémie Blaquière en 1941

Source: Histoire des acadiens de l'IPE,
1976 par JH Blanchard

Décès de Mgr Jérémie Blaquière, curé de Lavernière, à l’âge de 75 ans.


Jérémie Blaquière est né à Rustico sur l’Île-du-Prince-Édouard le 6 août 1865. Il est le sixième d’une famille de onze enfants dont les parents sont André Blaquière et Marguerite Pitre.


Après quatre ans d’études à Rustico où il fait son école normale au collège Prince de Galles, il entre au Collège Saint-Dunstan. Il y fait ses études classiques et obtient son baccalauréat. Il poursuit ses études au Grand Séminaire de Québec. Le 9 juin 1892, il est ordonné à Charlottetown puis, pendant trois mois, il sera vicaire sacerdotal dans son village natal de Rustico. Le 27 septembre 1892, il est nommé curé de la paroisse Sainte-Madeleine de Havre-aux-Maisons où il demeure pendant sept ans.


Le 28 novembre 1899, il obtient la cure de Saint-Pierre de Lavernière où il entreprend la rénovation et l’agrandissement de l’église ainsi que la construction de l’Académie Saint-Pierre un peu plus tard. Mgr Blaquière avait à cœur l’éducation. Il a été membre du Bureau des Examinateurs et c’est lui qui présente aux députés de l’Assemblée nationale du Québec, son projet d’école normale pour les Îles-de-la-Madeleine. Il est nommé Prélat domestique (Vicaire général) le 8 novembre 1932. D’une nature autoritaire, dynamique et sociable, plusieurs Madelinots l’appréciaient et se sont réunis en grand nombre lors des funérailles suivant son décès, le 7 avril 1941, à 75 ans et 8 mois.




Source : Blanchard, J.H., Histoire des Acadiens de l'Île-du-Prince-Édouard, Williams & Crue Limited, Summerside, 1976, np. Voir exposition virtuelle de l'église de Lavernière.


Naud, Chantal. Îles-de-la-madeleine. Deux siècles d'histoire : 1793-1993, Les Éditions Vignaud, p.86       

dimanche 14 novembre 2021

Éphéméride... 14 novembre - Mgr Blaquière à Lavernière

Mgr Jérémie Blaquière est nommé curé de Lavernière.

Jérémie Blaquière est né à Rustico sur l'Île-du-Prince-Édouard le 6 août 1865. Il est le sixième d'une famille de onze enfants dont les parents sont André Blaquière et Marguerite Pitre.

Après quatre ans d'études à Rustico où il fait son école normale au collège Prince de Galles, il entre au Collège Saint-Dunstan. Il y fait ses études classiques et obtient son baccalauréat. Il poursuit ses études au Grand Séminaire de Québec. Le 9 juin 1892, il est ordonné à Charlottetown puis, pendant trois mois, il sera vicaire sacerdotal dans son village natal de Rustico. Le 27 septembre 1892, il est nommé curé de la paroisse Sainte-Madeleine de Havre-aux-Maisons où il demeure pendant sept ans.

Le 28 novembre 1899, il obtient la cure de Saint-Pierre de Lavernière où il entreprend la rénovation et l'agrandissement de l'église ainsi que la construction de l'Académie Saint-Pierre un peu plus tard. Mgr Blaquière avait à coeur l'éducation. Il a été membre du Bureau des Examinateurs et c'est lui qui présente aux députés de l'Assemblée Nationale du Québec, son projet d'école normale pour les Îles-de-la-Madeleine. Il est nommé Prélat Domestique (Vicaire général) le 8 novembre 1932. D'une nature autoritaire, dynamique et sociable, plusieurs Madelinots l'appréciait et se sont réunis en grand nombre lors des funérailles suivant son décès, le 7 avril 1941, à l'âge de 75 ans et 8 mois.


Source : Blanchard, J.H., Histoire des Acadiens de l'Île-du-Prince-Édouard, Williams & Crue Limited, Summerside, 1976, np. Voir exposition virtuelle de l'église de Lavernière.


Naud, Chantal. Îles-de-la-madeleine. Deux siècles d'histoire : 1793-1993, Les Éditions Vignaud, p.86

mardi 19 juin 2018

Repères historiques de l'hôpital Notre-Dame-de-la-Garde

Sources : Bibliothèque et Archives du Québec BANQ.

Repères historiques pour la construction de l'hôpital des Îles-de-la-Madeleine:

2 mars 1936 : 
Le conseil municipal de l’Étang-du-Nord adresse une demande au ministère pour la construction d’un hôpital. Celui-ci ne sera construit qu'en 1938.

Décembre 1936:  
Premiers pourparlers avec les Soeurs de la Charité de Québec pour la fondation d'un hôpital-Sanatorium aux Îles-de-la-Madeleine.



13 mars 1937 :
Le Conseil Général de la Communauté les Soeurs de la Charité de Québec accepte l'offre du Gouvernement. 

Le 4 juin 1937:
La Révérende Mère Saint-Robert, Supérieur Générale, et la Révérende Mère Sainte-Darie, économe générale, arrivent aux Îles dans le but de choisir le site.

Début septembre 1937:  
Les travaux de construction commencent


19 juin 1938: 
Bénédiction de la pierre angulaire par Mgr J.A.H. Blaquière, curé de Lavernière.

Le 26 juillet 1938 :
Les six religieuses suivantes sont nommées pour s'occuper de l'hôpital Notre-Dame-de-la-
Garde:
Chapelle de l'hôpital- Collection AC1-S34

Soeur Saint-Louis-de-la-Gonzague (Alice Pelletier) supérieure.
Soeur Saint-Joseph-des-Lis, (Ernestine Rioux) Assistante supérieure.
Soeur Sainte-Angèle-Marie (Louise Joyal) Conseillère.
Soeur Sainte-Marie-Thérèse, (Cécile Rondeau)
Soeur Sainte-Aurélie, (Anysie Loiseau)
Soeur Saint-Laurinus, (Corine Breton)

Une septième les accompagne et reviendra le printemps suivant: Soeur Saint-Ludovic, (Georgiana Bérubé).

11 décembre 1938: 
Première messe célébrée dans la chapelle de l'hôpital par Mgr J.A.H. Blaquière 

12 décembre 1938: 
Le Révérend Pierre Gallant, curé de Bassin, est le premier aumônier et y passe l'hiver

29 janvier 1939 :
Le premier malade (cas d'urgence) admis à l'hôpital est Mlle Hilda Cyr, de Boisville. 

9 juin 1939 : 
Bénédiction de l'hôpital présidée par Son Excellence Mgr J. Antoine 'Sullivan, évêque de Charlottetown, accompagné de Père Gavan Monagham, de Mgr J.A.H. Blaquière, curé de Lavernière, du Révérend André Arsenault, directeur de l'Académie Saint-Pierre, du Révérend Pierre Chouinard, curé de Havre-aux-Maisons, du Révérend Alfred Gallant, vicaire à Lavernière, et du Révérend Jean Buote, vicaire à Bassin.

21 juin 1939 :
Le "New-Northland",commandé par le capitaine William Tremblay, ayant à son bord le
lieutenant-gouverneur de la Province de Québec, l'Honorable E.L. Patenaude, pour l'inauguration du nouvel hôpital Notre-Dame-de-la-Garde, en compagnie de son
Les servantes de l'hôpital, en 1939,  avant la formation d'infirmières
épouse, du colonel D.-B. Papineau, son aide de camp, de l'Honorable Albini Paquette, ministre de la santé et représentant, du gouvernement du Québec, Monsieur Bona Arseneault, MonsieurJ.A. Bouchard, Monsieur le notaire J.C. Hébert, Monsieur et
Madame Wibrod Langlais, Monsieur et Madame Hormidas Langlais,député provincial des îles de la Madeleine, La Révérende Mère Saint-Robert, Supérieur Générale des Soeurs de la Charité, Soeur Saint-Cyrille, assistante de la Supérieure, Soeur Marie-de-l'Eucharistie et Soeur Saint-Eléonard qui, seule, restera aux Îles, attachée au personnel de l'hôpital.

Sont aussi présents les Révérends Pères André Arsenault,Amédée Rioux, Pierre Gallant, Nathan Amirault, Alfred Gailant, tous des îles, le Révérend Père Adé Hubert, eudiste, Monsieur l'abbé Emile Turmel, des Caisses Populaires, Monsieur l'abbé Cléophas Leclerc, aumônier du cimetière Saint-Charles, le Révérend W.J. Bedfort et Mme Bedfort, le Révérend Arthur Perkins et Mme Perkins, messieurs les maires et leur épouse: Maurice
Chiasson, Edouard Painchaud, Allan Clarke et Charles Doyle.


jeudi 18 août 2016

Ephéméride... 18 août - Centenaire de la paroisse de Havre-aux-Maisons en 1946

Source: Centre d'archives régional des Îles
18 août 1946:

Centenaire de la paroisse de Havre-aux-Maisons. 

Lors de la Fête de l'Assomption de la Sainte-Vierge, patronne des Acadiens, une célébration a lieu à l'église Sainte-Madeleine (elle n'existe plus maintenant). 

On y honore les prêtres qui s'y sont succédés, dont le premier est l'abbé Cajetan Miville (1846-1868). Lors de la célébration, c'est le père Pierre Chouinard qui en est le curé.


La chorale est dirigée par Avila Arseneau et l'orgue joué par madame Cyrice Delaney

Référence: Article de Isaac Boudreau dans le Phare, novembre 1946 page 8.

dimanche 14 juin 2015

Éphéméride... 14 juin - Décès de l'Abbé Charles-Nazaire Boudreau en 1888

14 juin 1888 : Décès à l’âge de 66 ans, de l’abbé Charles-Nazaire Boudreau, premier prêtre madelinot, curé de Havre-Aubert.

Nous reproduisons avec autorisation une description biographique de l’historienne Pauline Carbonneau, auteure de « Découverte et peuplement des Îles de la Madeleine », la photo utilisée provient d’ailleurs du fonds qu’elle a confié au Centre d’archives régional des Îles en 2012:

" L’abbé Charles-Nazaire Boudreau est né à Havre-Aubert en 1822, de l’union de Benoit Boudreau et de Geneviève Boudreau, tous deux descendants de la famille de François « Manne » Boudrot et de Jeanne Landry, dont les fils Joseph, François et Charles ont assuré la descendance de cette lignée de Boudreau aux Îles. L’alliance entre les familles Boudrot de son père et de celle de sa mère fait que sa lignée maternelle est aussi importante dans la généalogie de l’abbé Charles-Nazaire Boudreau que sa lignée paternelle. Benoit était le fils de Joseph Boudrot et d’Élisabeth Boudrot. Son grand-père Joseph Boudrot marié à Louise s’installa aux Îles vers 1766. Quant à Geneviève, elle était la fille de Louis Boudrot fils de Charles et de Marie-Madeleine Chiasson. Louis était l’époux de Louise Dugas, la première sage-femme des Îles de la Madeleine. Tous ces ancêtres de l’abbé Charles-Nazaire Boudreau étaient parmi les premières familles à s’établir aux Îles, avant l’arrivée des Miquelonnais.


Après ses études classiques au Séminaire de Sainte-Thérèse et par la suite en théologie au Grand Séminaire de Montréal, Charles-Nazaire Boudreau est ordonné prêtre en 1848 et un an après, est nommé à la tête de la paroisse Notre-Dame-de-la-Visitation en remplacement de l’abbé Alexis Bélanger qui était parti s’établir à Terre-Neuve avec un groupe de Madelinots. Pendant les 39 ans (1849 à 1888) que dure son ministère,  il fait construire le premier sanctuaire à Bassin ainsi qu’une magnifique église en bois à Havre-Aubert et qui est démolie en 1960, pour faire place à un temple plus moderne.

Fonds AP11, P55   Abbé Charles-Nazaire Boudreau, couvent à Havre-Aubert avant 1888

Charles-Nazaire Boudreau est le maître d’oeuvre d’un couvent à Havre-Aubert, dans le but de former des institutrices, mais les religieuses de la Congrégation Notre-Dame iront s’établir à Havre-aux-Maisons. L’abbé Onézime Hubert, un sulpicien, réussit a les faire s’établir dans sa paroisse à Havre-aux-Maisons, même s’il n’y avait aucun couvent pour les loger. Quant à celui qu’avait fait construire l’abbé Boudreau, il servira de presbytère jusqu’à sa démolition en 1983.


 L’abbé Boudreau ouvre aussi une école à L’Étang-du-Nord et une autre à Lavernière. Il paie les études de plusieurs jeunes garçons, entre autres, des abbés Stanislas et Nazaire Boudreau et d’Édouard Noël qui fit des études classiques pour revenir  enseigner aux Îles vers 1870. Même si un siècle nous sépare, ce dévoué pasteur comprend l’importance de l’instruction pour les filles. Il n’hésite pas à payer les études de sa nièce, Appoline Gaudet, mon arrière-grand-mère, qui étudiera deux ans à Charlottetown, pour ensuite enseigner à L’Étang-du-Nord avant d’épouser Samuel Boudreau. Ne voulant pas laisser la population dans l’ignorance, l’abbé Charles-Nazaire Boudreau pousse le dévouement jusqu’à donner des cours du soir, aux jeunes adultes.

Voulant améliorer la vie de ses paroissiens, l’abbé Boudreau les soutient dans leurs revendications pour être propriétaires de leurs terres mais en les exhortant à la patience. Ce fut sans succès et il doit se résoudre à voir ses ouailles tenter leur chance ailleurs. Avec l’aide de ses paroissiens les plus riches, il fait construire un moulin à farine près du Grand-Ruisseau du Bassin, en 1856. Les gens savent reconnaître son dévouement en désignant ce moulin « le moulin du Père Boudreau ».

Son patriotisme le pousse à être le représentant officiel des Îles de la Madeleine à la Convention nationale des milieux francophones qui a lieu à Québec le 24 juin 1880 et ensuite aux Conventions acadiennes de 1881 et de 1884.

Il exerce son ministère jusqu’à la fin de sa vie qui se veut de plus en plus chancelante. Son dernier baptême est celui de Léda Bourgeois née le 4 juin 1888 et mariée par la suite à Charles Boudreau qui devint maire de Havre-Aubert. Rose-Délima Gaudet relate dans ses écrits que l’abbé Charles-Nazaire Boudreau ne peut plus tenir la plume et que c’est son neveu l’abbé Nazaire-Antoine Boudreau qui consigne cet acte au registre. L’abbé Charles-Nazaire Boudreau meurt à Havre-Aubert, le 14 juin 1888, à l’âge de 68 ans. Ses restes furent enterrés dans l’église qu’il a fait construire à Havre-Aubert et à la démolition de celle-ci, furent transportés au cimetière de la paroisse. Une plaque commémorant l’œuvre de cet Acadien est à l’entrée de l’église Notre-Dame de la Visitation de Havre-Aubert. »
 

Pour d'autres articles sur le blogue concernant l'abbé Charles-Nazaire Boudreau: 1867, 1875




mardi 18 avril 2017

Éphéméride... 18 avril - Décès de l'abbé Samuel Turbide en 1927

18 avril 1927 :

Décès de l'abbé Samuel Turbide de Havre-aux-Maisons, à l'âge de 66 ans.

Né le 2 octobre1861 à Havre-aux-Maisons, fils de Clément et de Marie Doyle, l'abbé Samuel Turbide est curé de Havre-aux-Maisons de 1899 à 1927. 

Il est le principal artisan de la construction du couvent de pierre à Havre-aux-Maisons. Il a aussi fait ériger le Calvaire en marbre situé face à la Baie de Havre-aux-Maisons et l'école Saint-Joseph pour les garçons, érigée en 1906. Il a fait construire également l'église de Grande-Entrée, détruite par le feu en 2015, un peu à l'Est de la première chapelle, avant qu'elle ne soit restaurée en 1960 sous la cure de l'abbé Frédéric Landry.  


Sur la photo, M. l'abbé Girard de Finances (assis), curé de Saint Pierre de l'Étang du Nord de 1886 à 1889 et de Sainte Madeleine de Havre aux Maisons de 1891 à 1892  et M. l'abbé Samuel Turbide (debout), curé de Havre aux Maisons de 1899 à 1927. Photo : Paroisse Saint-Pierre de Lavernière,  100e anniversaire, 1876-1976, Le comité de l'album, 1976, page 34.






La paroisse de Pointe-aux-Loups lui doit aussi une première école-chapelle érigée en 1921. Il  va exercer sa mission dans l'Est en voiture à cheval de 3 à 4 fois l'an et ce, jusqu'à sa mort, malgré un état de santé fragile suite à ses nombreuses années actives dans les paroisses des Îles.


L'église de Grande-Entrée en 1949 avant les 
rénovations de 1960 et l'incendie de 2015. 
Source: Fonds AP11

Les chercheurs trouveront des informations complémentaires sur le site virtuel de la Congrégation Notre-Dame.


Références: Gaudet, Rose-Délima, Cent ans d'éducation aux Îles-de-la-Madeleine 1877-1977 avec introduction 1839-1897, pp.22-30

mercredi 7 octobre 2015

Benoit Arseneau, père, un homme de tête et de coeur

Benoit Arseneau, père, ca 1996, Fonds AP1-1812b
BENOIT ARSENEAU, père
UN HOMME DE TÊTE ET DE CŒUR

Benoit Arseneau, père, n’est plus. L’homme qui a été maire de la Municipalité de Havre-aux-Maisons de 1977 à 1986 et de 1989 à 1997, et assumé durant deux ans les fonctions de préfet a succombé avant minuit le 6 octobre, à l’âge de 78 ans, à la suite d'une longue maladie. 

Son père Fabien fut lui-même maire de 1951 à 1958, ce qui peut aider à comprendre un peu le destin du fils. Cette période effervescente aux Îles-de-la-Madeleine était celle de la construction de la route principale reliant Havre-Aubert, de l’installation de l’électricité, l’apparition des chalutiers, l’ouverture d’une usine de poisson par la Gorton Pew, le premier lien maritime entre Montréal et les Îles avec le Brion, de CTMA, etc. Benoit Arseneau a pu voir œuvrer son propre père au développement de son milieu et, témoin de l’impact des décisions municipales sur celui-ci, a pu recevoir la piqûre de la politique à ce moment. Paradoxalement, sa propre élection se fera en pleine crise des travailleurs de l’usine de Pêcheurs-Unis du Québec, en novembre 1977.

Après le déclin du hareng de 1950 à 1970, une importante source de revenus de plusieurs familles aux Îles, dont la sienne qui exploitait des fumoirs depuis des décennies, il est entré dans l’arène politique avec des convictions et dans l’idée de tout faire pour aider sa communauté à progresser. Mais avant d’être élu, il fut membre de la Commission des loisirs, marguillier à la paroisse Sainte-Madeleine. Bénévole de longue date et doté d’un bon sens de l’humour et d’une direction hors de l’ordinaire, il était revenu d’un voyage à Québec en 1958 avec l’idée d’un carnaval pour la Municipalité de Havre-aux-Maisons. Cette activité, très populaire et rassembleuse, laissa sa marque dans le monde des loisirs sur l’ensemble des Îles. Les résidents de Pointe-aux-Loups, localité fusionnée à Havre-aux-Maisons dès son arrivée comme maire, furent sollicités et participèrent également à ces festivités durant de nombreuses années. Il faut dire que l’homme savait convaincre et témoignait tout son respect pour sa communauté. Plusieurs l’auront vu assister à la messe hebdomadaire de leur église et les soutenir durant leurs propres efforts de levées de fonds ou développement (comité des loisirs, glace extérieure, marina, etc.)

Durant son mandat, on note le complexe municipal avec l'aréna et sa glace artificielle, la Maison de la Culture, un système d'égouts, le centre régional de traitement des matières résiduelles, le développement de la marina de la Pointe, les haltes routières et le sentier pédestre du Cap Rouge.  Alors que les années 70 voyaient la croissance du tourisme influencer le développement des Îles, jusque- là orientée par le Plan d’aménagement de l’Est-du-Québec, la dernière période de son mandat fut marquée par un climat économique difficile, le moratoire sur le poisson de fond, les activités de mesures d’urgence lors de l’effondrement survenu à Mines Seleine, les problèmes liés au transport maritime et aérien, etc.

Benoit Arseneau était un homme de cœur. Lorsqu’il quitte la vie politique à l’âge de 62 ans, il remercie avec émotion ses collègues des dernières années ainsi que les membres du personnel de sa municipalité et de la MRC des Îles dont il dira regretter ces personnes tant dévouées à la cause municipale. Ayant siégé à plusieurs comités, dont celui des transports, il jugeait son expérience enrichissante. « J'ai réussi, je crois, à maintenir le cap et à prendre les décisions importantes pour l'aboutissement de certains dossiers. »  Il était particulièrement fier de l’implantation du compostage aux Îles, une réalité qu’il savait devoir se réaliser dans un contexte d'environnement insulaire.

L’homme au langage coloré savait que pour arriver à un consensus, il fallait parfois se rallier à ses pairs dans des décisions importantes. Il estimait que la position de préfet demandait une bonne dose de courage et de détermination. Lors d’un hommage, en avril 1998, les bénévoles de sa municipalité mentionnaient comment il sut se faire apprécier et admiraient sa capacité de gérer des crises et conduire des dossiers.

Son départ de la vie politique était conjugué à sa volonté de faire revivre l’industrie du hareng avec le fumoir qu’il a reconstruit avec ses fils, Louis, Benoit et Daniel. Le hareng frayait un peu plus sur nos côtes et il pouvait retourner au métier traditionnel familial tout en conservant le contact avec le public qu’il affectionnait. Mis à part les dernières années marquées par la maladie, il assistait ses fils dans leur travail au Fumoir d’Antan depuis presque 20 ans. Nul doute qu’il aura été un ambassadeur pour les Îles et contribué à faire perpétuer les traditions et métiers de notre monde insulaire.



Sources :

Journal Le Radar, 12 septembre 1997 p. 3
Journal Le Radar, 19 septembre 1997, p. 2, 9, 11
Journal Le Radar, 24 avril 1998, p.12
Témoignage d’ancien membre de la MRC des Îles
Recherches du Centre d’archives régional des Îles