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mardi 23 février 2016

Rémi Richard, un maître-artisan en sculpture sur bois depuis 50 ans

Dans l'extrait de film suivant, réalisé par Vietavie Films,  présenté à Verdun au Mouvement social madelinot, le 22 novembre 2015, un sculpteur et maître-artisan de Havre-aux-Maisons raconte sa vie. On y apprend en toute fin, son souhait de voir le résumé de sa biographie être confié aux archives à son décès.

En plus de conserver la mémoire des traditions, des usages, des métiers de la mer, la langue et la culture musicale des habitants des Îles depuis l'arrivée de ses premiers ancêtres, le Centre d'archives régional des Îles se trouve un gardien tout désigné pour la conservation de récits de vie et d'archives de personnages et ambassadeurs importants, qui ont marqué les Îles dans le cadre de leur travail et les ont fait rayonner sur le continent ou à travers le monde que ce soit dans le domaine entrepreneurial, politique, religieux, éducatif ou culturel. L'écoute de ce récit presque testamentaire est un exemple de la raison de notre mission.


 Rémi Richard professeur, sculpteur et maître-artisan depuis 50 ans(extrait de 4min 23sec/1 heure)

vendredi 29 janvier 2016

Éphéméride... 29 janvier - Décès d'un pionnier du monde coopératif aux Îles: Cyrice P. Massé




29 janvier 1959:    Décès de Cyrice P. Massé

Le Centre social chargé de la publication de la Boussole rend un vibrant hommage à ce citoyen des Îles, premier membre de la Commission de crédit de la Caisse de Lavernière. Il est décrit comme un coopérateur pionnier extraordinaire à une époque très critique de ce mouvement.

Il fut membre fondateur de la coopérative de pêcheurs de l'Étang-du-Nord, membre fondateur de la coopérative La Sociale, membre fondateur de la première caisse populaire des Îles, de la CTMA, de la Coopérative centrale des Pêcheurs et un des pilliers actifs de ces différentes organisations jusqu'à peu de temps avant son décès.

Le père Gallant lui offre également un vibrant hommage dans la revue À pleines Voiles lors de son décès en 1959.


Source: Collections du Centre d'archives régional des Îles, La Boussole, 15 février 1959 page 13

dimanche 13 décembre 2015

Éphéméride... 9 décembre - Décès d'un homme de Foi et de Coeur, le Père Yvon Cormier

Source: Archives du Musée de la Mer
Le 9 décembre 2014, est décédée discrètement, une personne pour qui toute la communauté des Îles était la famille et qui avait aussi à cœur le patrimoine archivistique des Îles-de-la-Madeleine.

Le père Yvon Cormier est né le 3 février 1934 à Havre-Aubert. Il est le troisième d’une famille de cinq enfants d’Émile Cormier et Donalda Renaud. Il  fait ses études primaires à l’École des Sables de Havre-Aubert et à l’école Saint-Augustin. Il poursuit ses études à l’Académie Saint-Pierre de Lavernière, au Collège de Bathurst et à l’Université Sacré-Cœur, tandis qu'il achève son cours au Grand Séminaire de Rimouski de 1956 à 1960. Il est ordonné à Bassin aux Îles-de-la-Madeleine, le 10 juin 1960. Il œuvre aux Îles-de-la-Madeleine durant la majeure partie de sa vie sacerdotale, mais aussi à Gaspé. Il s’est beaucoup intéressé à la lutte contre l’alcoolisme, se formant à ce sujet et s’impliquant au sein des Cercles Lacordaire.

Il œuvre ensuite dans les paroisses de Bassin, Lavernière, Fatima, Cap-aux-Meules, Pointe-aux-Loups, Grande-Entrée et au Centre hospitalier l’Archipel. Il effectue plusieurs voyages à l’extérieur du pays dont il rapporte beaucoup de souvenirs. Intéressé par l’histoire et la généalogie, il est l’auteur de la recherche du calendrier souvenir du 125e anniversaire de la paroisse de Lavernière. En 2011 et 2012, il remet au Centre d’archives régional le fruit de ses longues recherches sur la généalogie des Renaud et des Cormier. Déjà, le Centre avait reçu la donation de son fonds d’archives composé d’environ 4 000 photographies, 4 000 diapositives et autres documents, 65 bobines de 1/4 pouce ainsi qu’une grande collection de musique classique sur vinyle. À l’occasion de travaux à l’église de Lavernière, d’autres archives sont parvenues au CARDI en 2019.

Le fonds témoigne de sa vie de voyageur et sa vie de prêtre dans différentes paroisses. On y retrouve des documents sur les différents périples qu’il a effectué au Canada, en Amérique du Sud, en Afrique, à Rome ou ailleurs, les formations qu’il a suivies, ses implications sociales et communautaires, etc. On y retrouve une partie importante sur les Îles-de-la-Madeleine. Passionné de photographie, il a accumulé des clichés et négatifs des Îles et des différents endroits qu’il a visités. En les parcourant, on note son amour pour les métiers traditionnels des Madelinots et les aînés qui incarnaient pour lui, mémoire, courage et humilité. Sa générosité sans borne lui fait offrir sa propre voiture en loterie pour la construction de l’église de Pointe-aux-Loups dont il a eu le plaisir de fêter avec tous ses paroissiens, le 40e anniversaire en 2006. À cette occasion, un hommage lui fut rendu. Il répétait à cette occasion comment avec peu de moyens, mais avec une Foi et une fierté inébranlable, on pouvait accomplir de grandes choses. 

Le père Cormier, si humble, jovial et prêt à tout pour aider les petites communautés des Îles nous laisse un héritage d’archives, mais aussi le sentiment d’avoir été aidés, aimés et supportés dans les épreuves. Alors qu’il a accompagné comme aumônier au moins 2000 mourants en 18 ans, il disait en entrevue en 2001 : 
La mort ce n’est pas quelque chose qui nous enlève quelqu’un, mais l’entrée dans une nouvelle vie sans limites de corps et de matériel. On finit par être bloqué par notre corps. Les membres de la famille sont des attaches, mais on doit voir la liberté dans la mort.
Sa notion du bonheur était toute simple : le bonheur, il est dans les petits détails, la simplicité, la nature ou le sourire d’un enfant et non dans l’éclat et les artifices.


Le père Cormier, si charitable, nous laisse donc des souvenirs d’amour et de grande humanité. Nous rendons hommage à cet homme de Foi et de cœur.


Références : 

Fonds Centre d’archives régional des Îles Entrevue sur cassette 9-24 A et B, 11 mars 2001
Fonds AP5 Père Yvon Cormier

dimanche 18 octobre 2015

Qui était Rosaire Vigneault?

Rosaire Vigneault 1940-1990

Natif de Bassin, en 1940, Rosaire Vigneault est le fils de Jonhny à Grégoire Vigneault et de Yvonne à Albanie Lapierre. Il a une sœur (Lucille) du premier mariage de son père. Rosaire aura encore sept autres frères et soeurs. Très tôt sa famille quitte les Iles pour s'établir à Jonquière où Rosaire fait ses études primaires, secondaires et ses premières années du cours classique.

Par le biais de Chantal Naud qui a publié un hommage lors de son décès, nous en savons un peu plus sur son enfance et son intérêt pour le théâtre, la musique classique, le dessin et tous les arts en général. Animateur de terrains de jeux, il manie la caméra et transforme ses jeunes soeurs... et le chat en comédiens. 
Après ses études au collège de Jonquière, il revient aux Îles et enseigne au Collège St-Pierre. Il a épousé Anita Blaquière, fille d’Andrée Blaquière de Lavernière.

Pendant l’été 1965, il tourne un premier film intitulé «Le petit Madelinot». C’est le premier film tourné aux Îles par un Madelinot et on y retrouve comme comédiens Diane Chevrier et Roger Vigneault, aujourd’hui décédé. Le film raconte l’histoire d’un homme qui se croit coupable de la mort de son père, disparu dans un naufrage.  On trouve aussi un film "Sortilège" dans ce qui semble ses réalisations, mais nous n'en savons pas beaucoup là-dessus.

En 1966, l’école régionale de Lavernière ouvre ses portes.Rosaire Vigneault a filmé cet événement. Il se voit offrir un poste en tant que professeur d’art plastique auprès des jeunes, et aux adultes en cours du soir. De même, il offre du perfectionnement aux enseignants. Durant l’année 1966-1967, il fonde l'école de jeunes cinéastes des Îles et tourne un premier long métrage «Le Médaillon de la Reine» (histoire de cape et d’épées) pour lequel il n'est pas satisfait, y décelant des lacunes évidentes, mais sans se douter que cette démarche a pu initier une vocation artistique chez plusieurs. Ce tournage marque en effet la mémoire de plusieurs Madelinots qui y ont pris part en tant qu'acteurs, figurants ou techniciens dans le cadre de leur formation au secondaire.

L’année 1969 lui fera connaître le succès, grâce à la pièce de théâtre Évangéline montée en collaboration avec Sr Rose-Délima Gaudet pour les textes et Marie-Thérèse Laurier pour les chorégraphies. L’année suivante sera consacrée au tournage de « Les perles du Golfe» et à la réalisation d’un mois culturel aux Îles.  Cette idée germée  par un petit groupe d'enseignants réunis à l'atelier de Rosaire, obtint instantanément son intérêt. Mais juste avant d'enclencher ces festivals culturels annuels, il réalisera le film Autour du Ponchon, commémorant cet événement important pour l'histoire des communications aux Îles.  Réalisé de novembre 1969 à décembre 1970, ce film d'une durée d'une heure fut diffusé les 4, 5 et 6 mai 1971 à l'auditorium de la Polyvalente des Îles après une première projection le 14 décembre 1970 au Centre culturel de Havre-Aubert.

Devenu une véritable tradition, pendant deux décennies, ce mois culturel verra défiler un bon nombre de pièces de théâtre. Le feuillet de présentation du mois témoigne de la qualité des événements. En l'espace de 12 ans seulement, plus de 50 pièces de théâtre ont tenu l'affiche, une vingtaine de concerts, spectacles de chorale, de danse, et six expositions furent réalisées! Ainsi, des troupes de folklore, école de ballet, troupes de théâtre composées d'étudiants et de professeurs, chorale et harmonie des Îles, des chanteurs et musiciens, ont pu voir leurs prestations figées sur pellicule ou bandes sonores, sur diapositives et photographies grâce à la formation et le dynamisme infusé par cet homme-orchestre de la culture.

Le professionnalisme de Rosaire Vigneault et son amour de la culture et du patrimoine lui ont fait consacrer toute sa vie à leur développement. En plus de ses activités théâtrales et cinématographiques, Rosaire Vigneault se met, dans les années 80, à la fabrication de la tapisserie aux points noués. Préférant l’allégorie au réalisme, il produira d’immenses fresques dont on peut voir un bel exemple à l’église de Havre-Aubert, au dessus du maître-autel, ainsi qu'un autre dans les locaux de la Corporation culturelle Arrimage. L'une d'elle a orné longtemps le dessus d’une porte au Musée de la Mer.

Au début des années 1980, Rosaire se tourne vers la télévision. Avec la complicité du câblodistributeur Paul Duclos, il réalise un nombre impressionnant d’heures d’émissions sur des sujets plus que variés. On peut dire qu'il fut le promoteur et l'instigateur de la première télévision communautaire. Il participera à toutes ces réalisations tout en continuant à enseigner à la Polyvalente des Îles, des cours d'arts dramatiques.

Lors de la réalisation des dernières émissions du Sac d'école réalisées en collaboration à Chantal Naud pour les textes, il apprend être gravement atteint d'un cancer. Il doit abandonner son atelier, rentrer à la maison où, malgré le cancer qui le ronge, il découvrira d'autres passions comme le jardinage et l'informatique... Il survivra quelques mois au décès, le 1er décembre 1989, de son épouse Anita Blaquière qui le soignait d'un inlassable dévouement. Il sera hospitalisé quelques jours et s'éteindra à l’âge de 49 ans, le 5 mars 1990, au son de la musique classique qu'il avait fait transporter dans sa chambre d'hôpital.



Le 20 mars 1990, Achille Hubert, rédacteur du Radar, Carmen Landry, directrice du Musée de la mer et plusieurs amis et collègues lui témoignent un vibrant hommage dans ce journal hebdomadaire. On mentionne comment il a été " la source de la réalité culturelle des Îles " et un homme à l'esprit universel. 

« Sa vie fut courte mais une chose certaine, elle fut bien remplie, comme celle d'un homme ayant vécu centenaire.» --  Achille Hubert
« [Il] a montré aux gens des Iles leurs vraies couleurs: "Si on vaut pas une risée..." »      Carmen Landry

On pourrait tant écrire, mais il faut lire les témoignages de cette édition du Radar du 20 mars 1990 pour avoir un portrait plus sensible.  En 1993, en mémoire de ce grand personnage de la culture aux Îles, la corporation culturelle Arrimage a créé le prix Rosaire Vigneault, visant à reconnaître des activités culturelles marquantes aux Îles-de-la-Madeleine.


Au printemps 2015, le contrat de donation des archives est signé par sa succession avec le Centre d'archives régional des Îles qui, en plus de se voir prêter plusieurs de ses équipements de cinématographie, plaques hommage et artéfacts en vue d'une exposition à venir, peut enfin remplir les droits exigés pour voir le fonds admis dans des programmes de subventions au traitement.  

Au fur et à mesure de leur publication, vous trouverez en hyperliens de plus en plus de détails sur les différents tournages, pièces de théâtre et réalisation de sa trop courte vie.

Références:

Fonds AP9- Rosaire Vigneault
Collection Chantal Naud - Écho du Musée de la Mer, vol 17 no 3, mars 1992

Fonds et collections du Centre d'archives régional des Îles :

Journal le Madelinot:
24 février 1966
20 mars 1967
17 avril 1967
30 novembre 1970



Journal Le Radar:
20 mars 1990 pages 5 et 14

mercredi 7 octobre 2015

Benoit Arseneau, père, un homme de tête et de coeur

Benoit Arseneau, père, ca 1996, Fonds AP1-1812b
BENOIT ARSENEAU, père
UN HOMME DE TÊTE ET DE CŒUR

Benoit Arseneau, père, n’est plus. L’homme qui a été maire de la Municipalité de Havre-aux-Maisons de 1977 à 1986 et de 1989 à 1997, et assumé durant deux ans les fonctions de préfet a succombé avant minuit le 6 octobre, à l’âge de 78 ans, à la suite d'une longue maladie. 

Son père Fabien fut lui-même maire de 1951 à 1958, ce qui peut aider à comprendre un peu le destin du fils. Cette période effervescente aux Îles-de-la-Madeleine était celle de la construction de la route principale reliant Havre-Aubert, de l’installation de l’électricité, l’apparition des chalutiers, l’ouverture d’une usine de poisson par la Gorton Pew, le premier lien maritime entre Montréal et les Îles avec le Brion, de CTMA, etc. Benoit Arseneau a pu voir œuvrer son propre père au développement de son milieu et, témoin de l’impact des décisions municipales sur celui-ci, a pu recevoir la piqûre de la politique à ce moment. Paradoxalement, sa propre élection se fera en pleine crise des travailleurs de l’usine de Pêcheurs-Unis du Québec, en novembre 1977.

Après le déclin du hareng de 1950 à 1970, une importante source de revenus de plusieurs familles aux Îles, dont la sienne qui exploitait des fumoirs depuis des décennies, il est entré dans l’arène politique avec des convictions et dans l’idée de tout faire pour aider sa communauté à progresser. Mais avant d’être élu, il fut membre de la Commission des loisirs, marguillier à la paroisse Sainte-Madeleine. Bénévole de longue date et doté d’un bon sens de l’humour et d’une direction hors de l’ordinaire, il était revenu d’un voyage à Québec en 1958 avec l’idée d’un carnaval pour la Municipalité de Havre-aux-Maisons. Cette activité, très populaire et rassembleuse, laissa sa marque dans le monde des loisirs sur l’ensemble des Îles. Les résidents de Pointe-aux-Loups, localité fusionnée à Havre-aux-Maisons dès son arrivée comme maire, furent sollicités et participèrent également à ces festivités durant de nombreuses années. Il faut dire que l’homme savait convaincre et témoignait tout son respect pour sa communauté. Plusieurs l’auront vu assister à la messe hebdomadaire de leur église et les soutenir durant leurs propres efforts de levées de fonds ou développement (comité des loisirs, glace extérieure, marina, etc.)

Durant son mandat, on note le complexe municipal avec l'aréna et sa glace artificielle, la Maison de la Culture, un système d'égouts, le centre régional de traitement des matières résiduelles, le développement de la marina de la Pointe, les haltes routières et le sentier pédestre du Cap Rouge.  Alors que les années 70 voyaient la croissance du tourisme influencer le développement des Îles, jusque- là orientée par le Plan d’aménagement de l’Est-du-Québec, la dernière période de son mandat fut marquée par un climat économique difficile, le moratoire sur le poisson de fond, les activités de mesures d’urgence lors de l’effondrement survenu à Mines Seleine, les problèmes liés au transport maritime et aérien, etc.

Benoit Arseneau était un homme de cœur. Lorsqu’il quitte la vie politique à l’âge de 62 ans, il remercie avec émotion ses collègues des dernières années ainsi que les membres du personnel de sa municipalité et de la MRC des Îles dont il dira regretter ces personnes tant dévouées à la cause municipale. Ayant siégé à plusieurs comités, dont celui des transports, il jugeait son expérience enrichissante. « J'ai réussi, je crois, à maintenir le cap et à prendre les décisions importantes pour l'aboutissement de certains dossiers. »  Il était particulièrement fier de l’implantation du compostage aux Îles, une réalité qu’il savait devoir se réaliser dans un contexte d'environnement insulaire.

L’homme au langage coloré savait que pour arriver à un consensus, il fallait parfois se rallier à ses pairs dans des décisions importantes. Il estimait que la position de préfet demandait une bonne dose de courage et de détermination. Lors d’un hommage, en avril 1998, les bénévoles de sa municipalité mentionnaient comment il sut se faire apprécier et admiraient sa capacité de gérer des crises et conduire des dossiers.

Son départ de la vie politique était conjugué à sa volonté de faire revivre l’industrie du hareng avec le fumoir qu’il a reconstruit avec ses fils, Louis, Benoit et Daniel. Le hareng frayait un peu plus sur nos côtes et il pouvait retourner au métier traditionnel familial tout en conservant le contact avec le public qu’il affectionnait. Mis à part les dernières années marquées par la maladie, il assistait ses fils dans leur travail au Fumoir d’Antan depuis presque 20 ans. Nul doute qu’il aura été un ambassadeur pour les Îles et contribué à faire perpétuer les traditions et métiers de notre monde insulaire.



Sources :

Journal Le Radar, 12 septembre 1997 p. 3
Journal Le Radar, 19 septembre 1997, p. 2, 9, 11
Journal Le Radar, 24 avril 1998, p.12
Témoignage d’ancien membre de la MRC des Îles
Recherches du Centre d’archives régional des Îles



samedi 12 septembre 2015

Coopération aux Îles - Biographie d'Ephrem Bourgeois


36576-47 Coopérative des pêcheurs du Gros-Cap - BANQ 1947
BIOGRAPHIE EPHREM BOURGEOIS



Le 12 septembre 1953, à l'hôpital Notre-Dame de Montréal, M. Ephrem Burgeois est décédé à la suite d'une opération au  cerveau. "Le mouvement coopératif des Iles perdait alors un grand coopérateur  qui a toujours donné le meilleur de lui-même à sa coopérative de production, à sa coopérative de consommation et à sa Caisse Populaire".



Il fut un des pionniers fondateurs de la coopérative de Gros-Cap. Dès la première année d'opérations, il était nommé directeur, un poste qu'il occupa jusqu'à sa mort. Entre temps, il fut nommé président de 1945 à 1953. Ephrem Bourgeois s'intéressa vivement à l'Unité-coopérative de consommation de Lavernière. En plus d'être un membre des plus actifs, il siégeait sur le Conseil de Surveillance de la Caisse populaire de Lavernière. La CTMA comptait en lui un membre fondateur. Il fut toujours remarqué pour l'ardeur qu'il mettait à remplir le poste qu'on lui confiait et l'empressement à rendre service à sa coopérative. M. Ephrem Bourgeois n'était âgé que de 44 ans et, finalement, 21 ans de sa vie furent consacrés au  mouvement coopératif.



Références :

Collection Centre d’archives régional des Îles
À Pleine Voiles, octobre 1953 vol. 10, no 10, Ste-Anne-de-La-Pocatière, p.7

jeudi 1 novembre 2012

Isaac Coffin - Biographie

Photo tiré du livre: Sir Isaac Coffin, Bart (1759-1839)
 par Robert P. Tristram Coffin, 1951, p.2
Isaac Coffin / premier concessionnaire des Îles

Fils de Nathaniel Coffin, receveur général et caissier des douanes britanniques de Boston, et de Élizabeth Barnes, Isaac Coffin, fut le premier concessionnaire des Îles-de-la-Madeleine. Même si le colonel et commandant d'artillerie Richard Gridley, et ses fils, ont fait cette demande précédemment et pendant plus de 17 ans, ils n'ont pu obtenir qu'un permis d'usage des terres.

Né à Boston en 1759. Isaac a un frère du nom de John. Ce dernier fut un homme politique influent, un homme d’affaire prospère, juge, fonctionnaire et important propriétaire foncier du Nouveau-Brunswick.

Officier dit compétent et efficace, Isaac commande plusieurs bâtiments au large de Terre-Neuve, sur la côte du Labrador, en Virginie et aussi aux Antilles. Les nombreuses décorations et promotions qu’il reçoit témoignent de ses aptitudes. En 1786, il commande  le  «Thisbe» qui ramène au Canada le Général Britannique Guy Carleton, premier baron Dorchester, nommé pour la deuxième fois gouverneur du pays. Après avoir abandonné la marine à cause d’une blessure, Isaac Coffin sera au service de l’Angleterre, en Écosse puis en Corse.

En 1798, Georges III  accède à sa demande et lui concède officiellement les Îles-de-la-Madeleine : il est alors en service commandé à  Minorque, une île coloniale britannique des Baléares. Un an plus tard, soit en 1799, Coffin est chargé des réformes à apporter au chantier maritime de Halifax. En 1800, il retourne en Angleterre ou il cumule titres et décorations ; il y sera d’ailleurs fait officier général ainsi que député. Il décèdera en 1839, à Cheltenham, en Angleterre.

Bien que n’ayant fait qu’une seule et unique visite aux Îles-de-la-Madeleine, soit en 1806, ce premier concessionnaire qui a obtenu le titre de seigneur des Îles en promettant d'enrayer le florissant commerce illicite de la chasse aux morses et pêcheries du Golfe perpétré par les américains,  y a tout de même laissé sa marque. C’est lui qui, en 1815, fit frapper le « Magdalen Island Token », un jeton de deux sous qui fut alors surtout utilisé en Nouvelle-Écosse ; les madelinots avaient alors rejeté cette pièce de monnaie. Il fut aussi l'instigateur d'un billet de banque au nom de la Magdalen Islands Bank. À la mort d’Isaac Coffin, la concession sera transmise au sein de la famille Coffin jusqu’en 1902 ou à partir de ce moment, ce sont des particuliers et des compagnies qui en seront concessionnaire.


En 1958, grâce à la  persistance de Hormidas Langlais, député unioniste des  Îles-de-la-Madeleine sous le gouvernement de Maurice Duplessis, la loi favorisant le rachat des rentes constituée aux « Îles-de-la-Madeleine » est votée, mettant ainsi un terme à la question de la tenure des terres de l’archipel. Un modèle des contrats de location des terres qu'Isaac Coffin faisait signer aux Madelinots par l'entremise de son agent John Fontana est visible dans cet autre article.


Note:  D'autres précisions sur sa biographie sont disponibles sur le lien de l'encyclopédie Wikipédia et le chercheur trouvera plusieurs références sur site du Dictionnaire bibliographique du Canada en ligne et dans le livre 1793-1993, deux siècles d'Histoire, de l'auteure Chantal Naud. 

Autres références:

Collections du Centre d’archives régional des Îles :
The Magdalen Islands Token the Canadian Numismatic Journal, June 1963.
Turbide, François et Chantal Naud. Une page d’histoire, vol. 1 no 1, Îles-de-la-Madeleine, 24 avril 1998.


Topo web : www.numicanada.com et www.museumvictoria.com.au



vendredi 31 août 2012

Dr Jean-François Solomon

Dr Jean-François Solomon
Source: Album Le cinquantenaire Centre
hospitalier de l'archipel 1938-1988
Jean-François Solomon, médecin.

Né à Havre-Aubert le 31 août 1873, Jean-François Solomon est le fils d’Eugène Solomon (Clément) et de Mélanie Boudrault. Son grand-père Clément est un naufragé originaire de l’Île Jersey, près de Saint-Malo, en France. Jean-François a un frère et deux sœurs : Cléophas ; Marie-Mathilde et Mathilde. 

Alors que Jean-François est âgé de deux ans, ses parents meurent en seulement 8 jours d’intervalle ; il est alors pris en charge par son oncle, l’abbé Stanislas Boudreau qui demeure à Egmont Bay, Île-du-Prince-Édouard. Après des études classiques faites à St-Dunstan et des études médicales faites à l’Université Laval en 1897, Jean-François Solomon vient s’établir à Lavernière où il entreprend une carrière bien remplie auprès de malades madelinots, parcourant les Îles en tous sens, par tous les temps et par des moyens de transport les plus divers.


Le 20 septembre 1898, il épouse Éva-Anne Patton, fille de Henri Patton et de Esther Chiasson, dont il aura deux enfants : Edwind et Alma. Devenu veuf, il épouse en seconde noce, en 1905, Zoé Renaud de Bassin, fille de Jean Renaud et d’Alphonsine Chevrier, ensemble ils auront onze enfants : Émilda, Yvonne, Mabel, Gertrude, Edwind, Jérôme, Parmelia, Corinne, Éric, Germaine et Lucille.

Lors de son arrivée aux Îles, le Docteur Solomon s'implique également dans la vie religieuse, en devenant l'organiste de l'Église St-Pierre et en prenant la direction de la chorale pendant près de 50 ans.  Il fut au service de l'Hôpital Notre-Dame de la Garde, tout juste construite, de 1939 à 1949.

Source: Collection Centre d'archives régional des Îles
Son collègue médecin durant 7 ans, le docteur Robert Naud disait de lui en entrevue, en 1984, "Il y a bien des fois que si je ne l'avais pas eu je me serais débrouillé mais j'aurais été bien plus inquiet et puis, le fait de savoir qu'il était proche, c'était une sorte de soutien pour le moral. On pouvait s'y fier quoi!... les accouchements difficiles, il avait tellement d'expérience qu'on aurait pu lui confier n'importe quoi. Il en avait fait ... depuis 40 ans..."

 Le docteur Jean-François Solomon est décédé le 24 septembre 1955. Il est alors âgé de 82 ans. De 1897 à 1914, il est le seul médecin traitant aux Îles-de-la-Madeleine! En 1982, une villa pour personnes âgées, située dans le village de l’Étang-du-Nord, portait le nom de« Villa J. F Solomon ».



Référence bibliographique:

Naud, Chantal Iles de la Madeleine 1793 - 1993, deux siècles d'histoire, 1993, p. 91

* Source photo et extrait d'entrevue: Album Le cinquantenaire Centre hospitalier de l'archipel 1938-1988, Hopital Notre-Dame de la Garde, 1988, p.24