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mercredi 3 avril 2024

Éphéméride... 3 avril - Une tempête du sud met officiellement fin à la circulation sur le pont de bois en 1959

3 avril 1959: 

Une tempête de vent du sud endommage gravement les piliers du pont couvert sous le chenal de Havre-aux-Maisons. Il en résulte l’interdiction de circuler dessus à tous les véhicules. Les piétons passent à leurs risques et des gardiens sont postés aux deux entrées partiellement barricadées.

Ce pont couvert de 425 pieds de long, commencé en 1928 et inauguré à l’automne 1929 en présence du député Caron (député aux Îles de 1928 à 1936) fut construit au coût de 35 000 $. Réclamé pendant de nombreuses années, c’est sous la gouverne du père d’Amédée Caron (Édouard) et celle de Rodolfe Lemieux, tout deux ministres dans leur gouvernement respectif, que pourra voir le jour ce projet tant attendu de la population. 

Ottawa remboursa les coûts d’approches et le ministère de l’Agriculture du Québec bâtit le pont. Le pont de bois était conçu pour se soutenir par le seul moyen des cales des extrémités si nécessaire ; il reposait sur deux autres piliers érigés en plein chenal. Ceux-ci étaient appuyés sur un fond de sable et lestés de pierre. On peut comprendre qu’au bout de 30 ans, les forts courants ont projeté des vagues énormes et les morceaux de glace, ébranlé les piliers. Au cours de ses dernières années de vie, le gouvernement provincial a essayé de prolonger sa durée de vie en investissant près de 50 000 $ en frais de réparations. La tempête du 3 avril a finalement donné raison aux Madelinots qui s’attendaient depuis 10 ans à un tel résultat, catastrophique pour l’économie des Îles.

Notons qu’en 1959, les usines de pêches sont encore nombreuses dans l’Est des Îles. Les progrès de l’électricité font s’étendre l’activité économique sur tout le territoire des Îles. Le nombre d’automobilistes s’accroit et l’absence d’un pont, juste avant le début de la pêche devient plus que préoccupante pour la population.

Références:

Centre d'archives régional des Îles / Collections La Boussole, 15 avril 1959 et L'Archipel, 6 juin 1973.


mardi 8 août 2023

Éphéméride... 8 août - Décès d'Ovide Hubert en 1967


Ovide Hubert, un grand bâtisseur…

Né le 15 avril 1905 à Havre-aux-Maisons, Ovidel est le fils de Jean Hubert (né Anthime) et de Léocadie Lafrance. Il fait partie d’une fratrie de onze enfants dont plusieurs ont marqué, tout comme lui, le développement des Îles-de-la-Madeleine ou ont contribué, tels que son frère Paul Hubert, à en promouvoir l’Éducation et faire connaître l’Histoire : Paul (1893), Arthémise (1895), Alvina (1897), Ephrem (1899), Clothilde (1901), Anthime et Estelle (1903), Marc (1907), Addé (1909), Hermond (Armand) (1911), Béatrice (1914). Contrairement à une information généalogique qui circule, aucun enfant n’est né de la première union de Jean Hubert avec Arthémise Cyr, décédée le 5 juillet 1890.

À l’âge de 5 ans, accompagné de son oncle, Ovide Hubert part au Lac-au-Saumon puis au Manitoba, où se déroulera la plus grande partie de son adolescence et ses premières années d’études. À 17 ans, après un retour aux Îles, il retrouve sa famille qu’il ne connaissait pratiquement pas. Il repart pour l’École Normale de Laval où il fit la rencontre de Fred Delaney, un madelinot avec qui il aura une étroite collaboration pour la mise sur pied de CTMA. 

En 1925, muni d’un diplôme d’enseignement, il repart pour l’Ouest canadien, en Saskatchewan, afin d’y exercer le métier de pédagogue pendant six ans De 1927 à 1929, il suit parallèlement des cours à l’Université du Manitoba en psychologie, en méthodologie et en pédagogie. En juillet 1929, il épouse, une dame des prairies, Bernadette Bédard. Le mariage a lieu à l’église Notre-Dame d’Auvergne, à Ponteix. Le couple n’aura pas d’enfants biologiques, mais ils adopteront un fils, Adrien, aux Îles-de-la-Madeleine.

Après un déménagement à Montréal pour s’initier au métier d’agent d’assurances, Ovide Hubert se présente comme candidat libéral indépendant aux Îles en 1935, où il fut battu par Amédée Caron, mais se lie d’amitié avec Hormisdas Langlais. Il s’installe ensuite aux Îles pour l’implantation de la Société acadienne l’Assomption et occuper le poste d’inspecteur d’école de 1938 à 1963. 

À titre de membre du comité de régie supérieur des caisses populaires des Îles, fondé en 1938, et premier vice-président de la caisse populaire de Lavernière, il participa à l’implantation de ce mouvement coopératif étendu jusqu’aux domaines du transport et de l’alimentation. Très impliqué, il a siégé de nombreuses années au sein du conseil de la Coopérative de Transport maritime et aérien CTMA dont il est un des membres fondateurs, le 28 mai 1944. Il en fut le président et directeur de 1945 à 1949. Il fut le premier président de la Chambre de commerce des Îles en 1962. Il est aussi le premier représentant de la société Assomption mutuelle d’assurances aux Îles. Son dernier emploi fut relationniste à l’Institut Alphonse Desjardins de Lévis. Il était à ce titre, coordonnateur des stages de formation de La Fédération à L'Institut coopératif Desjardins depuis le premier février 1965. Il fut aussi le président fondateur de la Coopérative d’électricité. Sa contribution bénévole pour le développement économique et social des Îles fut hors du commun. 

C’est après l’abolition du poste d’inspecteur d’école dû aux nouvelles orientations scolaires, qu’il repart en 1963, enseigner à l’École Normale de Sorel et être au service de l’institut Desjardins à Lévis. Cette dernière tâche l’amène à effectuer constamment des déplacements, des conférences, des animations de Cercles d’études, et formations. Il s'épuise à la tâche. 

M. Hubert s’est mérité les honneurs lors des remises des diplômes de l’Académie le 3 octobre 1961, comme ex-instituteurs et ex-inspecteur par le département de l’Institution Publique du Québec. Il fut nommé « Commandeur de l’Ordre du Mérite scolaire », le plus haut degré de décoration.

Ovide Hubert décède en août 1967, à l’âge de 62 ans, après avoir donné aux Îles et à ses habitants, l’élan nécessaire à son autonomie. Avec lui, les mots solidarités et coopération prenaient tout leur sens. Les lecteurs trouveront dans un article de Cyrille Vaillancourt, le vibrant hommage rendu à ses funérailles par son frère Addé Hubert. Le Journal Le Madelinot, seul hebdomadaire des Îles de l’époque, lui consacre quant à lui un hommage à la Une du 20 août 1967. 

En 1994, une bourse portant son nom est dédiée à un étudiant ou une étudiante des Îles de la Madeleine ayant complété au moins deux ans d’université dans le domaine de l’enseignement et qui s’est démarqué dans ses études. Cette bourse de 500 $ est offerte par les Amicalistes de Notre-Dame des Flots.

 

Référence:

Centre d’archive régional des Îles

Fonds AP24 Dennis M. Boudreau -Dictionnaire généalogique des familles des Îles-de-la-Madeleine Copyright © 2000, 2003 et 2021 (mise à jour du 26 février 2021)

Le Madelinot, vol. 3 no 2, 20 août 1967. p. 1, 4, 6

Le Radar 20 août 67, 21 juillet 87, 7 mars 94

NAUD, Chantal. Deux siècles d’histoire 1793-1993. Édition Vigneau, 1993.

VAILANCOURT Cyrille. «Ovide Hubert », Revue Desjardins : organe officiel de la Fédération des caisses populaires Desjardins, 1967, Août - Septembre, p.19

https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/2879044?docsearchtext=ovide%20hubert

Revue Desjardins : organe officiel de la Fédération des caisses populaires Desjardins, 1951, Collections de BAnQ.

Le Bien Public 29 mai 1947, collections de BANQ   

lundi 21 février 2022

Éphéméride... 21 février - La tempête du siècle aux Îles-de-la-Madeleine en 1982

Les Madelinots se souviendront longtemps du 21 février 1982… 


L’édition du journal Le Radar du 10 mars 1982, détaille dans « l’opération tempête » (p.3),  la suite des événements survenus aux Îles durant l’état d’urgence décrété le 25 février et ne prenant fin que vers le 4 mars selon le récit de la députée Denise Leblanc (p.6). 

Pannes d’électricité et de téléphone. Évacuations médicales vers l’hôpital et l’aéroport. Transport de femmes enceintes par autoneige et hélicoptère. Réquisition de deux souffleuses livrées du continent au ministère des Transports des Îles. Livraisons de denrées essentielles, de médicaments et de mazout. Incendie de deux maisons. Secours d’un navire étranger, etc. Les maires des Îles et autorités en place qui ont pu se déplacer sur l’ile centrale se sont réunis aux bureaux d’Hydro-Québec, en faisant leur centre de commande. 

La tempête fut rapportée par de nombreux médias comme en témoignent les archives de l’époque.

« L’état d’urgence [est] décrété aux Iles de la Madeleine après [ce qu’on appelle] “la tempête du siècle” qui a laissé par endroits des “congères de 20 à 45 mètres et bloqué toutes les routes. Plusieurs maisons sont privées de chauffage et d’électricité depuis dimanche. Les autorités ont demandé au ministère des Transports de mettre à leur disposition, de toute urgence, l’équipement nécessaire pour débloquer les routes, l’équipement utilisé sur place étant vieillot et ayant cédé devant l’énorme tâche. Une disette de lait et de pain se fait déjà sentir dans plusieurs villages. La tempête de dimanche dernier avait débuté par des vents de 100 kilomètres accompagnés de pluie verglaçante. Il y a un mois, une autre tempête avait causé pour plus d’un million de dégâts matériels aux Iles de la Madeleine.” - Le Devoir, 26 février 1982, p.3


The Montreal Gazette, 26 février 1982

jeudi 29 octobre 2020

Histoire d'aréna et de Leslie...

ARÉNA DE CAP-AUX-MEULES, ÎLES-DE-LA-MADELEINE


Le Centre d'archives régional des Îles s'est intéressé à l'histoire de la construction de l'aréna de Cap-aux-Meules après plusieurs demandes d'information la concernant.  

Pour en savoir plus sur ce bâtiment à l'architecture originale, plusieurs sources d'archives furent dépouillées et personnes furent rencontrées durant l'été 2020. Nous nous sommes limités à la première partie de l'histoire de l'aréna, celle de l'époque des Leslie. 


BREF HISTORIQUE SUR LES LESLIE

Frank Willoughby Leslie, fils de William Gasper Leslie II et Alice Burke, est né à Cap-aux-Meules le 6 novembre 1883 et est baptisé le 27 février 1884 à l'église St-Luke. Il est décédé en 1964 à Halifax. Sa famille apparait sur le recensement de la paroisse de L’Étang-du-Nord, en 1891, alors qu’il a 9 ans. Son père William fut un des premiers et des plus grands entrepreneurs des Îles. Les Leslie sont originaires de Württemberg, en Allemagne. William Gasper Leslie II eut une très longue lignée de par ses deux mariages. Sa première épouse est Victoire Boudreau (à François et Suzanne Turbide). Ils se marient à l'église St-Luke le 1er janvier 1876. Devenu veuf, il épouse Alice Burke (à John et Jane Pagan).

L’entreprise sous le nom de William Leslie & co délivrait les contrats postaux pour le Gouvernement, tenait des magasins de marchandises d’alimentation, de médicaments et de la fourniture pour les pêcheurs et ses propres usines de pêche établies sur pratiquement toutes les Îles. Grâce à l’influence du cousin de son père, le député Robert Jamieson Leslie (fils d’Henry Godfrey Leslie)[1], le nom de sa famille est resté associé à la toponymie de nombreuses entités : Bureau de poste Leslie, Leslie Cove (anse située à Cap-aux-Meules). L’Anse Leslie, sur le côté est du port fut nommé en son nom, de même que le cap qui domine le port. La photo ci-haut, montre les installations près de la résidence des Leslie à Cap-aux-Meules. 

William Casper Leslie II est décédé à Halifax en 1924 et fut inhumé au cimetière anglican de Cap-aux-Meules. Après son décès, c’est son fils Frank Willoughby Leslie, qui reprit les rênes de l’entreprise.


Pierre tombale située au cimetière St-Luke à Cap-aux-Meules. Photo Jean-François Petitpas.



[1] Robert Jamison Leslie fut député des Îles-de-la-Madeleine et partenaire dans Leslie, Hart & Co., ainsi qu’actionnaire de la Magdalen Island Steamship Co., Ltd. Il périt lors du naufrage du Lunenburg en 1905.

Quand Roland Chalmers Leslie [2] est né à Cap-aux-Meules, le 8 novembre 1912, son père Frank avait 29 ans et sa mère Isabel St-Clair Stewart, 24 ans. Roland Chalmers a épousé Tena Benita Buck le 17 août 1937 dans sa ville natale. Ils ont eu dix enfants en 17 ans. Il est décédé à Dieppe, au Nouveau-Brunswick, le 8 mars 2000, à l’âge de 87 ans.

[2] Le nom de Chalmers est à l'origine Chambers dans les registres, en l'honneur du Révérend Chambers. Une recherche du généalogiste Dennis M. Boudreau permet de retracer ces modifications de noms ainsi que l'origine des Chambers.

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Nous en savons plus sur l’histoire ayant conduit à la construction de l’aréna, en discutant avec les enfants de celui qui sera le contremaître principal des travaux : À la demande soutenue de son fils Roland Chambers [2] (nommé communément Bunny par les anglophones des Îles et prononcé Banney par ses amis francophones), Frank W. Leslie fournit les fonds nécessaires à la construction d’une première aréna aux Îles. Ce financement n’est venu qu’après un défi lancé à son fils, de trouver un constructeur aux Îles.

Bunny est commis voyageur et, comme les autres membres de la fratrie, n’obtient pas plus de faveurs de son père qui les élève sans gâteries. Raymond F. Gaudet, ami tenu en très haute estime par Bunny, fut désigné pour ce travail. Son expérience de construction aux Îles et dans des chantiers d'Halifax avec un de ses oncles, Harold Verge, pesait dans la balance. Mais c’est une mémoire exceptionnelle et sa grande capacité d’analyse qui le rendait apte à relever un tel défi. Après une simple visite d’arénas similaires en Nouvelle-Écosse, Raymond F. Gaudet conçoit les plans sur une grande table de la maison. 

La construction presque entièrement faite de planches doit être érigée en l’absence de toute machinerie de levée. Raymond F. Gaudet effectue lui-même les calculs de niveau de sol, des dimensions des socles de béton sans l’aide d’arpenteur ou d’outils modernes de calcul. Les arches sont directement bâties à terre, des planches sciées manuellement avant d’être montées les unes à la suite de l’autre pour constituer le toit. On aurait sans doute pu entendre une mouche voler le jour de la levée des trois premières arches. Raymond F. Gaudet a pu soupirer de soulagement après l’opération qui consistait à planter trois longs poteaux et y installer un palan couché vers la route principale.

Monsieur Gaudet fut par la suite responsable de la construction du bâtiment et de l’installation et l’entretien de la Gorton Pew. Son talent est tel qu’il parcourt les États-Unis et le Canada dans le cadre de ses fonctions dans l’entreprise. Son fils dit détenir encore une coupure de journal montrant son père recevant un diplôme honoris causa en ingénierie, alors que son père, né en 1912, n’a pu suivre qu’une 5e année d’études. La correspondance reçue ensuite par son père sera souvent suivie du titre d’ingénieur.

Outre l’aréna, l’usine de la Gorton Pew et les premiers bâtiments situés sur la Place des gens de mer, Monsieur Gaudet a également construit des bâtiments encore existants comme le premier édifice du Ministère des Transports du Québec,  le garage Irving et de nombreuses maisons aux Îles-de-la-Madeleine.


UNE CONSTRUCTION HORS DU COMMUN AU CŒUR DE CAP-AUX-MEULES



UNE ÉQUIPE SUPERVISÉE PAR RAYMOND F. GAUDET (À Félix)

 


1.       ?

2.       Léo Petitpas

3.       Augustin dit Dicky Gaudet (frère de Raymond)

4.      Possiblement Pierre D. Leblanc

5.       Flavien Gaudet

6.       ?

7.       ?

8.       Ephrem Gaudet 

9.       Gérard T. Boudreau

10.    Edwin Huet

11.    Alphonse Boudreau

12.    Raymond F. Gaudet, contremaître principal

13.    Cyrice Cyr

14.    Raymond D. Cyr

15.    ?

 

 Si des personnes reconnaissent les inconnus de la photo, merci d'en informer le Centre d'archives régional des Îles. Ceux surlignés en jaune ne sont pas identifiés de façon définitive.


Le 19 janvier 1954, ouverture de l’aréna à Cap-aux-Meules.

C’est avec une partie de hockey de ligue intermédiaire mettant en compétition « Les Flots » de L’Étang-du-Nord et l’équipe « Notre-Dame » de Fatima, que l’aréna est inauguré. – La Boussole, janvier ou février 1954, p.6




Le bâtiment put également servir à la tenue de l’événement du Bicentenaire acadien réunissant des milliers de personnes pour la reconstitution historique (pageant) présentée le 31 juillet 1955.

Le bâtiment fut sauvé in extremis un hiver, vers 1961, lors de l’incendie de l’hôtel Abeerdeen (nommé aussi Hôtel Gaudet) ; le bardeau d’asphalte côté sud était en partie fondu. L’usage d’une souffleuse à neige a protégé l’édifice. Cet incendie a détruit plusieurs bâtiments du village de Cap-aux-Meules.

Photo: Collection Alpide Cyr

Vue du chemin du Quai, vers la fin des années 1950, à Cap-aux-Meules, en face duquel fut érigé l’aréna.

On distingue au centre le Mistral devenu bureau de C.T.M.A. ainsi que l’ancienne Banque Nationale, située en avant de l’aréna. Le restaurant Paul Bourque est sur le coin gauche. À droite de la rue principale l’Hôtel Aberdeen qui fut détruit par le feu en 1961.

À droite de la sortie du chemin du Quai se trouve la première centrale électrique de la Coopérative d’électricité des Iles et, un peu plus loin, le garage Clarke ainsi que les réservoirs de pétrole de Esso Impérial. Leur présence n’est pas étrangère au fait que l’un des fils de Frank Willoughby, soit Gerald Stewart Leslie, était agent pour l’Imperial Oil.


 VOCATION DU BÂTIMENT APRÈS 1965

Une partie du bâtiment servit de loyer et de station de service de taxi pour Antoine Vigneau. Durant les années 1970, il abritait l’hôtel de ville de Cap-aux-Meules, qui avait racheté l’édifice mis en vente par le Syndic des Leslie en 1965.  

  

PROJET DE REVITALISATION EN 2011

Des plans de revitalisation de la rue Principale de Cap-aux-Meules ont permis en 2011[3], de maintenir l’usage du bâtiment pour des activités minimales de conservation jusqu'à la démolition ultime en octobre 2020. Le Centre d’archives régional des Îles a limité ses recherches historiques aux années reliées au propriétaire initial, Roland Chalmers dit Bunny Leslie et aux efforts déployés par les ouvriers dirigés par Raymond F. Gaudet, un ingénieur-né, pour une construction rurale exceptionnelle.

 


[3] Le Radar, 15 décembre 2011

mardi 5 mai 2020

C'est quoi des archives? Parlons des annuaires...

Les annuaires, un monde d’information... 

Les annuaires téléphoniques des Îles ne sont sans doute pas les plus épais du Québec, mais ils nous en apprennent beaucoup sur la population d’une époque, le nom des commerces, la localisation de nos ancêtres, le boum immobilier des années 80 -  moment où les annuaires sont plus denses (quelques millimètres de plus!). Le premier annuaire connu, rassemblant les numéros de téléphone aux Îles, remonte à 1957. Il faut dire que la fin de l’installation des fils correspond à la fin de l’installation des poteaux d’électricité d’une île à l’autre, en 1955. Il existe aussi des annuaires alphabétiques plus anciens qui établissaient la liste des commerces, des résidants et leur métier. Par exemple, une section du McAlpine's Nova Scotia directory  de 1907 dresse une telle liste. Il ne figurait aucun numéro de téléphone puisque les seuls liens existants de l'époque consistaient en quelques stations télégraphiques. Ces bottins étaient conçu pour promouvoir les entreprises et mettre en évidence le potentiel de croissance et la valeur économique d'un Canada jeune et en développement. Un peu l'ancêtre du Canada 411! Pour votre curiosité, vous pouvez également consulter aux Archives du Canada, celui de la période suivante: 1890-1897 (pages 1384 à 1394)

Pour en revenir aux annuaires téléphoniques, il s’agit de documents imprimés en série (sauf les photocopies du tout début), mais il en subsiste peu des premières années. Le CARDI rassemble toute de même une collection assez complète. Si vous avez ceux de 1958 à 1961 (s’ils existent), merci de nous en faire part. Nous savons par contre qu'il n'y en a pas eu en 1964, grâce à un article du journal Le Madelinot de juillet 1965.



À titre informatif et, pour vous faire sourire, voici les directives apparaissant dans les premières pages du premier annuaire Magdalen Islands telephone directory, en anglais tout d'abord et en français:

INSTRUCTIONS FOR THE USE OF A DIAL TELEPHONE TO CALL A PARTY NOT ON THE SAME LINE:
Remove handset, listen to ensure the line is not in use by another party. Wait for DIAL TONE (a continuous tone), dial the number required. A ring tone will indicate that the party is being called. If busy tone (BUZZ-BUZZ-BUZZ tone) is heard, the line is in use.
Replace the handset and call later.
 TO CALL A PARTY ON THE SAME LINE:
Remove handset, listen to ensure the line is not in use by another party. Wait for DIAL TONE (a continuous tone) dial the required number. Busy tone (BUZZ-BUZZ-BUZZ) will be heard. Replace your handset. Your telephone and the called telephone will ring the required code. When the ringing stops remove your handset and speak. If the called party does not answer, remove and replace handset to stop the ringing. 
TO CALL GRINDSTONE OPERATOR FOR A LONG DISTANCE CALL OR INFORMATION: 
Remove handset, listen to ensure that the line is not in use by another party. Wait for DIAL TONE (a continuous tone), dial O. The operator will answer. If a busy tone is received, it means all the speech paths are in use. Replace handset. Ca1l later. 
Kindly replace handset after each call, otherwise your instrument will hinder incoming and outgoing calls from your party.

_________________________________________________

INSTRUCTIONS POUR L’USAGE D’UN TÉLÉPHONE À CADRAN
POUR APPELER UN PARTI NON SUR VOTRE LIGNE :
Enlevez le récepteur, écoutez pour vous assurer que la ligne n’est pas engagée par un autre parti. Attendez pour le ton de signaler votre numéro (un ton continuel), et signalez le numéro désiré. Un ton interrompu vous indique que votre appel est placé. Si le numéro appelé est occupé, un ton bourdonné sera indiqué. Replacez le récepteur, et appelez plus tard.
POUR APPELER UN PARTI SUR VOTRE LIGNE :
Enlevez le récepteur, écoutez pour vous assurer que la ligne n’est pas engagée par un autre parti. Attendez pour le ton de signaler votre numéro (un ton continuel), et signalez le numéro désiré. Un ton bourdonné sera indiqué. replacez le récepteur. Votre téléphone et celui du parti appelé commenceront à sonner. Lorsque le son arrête, enlevez votre récepteur et la conversation est permise. Si le parti appelé ne répond pas, enlevez et replacez immédiatement votre récepteur pour arrêter le téléphone de sonner. 
POUR INFORMATION, LONGUE DISTANCE OU LE CENTRAL DU CAP-AUX-MEULES 
Enlevez le récepteur, écoutez pour vous assurer que la ligne n’est pas engagée par un autre parti. Attendez pour le ton de signaler votre numéro (un ton continuel), et signalez le « 0 ». L’opérateur répondra. Si un ton bourdonné est entendu, cela indique que les deux lignes du Capa-xu-Meules sont engagées. Replacez le récepteur, et appelez plus tard. 
S’il vous plait, replacez le récepteur après chaque appel, autrement cela empêche les autres partis de se servir de leur téléphone. 



Références: AC1 CARDI - Collection annuaires téléphoniques

vendredi 24 mai 2019

Achille Hubert - 1937-2019

Le 23 mai 2019:

Le président fondateur du Centre d’archives régional en 1993 et du premier journal hebdomadaire des Îles-de-la-Madeleine, Achille Hubert, s’est éteint en compagnie de sa famille qui le veillait après une longue maladie, au pavillon Eudore Labrie.

Les Madelinots se souviendront d’un franc communicateur et ardent défenseur de dossiers de développement marquant l’actualité des Îles (électricité, chasse, éducation, santé, etc.), de 1972 à 2015, année où il a transféré le flambeau du journal à une nouvelle équipe. Monsieur Hubert était un être généreux et issu d’une grande famille de Havre-aux-Maisons. Fier de ses racines, de ses origines, il a toujours manifesté son attachement à l’histoire et aux archives des Îles, celles-ci représentent le premier fonds ouvert au CARDI. Le fonds est constitué de 28 958 négatifs en noir et blanc, 6 346 négatifs coul. 35 mm et plus de 6200 photographies couvrant les petits et grands événements de l’histoire des Îles de 1940 à 2000. 

Notons qu’en 1985, monsieur Hubert remportait le prix des Communications du Québec, secteur de la presse écrite. Il fut membre et président du Conseil populaire des Communications de l’Est-du-Québec pendant quelques années. En plus de sa présidence du Centre d’archives régional, il fut correspondant de plusieurs médias dont Le Soleil, la radio de Radio-Canada, le journal Les Affaires, etc. En 2012, à l’occasion du 40e anniversaire de l’hebdomadaire le Radar qu’il a fondé en 1972, il est reconnu Chevalier de l’Ordre national du Québec.

Les membres du personnel et du Conseil d'administration du Centre d'archives régional des Ïles offrent leurs sincères condoléances à la famille et confirment leur volonté à mettre en valeur pour le bénéfice de la communauté, l'immense héritage archivistique laissé derrière lui. 


jeudi 6 décembre 2018

Éphéméride... 6 décembre - Inauguration de la Coopérative d'électricité des Îles

Source: Collection du CARDI, L'Évangéline 19 octobre 1961 page 20

6 décembre 1953 :


En présence du député Hormidas Langlais, de Mgr André Arseneault et des pères Esdras Nadeau et François Boudreau, inauguration et bénédiction de la Coopérative d’électricité des Îles qui compte alors 315 membres de Havre-aux-Maisons et de L’Étang-du-Nord.  

Le premier janvier 1954, la coopérative compte 481 membres.  

« Trente-cinq milles de ligne à construire! Messieurs Hotte, Baker et Gingras, employés de l'Office de l'électrification Rurale n'y vont pas de main morte. Il faut à tout prix que les gens de Havre-Aubert aient le courant pour les fêtes (...) Seul un obstacle semble barrer la route : le chenal de Havre-aux-Basques. Cependant le problème est vite réglé. Un câble d'une longueur de 2,600 pieds est déroulé à travers le chenal et le tour est joué : les deux îles sont désormais reliées électriquement parlant [le 24 septembre 1954]. Au début de novembre de la même année, la lumière jaillit dans la plupart des foyers de Havre-Aubert. Pendant qu'on exécute les travaux de construction de ligne sur cette île, d'autres clients viennent s'ajouter sur les lignes déjà existantes pour porter le total à 726 à la fin de l'année 1954. »   --La Boussole, décembre 1956

Profitant de l'installation combinée de la ligne téléphonique, Monsieur Baker supervise à partir de la fin de l'été 1955, l'installation de la dernière série de poteaux pour l’ensemble des Îles jusqu'à son extrémité Est. Ce lien est inauguré à Grande-Entrée le 8 novembre 1955. En décembre 1956, la Coopérative compte 1230 clients dont environ 1000 résidences et 200 commerces et industries, tous répartis sur un territoire de 140 milles.

En 1957, les tarifs d’électricité doivent augmenter, vu l’élan soutenu des demandes de connexions à la Centrale qui, elle, peine à fournir. 

Hormis les efforts politiques soutenus du député Hormidas Langlais pour doter les Îles de l'électricité, notons sur une base locale, la contribution d’Isaac Boudreau, natif de Havre-aux-Maisons qui en fut un des premiers porte-parole auprès de la population et le premier gérant. En compagnie d’Ovide Hubert et autres membre fondateurs, il s’assurait dès 1950, de collecter auprès des sociétaires, les 20 000 $ de parts nécessaires à la réalisation du projet. Il demeura gérant jusqu’à la nationalisation de la Centrale en 1963 et ensuite, surintendant de l’Hydro-Québec jusqu’au 28 mars 1973. 





mardi 2 octobre 2018

AC1-S65 – Isaac Boudreau


1913-1978– 4 pièces iconographiques

Histoire administrative/notice biographique

Ce pionnier du service d’électricité aux Îles-de-la-Madeleine est né le 4 mai 1913 à la Pointe-Basse. Il est le fils d’Émérentienne Lafrance et de Firmin Boudreau. Il est le deuxième garçon et dixième enfant de la famille. Le 28 juin 1941, il épouse Corinne à Elphège Bourque, à Kénogami. Ils ont deux enfants adoptifs, Jean-Eudes, fils de Fred Boudreau et Thérèse, fille de Raymond Bourque.

Diplômé en études commerciales à l’Académie de Lavernière, puis du collège Bourget de Rigaud, Isaac Boudreau poursuit ses études à l’Université François-Xavier d’Antigonish ou il acquiert les bases du commerce coopératif. Il sera ensuite gérant de société coopérative d’Arvida jusqu’au déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale ou il servira comme instructeur dans l’armée canadienne. Il revient habiter la Pointe-Basse et fonde un petit commerce à la Pointe-Basse en 1945 qui sera ensuite tenu par ses neveux. C’est surtout pour son implication dans l’implantation d’un système d’électricité aux Îles qu’il obtiendra sa notoriété. 

Il participe à la fondation de la Coopérative d'électricité en mars 1952, avant d’en devenir le secrétaire, ce qui marque le tournant de sa vie professionnelle. Le « 6 décembre 1953, le réseau était inauguré ; il desservait l’île de L’Etang-du-Nord et de Havre-aux-Maisons. Gérant de la coopérative jusqu’à sa nationalisation en 1963, Isaac Boudreau est alors devenu surintendant de l’Hydro-Québec et l’est resté jusqu’au 28 mars 1973, alors qu’il est passé à l’Institut de Recherches de l’Hydro-Québec. En 25 ans, le réseau électrique des Iles s’est étendu et renforcé. Isaac Boudreau y a vu. Il n’a pas ménagé ses heures de travail. Beaucoup de gens qui l’ont appelé chez lui les soirs de panne le savent bien. » - Célestin Hubert

D’une plume facile, il a d’ailleurs collaboré au journal « La Boussole » ainsi qu’à l’hebdomadaire « Le Madelinot » durant de nombreuses années. Cet homme polyvalent a aussi été maire de Cap-aux-Meules, trésorier pour le comité zone du B. A. E. Q et à Isaac Boudreau est décédé le 5 mars 1978.

*Elphège Bourque fut gardien de phare sur le Rocher-aux-Oiseaux dès 1911, jusqu’à ce que son frère Albin qui le remplaçait y décède, le 12 novembre 1922. Il nommera d’ailleurs un de ses quatre fils né en 1923, en sa mémoire. Sa fille Corinne, née en 1915 y a grandi tandis que ses deux uniques sœurs, nommées Gertrude, décèdent tour à tour en 1916 et 1919, respectivement à l’âge de 2 ans et 18 mois.
Portée et contenu :

Les documents et informations fournis en août 2018 par son fils Jean-Eudes Boudreau, permettent la réalisation de la biographie d’un bâtisseur des Îles.

Termes rattachés :
Électricité
Coopération
Politique municipale
Vétéran
Journal - Le Madelinot - La Boussole

dimanche 10 juin 2018

AP18

 ca 1958-1985. – 2415 documents iconographiques

Histoire administrative / Notice biographique

Issu d’une famille de marchands, Albert G. Farrah (1903-1984) exploite un magasin général au centre de Cap-aux-Meules dans les années cinquante en compagnie de sa conjointe Hermélia Arseneau (1904-1976). Celle-ci est la fille de Cléophas Arseneau, navigateur de Havre-aux-Maisons, faisant la navette entre les Îles et les Maritimes pour le transport de marchandises. Le couple sans enfants partage des soirées familiales de projections durant les fêtes de Noël avec leur neveu Jérémie Arseneau, donateur du fonds. Albert G. Farrah possédait une des premières voitures des Îles, il pouvait donc se déplacer et photographier de multiples événements, bâtiments, personnalités et activités se déroulant autour des Îles et sur la route principale de Cap-aux-Meules. Plusieurs diapositives permettent de découvrir des images inédites et historiques : hélicoptères affectés à la chasse aux loups-marins, commerces, début de l’électricité, premières charrues déneigeant les routes ; nouvelles voitures arrivées sur les Îles, naufrage du Corfu Island, activités de scouts, familles influentes de l’époque (Jos Le Bourdais, etc.). Méthodique et minutieux, le producteur du fonds a identifié et daté chaque pièce de sa collection, la rendant encore plus digne d’intérêt. 

Portée et contenu :

Le fonds est constitué de 2415 diapositives (15 carrousels et 57 feuilles) léguées aux neveu et nièce d’Albert et Hermélia, Jérémie et Lucie Arseneau. 

Une sous-série AP18-S1 est ouvert au nom de Jérémie et Lucie Arseneau. Ces derniers sont les fondateurs de la Fromagerie du Pied-de-Vent aux Îles-de-la-Madeleine. Il s'agit de la première ferme laitière destinée à la fabrication de fromage aux Îles. Cette série regroupe toutefois des photos  reliées à l’agriculture dans les années1960, des diapositives d’un commerce artisanal détenu par madame Lucie Arseneau dans les années 80, des images de carnaval à Havre-aux-Maisons et activités de scouts et guides.

Historique de conservation :

Jérémie et son épouse Lucie Arseneau sont les donateurs du fonds. Ceux-ci étaient soucieux de le voir préservé, suite à un début d'incendie résidentiel qui aurait pu les voir disparaitre.

Restrictions de consultation: 

Des restrictions s'appliquent sur les diapositives liées à la série AP18-S1, soit la famille immédiate de Jérémie Arseneau.

Description détaillée du fonds  non 

Indexé :  non

Support de consultation : diapositives

Termes rattachés


Marchand

Personnalités des Îles

Naufrage

Corfu Island

Transport

Port

Voyages



vendredi 8 juin 2018

Éphéméride... 08 juin - Premier entrepôt frigorifique aux Îles en 1938

Entrepôt frigorifique de Fatima en 1960. Source: AC1-S39
Inauguration du premier entrepôt frigorifique aux Îles. 

Cette information tire sa source de l'agenda d'événements historiques publié par Frédéric Landry au Musée de la Mer, en 1993. Il n'est toutefois pas précisé dans quelle localité il fut implanté ni de quelle source l'auteur tirait lui-même son information. Par contre, nous savons que les deux premiers entrepôts furent érigés sous le règne du député Hormidas Langlais si nous reprenons cet extrait d'article de la Boussole :

Les oeuvres de M. Langlais ne se comptent pas. Elles n'ont pas été réalisées avec facilité et malgré qu'il ait été 26 ans au service du comté, des circonstances et des événements incontrôlables ont souvent contrecarré ses efforts  et ses travaux. Au tout début, le gouvernement ne fut au pouvoir que trois années. Les budgets étaient maigres et tout était à faire. Pendant son premier terme il décrocha l'hôpital dont tout le monde réclamait l'érection depuis longtemps. Il fit bâtir deux entrepôts frigorifiques et commencer celui de Grande-Entrée. En voirie, le chemin conduisant à Grande-Entrée était rendu au Détroit quand l'élection de 1939 arriva...

Ces bâtiments se faisaient appeler frigidaire, neigière ou entrepôt selon les localités correspondantes. Voici quelques propos recueillis grâce à au groupe privé Vous-souvenez-vous créé et tenu par Diane Hébert et Robert Leblanc. On y trouve des mines de témoignages historiques sortis des souvenirs des Madelinots, dont nous nous permettons de ressortir ceux relatifs au patrimoine bâti:

Au temps où il n’y avait pas un frigidaire par maison, la plupart des cantons se servaient de neigières ; voici celle qu’il y avait à L’Anse aux baleiniers à Fatima. Elle était bâtie thermos (la froideur ne sortait pas et la chaleur n’entrait pas). Au printemps, avant le dégel les gens l’emplissaient de blocs de glace et elle pouvait conserver le poisson et autre aliment jusqu’à la prochaine saison froide. (JG.P)
Certains « frigidaires » auraient été bâtis pendant la guerre de 1939-1945 pour congeler du poisson pour l’effort de guerre et, tout comme la « Canapro », auraient fonctionné avec des génératrices pour le courant et peut-être certains entrepôts frigorifiques auraient fonctionné avec des moteurs diesels et ce, avant la venue de la Coopérative d’Électricité des Iles... (A.C.)
À Havre-Aubert elle était près du lac à Alfred où est l’ancien garage de Armand Cormier et on coupait la glace sur le lac à Alfred. Bien après le frigidaire est arrivé on louait des casiers pour entreposer la viande. (L.B.)

lundi 5 mars 2018

Isaac Boudreau...et l'électrification des Îles 1913-1978

Ce pionnier du service d’électricité aux Îles-de-la-Madeleine est né le 4 mai 1913 à la Pointe-Basse. Il est le fils d’Émérentienne Lafrance et de Firmin Boudreau. Il est le deuxième garçon et dixième enfant de la famille. Le 28 juin 1941, il épouse Corinne à Elphège Bourque*, à Kénogami. Ils ont deux enfants adoptifs, Jean-Eudes, fils de Fred Boudreau et Thérèse, fille de Raymond Bourque.


Diplômé en études commerciales à l’Académie de Lavernière, puis du collège Bourget de Rigaud, Isaac Boudreau poursuit ses études à l’Université François-Xavier d’Antigonish ou il acquiert les bases du commerce coopératif. Il sera ensuite gérant de société coopérative d’Arvida jusqu’au déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale ou il servira comme instructeur dans l’armée canadienne. Il revient habiter la Pointe-Basse et fonde un petit commerce à la Pointe-Basse en 1945 qui sera ensuite tenu par ses neveux. C’est surtout pour son implication dans l’implantation d’un système d’électricité aux Îles qu’il obtiendra sa notoriété. 

Il participe à la fondation de la Coopérative d'électricité en mars 1952, avant d’en devenir le secrétaire, ce qui marque le tournant de sa vie professionnelle. Afin d’accumuler les 20 000 $ nécessaires à son démarrage, son fils Jean-Eudes qui habite aujourd’hui Montréal, raconte au CARDI, les efforts de son père pour collecter les 5 $ de parts sociales nécessaires à cette implantation. À la fin des messes du dimanche, il était là, demeurant à la sortie de l’église et continuant son argumentation durant la semaine par l’entremise du journal rural La Boussole ou lors de visites de canton.

Comme en témoigne un de ses neveux, Célestin Hubert, lors de son décès, en 1978 : « le 6 décembre 1953, le réseau était inauguré ; il desservait l’île de L’Etang-du-Nord et de Havre-aux-Maisons. Gérant de la coopérative jusqu’à sa nationalisation en 1963, Isaac Boudreau est alors devenu surintendant de l’Hydro-Québec et l’est resté jusqu’au 28 mars 1973, alors qu’il est passé à l’Institut de Recherches de l’Hydro-Québec. En 25 ans, le réseau électrique des Iles s’est étendu et renforcé. Isaac Boudreau y a vu. Il n’a pas ménagé ses heures de travail. Beaucoup de gens qui l’ont appelé chez lui les soirs de panne le savent bien. »

D’une plume facile, il a d’ailleurs collaboré au journal « La Boussole » ainsi qu’à l’hebdomadaire « Le Madelinot » durant de nombreuses années. Cet homme polyvalent a aussi été maire de Cap-aux-Meules, trésorier pour le comité zone du B. A. E. Q et à Isaac Boudreau est décédé le 5 mars 1978.


   
*Elphège Bourque fut gardien de phare sur le Rocher-aux-Oiseaux dès 1911, jusqu’à ce que son frère Albin qui le remplaçait y décède, le 12 novembre 1922. Il nommera d’ailleurs un de ses quatre fils né en 1923, en sa mémoire. Sa fille Corinne, née en 1915 y a grandi tandis que ses deux uniques sœurs, nommées Gertrude, décèdent tour à tour en 1916 et 1919, respectivement à l’âge de 2 ans et 18 mois.